Municipalité de village nordique d’Akulivik
La municipalité de village nordique d’Akulivik fait partie de la région administrative du Nord-du-Québec et de l’Administration régionale Kativik.
L’histoire moderne de la région remonte à 1670, quand l’explorateur Henry Hudson a passé près de Qikirtajuaq. Plus tard, en 1750, on a donné le nom de Smith à l’île en l’honneur du marchant Thomas Smith, premier gouverneur de la Compagnie des aventuriers et découvreur du passage du Nord-Ouest.
En septembre 1922, c’est le début de la colonisation du territoire. En effet, à cette date, trois familles inuites viennent installer un campement à l’île Smith, sur le littoral de la baie d’Hudson à quelque 100 km au nord du village de Povungnituk. À l’approche de l’hiver, le camp se déplace sur la terre ferme, sur une pointe rocheuse, celle du centre de ce que la topographie des lieux dessine comme un vaste trident.
Le nom même d’Akulivik signifie pour d’aucuns pointe centrale d’un trident et pour d’autres pointe de terre entre deux deux baies. Cinq autres familles attirées elles aussi par l’abondance du gibier viennent rejoindre celles déjà en place quelques mois plus tard. Le groupe forme ainsi le noyau initial de ce qui deviendra le village d’Akulivik.
La perspective d’un commerce intéressant y amène la Compagnie de la Baie d’Hudson qui y ouvre un poste de traite en 1924. Celle-ci déplacera cependant son poste sur l’île Smith en 1927 à cause des difficultés que représente le ravitaillement sur la terre ferme. Le post d’Akulivik est donc fermé en 1928. En 1933, selon les registres tenus par la CBH, 140 Inuit vivaient à Qikirtajuaq. Le poste de traite de l’île Smith a fermé ses portes en 1952, ce qui a forcé les groupes d’Inuit qui étaient devenus pour ainsi dire sédentaires à s’installer à Puvirnituq, le poste de traite le plus proche.
Malheureusement pour les habitants d’Akulivik, le village n’étant pas doté de services essentiels, la maladie décimera une partie de la population, qui se résigne à l’abandonner en 1955, et le village est donc complètement abandonné
Les Akulivimmiut se retrouvent à Povungnituk où, durant près de vingt ans, ils rêvent de retourner à leur lieu d’origine. Cet espoir commence à se matérialiser en 1973, alors qu’un pasteur, Simon Aliqu, vient passer l’hiver à cet endroit avec sa famille. Le repeuplement du territoire débute et la fonte des glaces amène aussi d’autres familles qui doivent d’ailleurs y transporter leur maison sur des bateaux de fortune.
En 1979, la signature de la Convention de la Baie James et du Nord québécois a lieu. Contrairement à leurs voisins de Povungnituk et d’Ivujivik, les Akulivimmiut signent cette convention dès son adoption,c e qui permet d’incorporer le village en municipalité de village nordique d’Akulivik dès le 29 décembre 1979.
Aujourd’hui, les activités traditionnelles occupent encore une place très importante dans la vie quotidienne de la population. Par exemple, la sculpture sur stéatite fait la renommée du village.
À Akulivik, selon l’Institut de la statistique du Québec, la langue la plus parlée à la maison en 20113 sur une population d’environ 500 habitants, est l’inuktitut (plus de 93%). Le français est parlé dans environ 1% des familles et l’anglais dans environ 5%.
Le village nordique d’Akulivik possède un aéroport (code AITA : AKV).Le service de police est assuré par le Corps de police régional Kativik.
Le sol d’Akulivik et de ses alentours est très caractéristique : vestiges de la dernière période glaciaire, des coquillages fossilisés réduits en miettes lui donnent une texture sablonneuse blanchâtre. Les environs du village abondent en gibier et les nombreux lacs de la région regorgent de poissons.
Les monts D’Youville, ou Qimiit en inuktitut, constituent l’habitat naturel du lagopède, du lièvre arctique et du renard arctique. Diverses espèces d’oiseaux trouvent refuge dans les innombrables îles sà proximité du village.
Remarquons qu’à quelques minutes à peine d’Akulivik, en motoneige en hiver et en canot à moteur en été, se dresse l’île Smith, connue sous le nom de Qikirtajuaq des Inuit. Cette île est l’un de leurs lieux traditionnels de chasse. Les courants stables de la baie d’Hudson font de cet endroit un habitat favorable pour la faune et la flore marine. En hiver, les Akulivimmiut ont une méthode particulière de pêcher les moules dans les eaux peu profondes des environs. Après avoir percé des trous dans la glace, ils attachent un filet ajusté à un cerceau à l’extrémité d’un long manche et se servent de cet outil pour racler le fond de la mer et ainsi ramasser les moules.
Lac Juet
Ce lac est sis à une centaine de kilomètres du littoral nord-est de la baie d’Hudson, dans l’arrière pays du village nordique d’Akilikiv. Il présente une forme très irrégulière : des îles, des baies et des presqu’îles s’y retrouvent en grand nombre. Il est situé sur le trajet de la rivière Irsuaq, affluent de la rivière Povungnituk. Les lacs Amittuq et Bylot sont localisés en amont et en aval. L’appellation officielle de centte entité date de 1945, même si une enquête récente a recensé un nom inuit, Navvaaq, pour l’identifier. Le navigateur Henry Hudson eut à plusieurs reprises comme camarade de bord Robert Juet, réputé pour son caractère peu commode. Malgré tout, Hudson le nomma commandant en second sur le Discovery lors de son expédition de 1610. Des altercations avec le capitaine furent alimentées par Juet et Henry Greene, bien servis par les périls du voyage ; Hudson finit par destituer Juet de son grande d’officier. Au printemps de 1611, Hudson, qu’on accusait de répartir injustement les rations, fut placé dans une chaloupe avec son jeune fils et sept membres d’équipage qui lui étaient fidèles : on les les revit jamais. Sous le commandement de Robert Bylot, l’équipage restant dut livrer bataille à un groupe d’Esquimaux, dans l’île Digges. Greene, Juet et plusieurs autres furent tués. Bylot et quelques hommes réussirent à atteindre la côte d’Irlande en septembre 1611.
Baie Mosquito
Rentrant de la baie d’Hudson situé au sud du village nordique d’Akulivik et compris entre l’île Smith, prolongement de la chaîne des monts d’Iberville, et la pointe Demers, cette baie reçoit les eaux rivières Illukot, Chukout et Iktotat. L’acceptation par la Commission de géographie du Québec du nom Baie Mosquito, dont on ignore les circonstances de l’attribution, remonte à 1945. L’aire toponymique de ce nom a fluctué dans la cartographie. Au début du siècle et au moins jusqu’en 1945, le toponyme a désigné un plus vaste rentrant qui comprenait, outre la baie Korak, la baie Neakongut, et qui s’étendait donc jusqu’à la pointe Cusson, toujours à partir de l’île Smith. C’est ce vaste rentrant que désigne Baie de Mosquito sur la carte de la partie nord de la province de Québec publiée en 1914 par le ministère des Terres et Forêts. En revanche, la carte du district d’Ungava accompagnant le neuvième rapport de la Commission de géographie du Canada préparé par James White (1911) présente Mosquito Bay dans son aire d’application restreinte d’aujourd’hui. Il en est de même sur une carte illustrant un rapport de 1896 d’explorations effectuées par Albert Peter Low de 1892 à 1895. Il est plausible que cette dénomination fasse allusion aux nombreux moustiques que l’on retrouve en ces lieux.
