Municipalité de Vallée-Jonction (La Nouvelle-Beauce)
Vallée-Jonction fait partie de la région administrative de Chaudière-Appalaches (Municipalité régionale de comté de La Nouvelle-Beauce).
À 65 kilomètres au sud de la ville de Québec, tout juste au sud-est de la municipalité de Sainte-Marie en Beauce et au sud-ouest de la municipalité de Saints-Anges, on retrouve la municipalité de Vallée-Jonction, distante de Saint-Joseph-de-Beauce de 9 kilomètres.
On peut fixer à 1881 la naissance de Vallée-Jonction avec le début des travaux qui ont amené le chemin de fer Lévis and Kennebec dont la compagnie de chemin de fer The Sherbrooke and Eastern Townships Railway se portera acquéreur en 1882 pour former la compagnie de chemin de fer Québec Central. Le point de ralliement des tronçons en provenance de Sherbrooke et de Lévis devient alors l’un des plus importants du parcours et la gare de Beauce-Jonction voit plusieurs contremaîtres et travailleurs du chemin de fer s’établir dans les alentours. Ainsi se forme le noyau de L’Enfant-Jésus.
Plus tard, en 1898, la paroisse de l’Enfant-Jésus, détachée de Sainte-Marie et de Saint-Joseph, d’où son nom, faisait l’objet d’une constitution canonique, suivie,d eux ans plus tard, de sa reconnaissance sur le plan civil.
La municipalité de la paroisse de L’Enfant-Jésus voit le jour deux années plus tard, en 1900, et, par la suite, une partie de son territoire servira à former la municipalité de village homonyme créée en 1924. Celle-ci, souvent identifiée sous l’appellation de Beauce-Jonction (ou Junction), nom du bureau de poste établi en 1883 et qui désignait également l’agglomération résidentielle autour de l’église paroissiale, prend le nom de Vallée-Jonction en 1949. Par ailleurs, en 1937, on peut relever sur une carte de cadastre les noms « B.P.Vallée Jct. » (près de l’église) et « B.P. Beauce Jct, » (un peu plus au sud-ouest du précédent).
L’appellation Vallée-Jonction, déjà attribuée au bureau de poste local en 1922, et attestée sous les formes Valley Junction et Valley Jonction (en anglais) aussi tôt que 1896 dans les journaux de la province de Québec à l’occasion de l’inondation catastrophique et dans le rapport de l’ingénieur Bourbonnais dressé en 1917, sera étendue au noyau de peuplement entourant la station de chemin de fer.
Curieusement, cette dénomination rappelle le nom de la gare et elle évoquerait une dame Vallée qui disposait d’un bac permettant de traverser la Chaudière, suivant l’ouvrage La Beauce et les Beaucerons. L’élément Jonction évoque la rencontre de deux voies de chemin de fer reliant Québec, Lévis et Sherbrooke, un tronçon permettant de se diriger vers le haut de la Beauce, c’est-à-dire vers Saint-Georges et, de là, vers Daaquam et Lac-Frontière.
Les municipalités de la paroisse de L’Enfant-Jésus et de village de Vallée-Jonction fusionnent en 1989 pour former l’actuelle entité municipale. Jadis axée sur le bois (scieries, portes et fenêtres, bobines de fil, brosses et balais), le sirop d’érable et le tricot, l’économie locale s’alimente de nos jours à la fabrication des souliers, à l’abattage de porcs, à la vente ainsi qu’à la réparation des automobiles de même qu’à l’exploitation de gravières et de sablières.
Rivière Lessard
Petit affluent de la rive gauche de la Chaudière, la rivière Lessard prend sa source dans le voisinage de Saint-Séverin, dans les hautes-terres de la Beauce. Elle coule en direction nord-est sur une quinzaine de kilomètres, presque à la limite de l’ancienne seigneurie Sainte-Marie, dans la municipalité e Vallée-Jonction. Une rupture de pente, connue sous le nom de Chute à Corinne, se situe à 3 km en amont de son embouchure, après quoi la rivière s’encaisse dans les vastes accumulations de matériaux finiglaciaires qui caractérisent cette partie des coteaux de la Beauce et dans lesquelles on exploite des carrières de gravier et de sable. Un document de 1785 identifie ce cours d’eau sous le nom de Rivière du Tabord, désignation énigmatique qui rappelle peut-être le mont Tabor ou Thabor, montagne de Basse-Galilée où s’est produite la transfiguration du Christ. Le nom actuel s’explique facilement par le fait que plusieurs membres de la famille Lessard ont possédé des terres dans les environs immédiats de cette rivière. Dès 1819, les deux seigneurs Taschereau, de Sainte-Marie et de Jolliet, y construisaient un moulin à farine sur la terre de François Lessard. Par la suite, le nom est constamment mentionné dans les documents et sur les cartes. Variantes : Rivière Cliche.
Rivière Morency
Ce petit cours d’eau beauceron dont la longueur dépasse à peine 10 km prend ses sources au nord-est de la Petite et de la Grande Montagne, faisant partie de l’ensemble appalachien, dans les limites de la municipalité de Vallée-Jonction où se trouve son confluent, sur la rive droite de la Chaudière. Le ruisseau Morency, son affluent majeur, rejoint la rivière principale à 1 km en amont de Vallée-Jonction dans une partie passablement encaissée de son cours inférieur. La rivière Morency commémore par sa désignation une famille assez connue dans la Beauce. Vers 1850, en effet, Jacques Beaucher, dit Morency, en provenance de la paroisse voisine de Saint-Joseph-de-Beauce, venait s’établir à Sainte-Marie avec au moins sept de ses fils. Tous entreprenants, ils achetèrent des moulins à scie et à farine et devinrent commerçants et marchands généraux. À son décès, survenu en 1858, Jacques Morency laissait en héritage probablement l’une des plus grosses fortunes de l’époque dans cette partie du pays. Pour sa part, son fils, Georges fut propriétaire de plusieurs moulins et il participa à de nombreuses transactions immobilières notamment dans cette partie de la paroisse qui, à la fin du siècle allait devenir la paroisse de l’Enfant-Jésus et le village de Beauce-Jonction (Vallée-Jonction aujourd’hui). Variante : Ruisseau Chez Milien.
Voir aussi :
Rivière Bélair
Alimentée par quelques ruisseaux et petits lacs situés de part et d’autre du chemin de la Grande-Ligne, qui sépare le canton de Frampton de l’ancienne seigneurie Sainte-Marie, la rivière Bélair descend du plateau beauceron pour rejoindre les fonds de la Chaudière, sur la rive droite, à 3 km environ en aval de Vallée-Jonction.
Elle est assez profondément encaissée dans les formations schisteuses près de son embouchure et son lit révèle des quartz qui ont justifié la recherche de l’or au siècle dernier. Le nom Bélair est attesté dès 1786, mais sans justification selon l’abbé Honorius Provost qui rapporte que « personne de ce nom ne paraît jamais avoir habité Sainte-Marie. » Les graphies Bellaire (1891) et Belle Aire se rencontrent cependant dans des documents anciens. Certains documents parlent aussi de la rivière à Giroux ou de la rivière Giroux ; ce dernier nom rappelle une traverse à gué de la Chaudière, verbalisée en juillet 1816, près de l’embouchure de la rivière Bélair, et qui avait son emprise sur une terre appartenant alors à Pierre Giroux. On la dénomme également Rivière Florian et Rivière de la Ville.