Tadoussac et ses environs

Part VI : Au-delà de Québec

Vers l’embouchure du Saint-Laurent, Tadoussac

par Elena et Viacheslav Petrovskiy

Viascheslav : Canada est un pays vaste. Mais si on parle de la province du Québec, il s’agit d’un vaste pays intégré au sein de Canada, d’une taille comparable à la France, la Grande-Bretagne et l’Espagne ensemble.

On a eu l’intention de sortir hors de Montréal, de Québec et de la liste standardisée des attraits de renommée mondiale. On aurait aimé en plus de tout ça jeter un coup d’œil un peu plus loin – sur cette vaste étendue de terre, sur la vie des gens à l’écart des grandes villes, sur la nature intacte.

Notre court séjour ne nous a pas permis d’aller vers le nord de la province, et nous avons décidé de faire un petit voyage en aval du fleuve Saint Laurent, en passant par le village de Tadoussac, où nous espérions pouvoir prendre la fameuse croisière fluviale qui nous permettrait d’apercevoir des baleines, puis traverser le fleuve et rejoindre le parc national du Bic .

Lorsqu’on a planifié ce voyage, o a découvert que les autocars partent à la destination régulièrement, même si les départs ne sont pas fréquents, – ce n’est qu’une ou deux fois par jour que les autobus relient ces parages-là avec la métropole. Pire encore, ils ne traversent pas le fleuve. Le traversier ne part pas plus souvent et le départ ne se trouve pas à Tadoussac, sinon un peut plus en aval, dans le village des Escoumins. Cette planification ne permet pas de s’assurer des correspondances tout à fait confortables. Il semblerait que peu de touristes planifient le trajet d’une façon semblable. Enfin, on a compris qu’on passerait une nuit dans Les Escoumins – le village, qu’on ne peut appeler une destination touristique vedette. Mais en fait, les arrêts comme ceux-ci assurent le charme d’un voyage, en garantissant son caractère unique et les souvenirs pour toute la vie.

Aucun problème pour acheter les billets et coordonner les horaires, parce que on trouve tous les services au terminus. On a acheté les billets à Québec pour tous les tronçons de notre long trajet.

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Vue sur les montagnes du parc du Bic avec le pic de Champlain, la montagne la plus haute de la chaîne. Photo : © Elena et Viacheslav Petrovskiy.
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La route Québec-Tadoussac. Vue panoramique de Tadoussac. Photo : © Elena et Viacheslav Petrovskiy.
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Paysage typique riverain en aval du Saint-Laurent. Photo : © Elena et Viacheslav Petrovskiy.

On était parti du terminus dans l’après-midi. Le terminus s’appelle la Gare du Palais et il s’agit d’un bâtiment monumental dans le style châtelain. Nous avons roulé le long de la rive gauche du fleuve. Ici, la autoroute danse constamment de haut en bas. Elle ne permet pas de s’ennuyer. Chaque fois qu’on monte, le Saint Laurent devient de plus en plus large. Nous avons passé plusieurs villages, où on sentait une atmosphère typique de villégiature du Nord. Le bleu du fleuve devient plus foncé et le crépuscule descend. Dans l’obscurité on fait la traversée du Fjord du Saguenay – et voici, on est aux portes de Tadoussac.

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Le traversier Armand-Imbeau qui relie les deux côtés du fjord du Saguenay. Photo : © Elena et Viacheslav Petrovskiy.
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C’est Tadoussac qu’on aperçoit à l’horizon. Photo : © Elena et Viacheslav Petrovskiy.

Chemin faisant, j’ai essayé d’appeler quelques hôtels de Tadoussac pour réserver une chambre, mais par une raison mystérieuse tous les hôtels économiques qui nous intéressaient étaient occupés. C’était le premier avertissement. La situation s’est éclaircie quand on est descendu à Tadoussac.

On y a trouvé – à cette heure tardive – une vraie foule des jeunes, de la musique, une excitation plutôt inhabituelle qui régnait dans les rues de ce petit village. Une affiche n’a été que très claire: on est débarqué au plein du Festival de la Chanson de Tadoussac. Les concerts de la journée étaient déjà terminés, et les restaurants absorbaient les foules. D’autres s’amusaient dans les rues tout simplement. On peut souligner que en général les festivaliers n’étaient pas saouls. Grosso modo, on se sentait en sécurité, mais il y avait beaucoup de bruit il y avait trop du monde sur un terrain relativement petit. Personne ne faisait l’attention à nous.

Ce festival nous a brouillé les cartes. Le village est plein à craquer à peine trois jours par année – et il nous arrive d’y débarquer en ce moment ! Curieusement, les agences de voyage québécoises, où je me suis adressé pour les renseignements et pour les cartes de l’itinéraire ne savaient rien ou n’ont pas jugé nécessaire de me dire à prévenir sur cet événement.

En bref, pendant que ma femme gardait nos bagages, je courais comme un fou à travers le village, coupant à travers la foule des badauds, en frappant à toutes les portes l’une après l’autre dans une tentative désespérée de trouver l’hébergement, mais tout était en vain, parce que tous les gîtes et hôtels étaient pleins.

C’est à la périphérie du village que j’ai réussi finalement à trouver un bon samaritain qui a décidé de nous aider et a commencé à appeler les numéros connus. Enfin, il nous a annoncé solennellement qu’il y avait une place, et en fait au prix très bas… sauf que cet hôtel n’est pas à Tadoussac, mais au prochain village sur le fleuve à distance de quelques kilomètres. Le gars ne soupçonnait même pas qu’on n’avait pas de voiture.

Pour faire une longue histoire courte, on a remercié le bon samaritain et on a fait recours à une dernière option: je suis allé me renseigner dans l’hôtel central qui est bien sûr l’hôtel le plus cher, où les jeunes se logent beaucoup moins, et où, par conséquent, il y avoierait probablement des chambres libres. Et oui, ils nous ont offert une chambre à prix réduit au-dessus de la cuisine, et ils nous one même averti qu’on sentirait peut-être le bruit du moment que la cuisine commençait à travailler le matin.

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Tadoussac (au premier plan, l’hôtel Tadoussac). Photo : © Elena et Viacheslav Petrovskiy.

On était tellement épuisé qu’il semblerait qu’on pouvait s’endormir non seulement au-dessus de la cuisine, mais aussi sur la piste de danse, donc nous avons accepté cette offre sans hésitation. Nous n’avons pas entendu le bruit, et le lendemain on est allé à la croisière fluviale.

Pointe à la Carriole

Cette petite pointe de terre du littoral nord du Saint-Laurent est située à environ 9 km en aval de l’estuaire de la rivière Saguenay, dans la municipalité de Tadoussac. Selon monseigneur René Bélanger, historien de la Côte-Nord la pointe à la Carriole a été, au XIXe siècle, le site d’un établissement de pêche au béluga ou marsouin blanc. Le nom de cette entité géographique figure sur une carte du canton de Tadoussac, datée de 1926. Attesté en Nouvelle-France dès 169, le terme “carriole” s’applique à une voiture d’hiver sur patins, tirée par des chevaux, qui sert surtout au transport des voyageurs. On la désigne parfois sous le nom anglais de “sleigh”. En France, la carriole est une sorte de charrette à deux roues dont on se sert à la campagne.

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