Municipalité de Rivière-au-Tonnerre
On peut deviner facilement les origines du nom de Rivière-au-Tonnerre, en raison des nombreux rapides qui parsèment la rivière et de présence d’une chute. La municipalité est située sur les berges de cette rivière au grondement permanent, face à la mer.
Les Montagnais appellent le cours d’eau U`suk `Sipo. La signification de ce nom est rivière aux becs-scie, une allusion à l’oiseau bec-scie à poitrine rousse (Mergus serrator).
C’est une très belle localité de la Côte-Nord et de la région de Minganie. La municipalité, constituée civilement en 1925, ne regroupe pas plus de 400 résidents, pour lesquels la Commission de Toponymie du Québec n’a pas encore officialisé de gentilé. Toutefois, Rivière-au-Tonnerre recouvre un territoire de plus de 1331 kilomètres carrés, c’est donc l’une des municipalités les plus étendues du Québec.
La distance entre Rivière-au-Tonnerre et la ville de Québec est de 600 kilomètres.
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Notons que la municipalité de Rivière-au-Tonnerre se compose de deux hameaux: le hameau de Sheldrake, l’un des tout premiers villages fondés en Minganie, et le hameau de Rivière-au-Tonnerre.
Les premiers colons s’établissent à Rivière-au-Tonnerre vers 1850. Quant à Sheldrake, ce village est fondé en 1851 par Philippe-Gedeon Touzel. Celui-ci y établit un poste de pêche à la morue pour le compte de la compagnie Robins & Colas. En 1895, plusieurs résidents de l’Île d’Anticosti décident de quitter l’île après son acquisition par Henri Menier, célèbre chocolatier et riche industriel français. Une quinzaine de familles immigrent alors à Rivière-au-Tonnerre et contribuent à son développement économique.
L’électricité fut installée au village en 1948.
Rivière-au-Tonnerre constitue un site d’hivernage pour les bateaux de pêche de la région. Autrefois, on l’a qualifiée de capitale de la pêche au crabe du Québec. Pourtant en 1988 l’usine de transformation du poisson et du crabe ferme ses portes. On continue tout de même à pêcher le crabe, dont les Japonais sont très friands.
Parmi les attraits touristiques, on remarque une église de bois construite dans le style normand. Sa voûte est décorée de motifs taillés au canif. Cette église représente en fait l’un des plus beaux exemple du patrimoine religieux québécois.
On remarque aussi la chute Manitou ainsi que l’ensemble des paysages qui entourent la localité qui sont magnifiques. On y ressent d’ailleurs un sentiment d’infini et de beauté.
Coordonnées de Rivière-au-Tonnerre :
473, rue Jacques-Cartier
Rivière-au-Tonnerre
G0G 2L0
Téléphone : 418 465 2255.
Rivière Sheldrake
La rivière Sheldrake, affluent du Saint-Laurent, dont la superficie du bassin versant atteint 1184 km2, prend sa source entre les lacs Manitou et Magpie dans une zone montagneuse où des sommets culminent à près de 850 m. Elle se faufile ensuite vers le sud en une succession de chutes et de rapides sur une distance de 106 km, déversant ses eaux à l’extrémité ouest du village de Sheldrake, dans la municipalité de Rivière-au-Tonnerre, à mi-chemin entre Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre.
Cette rivière recueille les eaux de la rivière Sheldrake Est à environ 30 km en amont de son embouchure et les 25 derniers kilomètres de son cours délimitent les cantons de Bailloquet et de Touzel.
La rivière Sheldrake n’est navigable que sur quelques kilomètres, par beau temps. Elle n’est pas accessible qu’aux embarcations à faible tirant d’eau, sans mât. En effet, un épi de sable sans cesse mouvant et un pont d’acier en bloquent l’entrée. La carte du Saint-Laurent de William Sax, datée de 1829, indique Sheldrake R.. Tandis que celle du capitaine Bayfield, en 1833, mentionne Sawbill.
Le cours d’eau est appelé Manto Sipo, rivière du manitou, du génie, par les Montagnais qui désignent par ailleurs l’hydronyme officiel Rivière Manitou située à 25 km plus à l’ouest, sous le nom de Manto Sipis, petite rivière du manitou. Chose curieuse, c’est la rivière au Tonnerre, située à une dizaine de kilomètres à l’est, que les Montagnais appellent Usuk Sipo, rivière au bec-scie, quand on sait que sheldrake et sawbill sont les noms anglais du bec-scie. Le village de Sheldrake remonte au milieu du XIXe siècle. Philippe-Gédéon Touzel, de l’île anglo-normande de Jersey, vient s’y établir en 1851 et y fonder une exploitation de pêche.
Îles de la Moyac
Le long du littoral de la Côte-Nord, à Rivière-de-Tonnerre, les deux petites îles de la Moyac émergent à l’embouchure de la rivière du même nom. C’est d’ailleurs ce petit cours d’eau long de 2 km qui a donné son nom aux îles. Chez les chasseurs, le terme moyac désigne fréquemment l’eider commun, scientifiquement appelé Somateria mallissima, un gros canard au cou assez fort vivant en mer, près des hauts-fonds, et dont le duvet entre dans la fabrication des édredons.
Le mâle est le seul canard à ventre noir et à dos blancs ; la femelle, de bonne grosseur, est de couleur brune, avec des rayures foncées. À quelque 60 km à l’est des îles. Dans l’archipel de Mingan, la baie à Moyacs échancre la rive sud de l’île à Bouleau de Terre. En 1685, Jean-Baptiste-Louis Franquelin indique Moiaques, tandis que Samuel Holland inscrit Moniac en 1803. Suzelle Blais écrit que l’on atteste ce substantif, d’origine amérindienne, probablement algonquienne, en Nouvelle-France sous la forme moyaque dès 1672 chez Nicolas Denys. On le consigne par la suite dans les dictionnaires dès 1752.
Rivière du Sault Plat
Ce cours d’eau de 8 kilomètres de longueur se situé à une cinquantaine de kilomètres à l’est de la rivière Moisie, sur la Côte-Nord. C’est à mi-chemin entre Sept-Îles et Rivière-au-Tonnerre. Ce cours d’eau est orienté nord-sud. Il se jette directement dans le Saint-Laurent, après avoir dévalé une pente de 90 mètres, non loin de la rive. Du lac Delaunay, sa source, jusqu’à la chute, elle emprunte un terrain peu accidenté sur la bordure du plateau laurentien.
Non identifié sur la carte de Gustave Rinfret (1913), ni dans l’ouvrage d’Edgar Rochette (1927), le toponyme apparaît officiellement pour la première fois en 1969, dans le Répertoire géographique du Québec. Les eaux ferrugineuses de la rivière du Sault Plat dévalent les derniers gradins du Bouclier canadien pour former des chutes dont la configuration géomorphologique explique le nom.
Rivière Manitou
À mi-chemin entre Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre, la rivière Manitou vient se jeter dans le fleuve après avoir parcouru quelque 125 km, la où se situent la Grande anse du Manitou et la pointe Manitou. Coulant en direction nord-sud, elle s’élargit deux fois pour former les lacs Manitou et des Eudistes.
Dans le canton de Coopman et dans ceux qui lui sont voisins, la côte se forme d’une plate-forme d’une hauteur moyenne de quelque 75 mètres. Elle provoque ainsi des ruptures de pente au cours d’eau qui aboutissent au fleuve.
À moins de 1 km de son embouchure, non loin du lieu-dit de Manitou, la rivière présente des chutes de 37 m de hauteur. L’appellation Manitou rappelle la cascade, le bruit et l’écho en faisant allusion à la croyance amérindienne que le manitou est dans la chute.
Chez plusieurs peuples autochtones, le manitou représente les puissances et les pouvoirs mystérieux et inconnus de la vie. En fait, c’est le génie, le grand Esprit, Tché-Manitou signifie « le bon génie » tandis que Matchi-Manitou a le sens de « mauvais esprit, diable ». La graphie « manitou » indique donc l’influence française par rapport aux formes « manitto », « manetto », « manitoa » utilisées par les anglophones. La répartition géographique du toponyme Manitou est la plus étendue de toutes les dénominations inspirées du monde de l’imaginaire au Québec. Il est présent partout, à l’exception du secteur situé au sud du fleuve Saint-Laurent. Dans le territoire inuit, on retrouve la forme amérindienne hybride Manitounuk.
Voir aussi :
- Rivière-aux-Graines
- Voyage dans la Côte-Nord
- Voyage à travers Minganie
- Route 138
- Village de Sheldrake