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Réserve montagnaise de Mingan

Réserve montagnaise de Mingan

Réserve indienne de Mingan

La réserve indienne de Mingan, connue aussi comme Ekuanitshit, est située à environ 40 km à l’ouest de Havre-Saint-Pierre, sur la Moyenne Côte-Nord. Depuis toujours, les Ekuanitshiulnu, c’est-à-dire les autochtones de Mingan, avaient l’habitude, durant l’été, de laisser leurs territoires de chasse de l’intérieur des terres pour se rapprocher de la côte et y pêche le saumon, chasser la baleine et, avec l’arrivée des Européens, échanger des fourrures. Aussi, le lieu est-il connu depuis longtemps, il paraît d’ailleurs sous le nom de Mican sur une carte de 1631. Dès 1661, avec la concession de la seigneurie de Mingan, débute la traite des fourrures qui se perpétuera jusqu’au XXe siècle.

La Compagnie du Nord-Ouest puis celle de la Baie d’Hudson y maintendront des postes sous le nom de Mingan. Malgré la fréquentation assidue de lieux par les Montagnais, ils n’obtiennent une réserve qu’en 1963.

Bien que désignés par les Blancs sous le nom de Mingan, la réserve porte en réalité, pour les Montagnais, le nom d’Ekuanitshu. Dans son ouvrage « Les noms de lieux montagnais  des environs de Mingan », publié en 1967, Henri Dorion proposait la graphie Ekwantiso. Il avait cependant la difficulté de traduire précisément ce nom. Pr;s de la montagne est présentée comme origine possible de ce nom, bien que ses informateurs locaux aient aussi prétendu que le toponyme puisse évoquer la venue d’un monstre quelconque à cet endroit.

La variante Ecouanatchiou identifie la rivière Mingan sur la carte de Franquelin de 1699. Equanachie, qu’on retrouve dans le journal d’Erland Erlandson de 1834, se rapporte probablement aussi à Mingan.

Dans une étude publiée en 1931, l’anthropologue Frank G. Speck nomme Akwandkowilnuts les Montagnais de Mingan. Il traduit ce terme par peuple de l’endroit où quelque chose est échouée.

Selon Speck, il pourrait s’agir de baleines échouées car les îles de Mingan représentent un endroit de prédilection pour ces animaux. Speck ajoute que les Montagnais avaient encore, à cette époque, l’habitude de prélever la graisse des baleines échouées à l’embouchure de la rivière.

Le Handbook of North American Indians, de 1981, retrace la variante akwaniciwinnu qu’il rend par « peuple des objets rejetés sur la côte » (jetsam people). Quant au nom même de Mingan, on le fait généralement venir du mot montagnais maikan, loup des bois bien que Dorion, dans l’ouvrage précité, doute sérieusement de cette interprétation. D’autres le font provenir du mot basque « mingain » qui signifie « langue » ou encore du terme breton « menguen » que l’on traduit par « pierre blanche ».

Rivière Mingan

Cette rivière de la Côte-Nord, identifiée en 1775, sur une carte de John Mitchell, débouche à l’est de la réserve indienne de Mingan et en face de l’île du Havre de Mingan, c’est-à-dire à l’extrémité occidentale de l’archipel de même nom. Navigable sur les quinze premiers kilomètres environ jusqu’aux rapides, ce cours d’eau termine son parcours à travers des falaises sablonneuses et meubles après avoir traversé le granit du Bouclier laurentien depuis sa source , soit une centaine de kilomètres plus haut. Le tronc principal de cette rivière est grossi principalement par au moins deux affluents dont l’un, à l’est, s’alimente aux lacs Charles, Jérôme et Kleczkowski. D’innombrables lacs baignent les interfluves.

Poste de traite Mingan en 1862. Gravure de l'époque, image libre de droits.
Poste de traite Mingan en 1862. Gravure de l’époque, image libre de droits.

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