Réserve indienne de Pessamit (anciennement Betsiamites)
Située à environ 50 km en amont de Baie-Comeau, Betsiamites est le nom d’un village montagnais dont les habitants ont été identifiés dès les premières explorations européennes. La population de cette réserve indienne est d’environ 2200 résidents. La principale langue parlée par les résidents est l’innu-aimun.
Samuel de Champlain en rapporte en effet la présence sur sa carte de 1632 où il fait mention des « Sauvages Bersiamiste ». Sous le Régime français, un poste de traite était établi à l’embouchure de la rivière. Désigné sous le nom de Pointe-des-Bersimites par Hockuart en 1733, on pense cependant qu’il était localisé sur la rive ouest de la rivière plutôt que sur celle de l’est où le village se situe actuellement.
Les registres de la mission de Notre-Dame-de-Betshiamits s’ouvrent en 1845 et c’est probablement à cette époque que démarre l’évolution en parallèle des formes Betsiamites et Bersimis, concurrences qui subsiste encore aujourd’hui. Du côté des Montagnais et des missionnaires oblats dont Charles Arnaud et Louis Babel, c’est la première forme qu’on utilise. La seconde est cependant privilégiée par l’amiral Bayfield lorsqu’il fit les relevés hydrographiques du Saint-Laurent entre 1837 et 1848 et par la Compagnie de la Baie d’Hudson lorsqu’elle vint s’y établir en 1855. Par ailleurs, à partir de 1860 environ, un petit noyau industriel se développe sur la rive ouest et c’est la surtout que Bersimis acquiert sa popularité. Un bureau de poste y est établi sous ce nom en 1864 puis sous ceux de Moulin-Bersimis, en 1910, et de Rivière-Bersimis, en 1945. Il faut se rappeler que, vers 1900, la population y est plus importante que du côté du village montagnais. Là, le bureau de poste porta le nom de Notre-Dame-de-Betshiamits de 1881 à 1898. Remplacé par celui de Bersimis de 1898 à 1919, il reprit ensuite le nom de Betsiamites quand les habitants en firent la demande et que la Commission de géographie du Québec réussit à convaincre son homologue fédéral du bien-fondé de cette position.
Malgré cela et en dépit du fait que la réserve ait été établie sous le nom de Betsiamites en 1861, l’usage administratif a, le plus souvent, favorisé Bersimis à tel point qu’Hydro-Québec y a exclusivement recours dans ses aménagements de la rivière dans les années 1950.
C’est en 1981 que le conseil de bande entreprend de renverser la tendance en faisant la promotion de Betsiamites. La plupart des auteurs s’entendent pour accorder à ce toponyme, qui remonterait au montagnais Pessamit, le sens de lieu où il y a des sangsues ou des laproies ou anguilles de mer. L’anthropologue Frank G. Speck avançait quant à lui, en 1931, l’hypothèse que le nom pourrait signifier « ceux qui arrivent par la rivière ».
Note : Il ne faut pas confondre la réserve indienne Pessamit (anciennement Betsiamites) avec le canton de Betsiamites sur la Côte-Nord, proclamé en 1967, où s’échelonnent près du fleuve les petites agglomérations de Rivière-Bersimis, de Colombier et des Îlets-Jérémie, est limité à l’ouest par le canton de Latour et à l’est par la rivière Betsiamites dont l’embouchure, sur la rive droite, forme une pointe effilée très remarquable.
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