Villes et villages

L’Isle-aux-Allumettes

L’Isle-aux-Allumettes

Municipalité de L’Isle-aux-Allumettes

Située dans la région administrative de l’Outaouais, près de Pembroke (en Ontario), à l’endroit où la rivière des Outaouais se divise pour contourner l’île-aux-Allumettes, à la hauteur de Chichester, à l’ouest de Fort-Coulonge, l’Isle-aux-Allumettes rappelle par son nom, qu’au début de la colonie de la Nouvelle-France, les roseaux croissaient en grande quantité et que l’on utilisait cette plante en guise d’allumettes.

Cette municipalité est localisée sur le territoire de la Municipalité régionale de comté de Pontiac, immédiatement au nord de la ville ontarienne de Penbroke, à 125 km au nord-ouest de Gatineau.

Les Algonquins occupent ce territoire d’abord dans le but de maintenir le contrôle sur la rivière des Outaouais. Pour cette raison, Samuel de Champlain lui donne, lors de son voyage de 1613, le nom d’Isle des Algoumetquins ; en 1650, cette population autochtone est presque entièrement exterminée par les Iroquois.

Par ailleurs, dans ses mémoires rédigés durant la seconde moitié du XVIIe siècle, Nicolas Perrot mentionne Isle de Borgne autrement dite l’Isle des Allumettes. Le toponyme Borgne aurait été attribué en raison de l’infirmité d’un chef amérindien de la région. Ce n’est qu’en 1818 que les Européens commencent à s’y établir. Ils travaillent principalement à la coupe du bois ou encore pour le compte de la Compagnie de la Baie d’Hudson qui y exploite un poste de traite des fourrures. La voie de transport privilégiée étant encore la rivière, la plupart des familles construisent leur demeure au sud de l’île et une église est érigée dans les lieux en 1840.

Un violent incendie ravage la quasi-totalité des bâtiments en 1853 et, par la suite, la population s’implante plutôt dans la partie ouest, sur le situe actuel de la municipalité de Chapeau.

Le développement de l’endroit a débuté avec l’implantation de la paroisse de Saint-Joseph-de-l’Îles-aux-Allumettes, fondée en 1910.

Même si cette municipalité dont la population est d’environ 550 personnes, tire son appellation du canton dans lequel elle a été constituée, on peut observer un minime différence orthographique : alors que l’entité cantonale créée en 1847, Île-aux-Allumettes, comportait officiellement la graphie moderne du mot « île », on a conservé l’orthographe ancienne pour la municipalité actuelle, d’abord établie en mai 1847, abolie en septembre de la même année et rattachée à la municipalité du comté d’Ottawa.

Il faut peut être y voir un souci de ne pas trop dénaturer le nom original d’Isle-des-Allumettes (1847), modifié en L’Île-Allumettes lors de son rétablissement en 1855, puis à nouveau changé en L’Isle-aux-Allumettes en 1987, forme normalisée par la Commission de toponymie. Quant à la particule de liaison « des », devenue « aux », ce changement s’imposait pour harmoniser l’appellation de l’entité avec celle de la paroisse de Saint-Alphonse-de-l’Isle-aux-Allumettes *1840), et e la municipalité voisine de L’Isle-aux-Allumettes-Partie-Est.

La proximité du territoire ontarien couplée à la présence anglophone séculaire a suscité, tout naturellement, la dénomination Allumette Island, qui figure aux lettres patentes de la municipalité, fréquemment relevée encore de nos jours et portée par le bureau de poste local entre 1883 et 1929.

Notons aussi que la municipalité L’Isle-aux-Allumettes-Partie-Est est située un peu plus à l’est, à quelque 11 kilomètres de la ville ontarienne de Pembroke, sur la rive opposée de la rivière des Outaouais. Cette municipalité a été établie en 1920. L’adjonction du point cardinal à l’appellation souligne la position géographique des lieux.

Île aux Allumettes

De par ses dimensions, son 22 km de longueur sur 12 km de largeur, l’île aux Allumettes est la plus grande entité insulaire sur le parcours de la rivière des Outaouais. Le spécifique Allumettes a débord désigné les rapides qui s’agitent au sud-est de l’île. Un document cartographique de 1680 fait état du sault des Allumettes. Mentionnons qu’en plus de l’île et des rapides, un élargissement de la rivière des Outaouais porte également ce nom. Le lac aux Allumettes, long de 52 kilomètres, s’étend à proximité des rapides et totalise 120 km carrés de superficie.

Hameau Wabash

Ce minuscule hameau de l’Outaouais est situé dans l’île aux Allumettes (municipalité de l’Isle-aux-Allumettes, dans la MRC de Pontiac), à l’intérieur de la municipalité du canton de L’Isle-aux-Allumettes. Ce nom amérindien, vraisemblablement ancien, n’a été recueilli au cours d’une enquête toponymique qu’en 1982, puis officialisé l’année suivante par la Commission de toponymie. Le sens de ce nom est inconnu localement. Des recoupements linguistiques indiquent que la signification de Wabash aurait trait au lièvre. Suivant le père Joseph-Étienne Guinard, c’est du côté du sens d’ours blanc qu’il faudrait interpréter cette appellation. On retrouve par ailleurs un lac Wabash dans le territoire non organisé d’Obedjiwan, dans la MRC du Haut-Lac-Bricault, dans la MRC de Vallée-de-l’Or. À noter que le nom 8ab8ski8 a été relevé par le père Marquette en 1673. Cette appellation était la forme primitive de Ouabache attribu. Au cours inférieur de l’Ohio. Selon G.R.Stewart, le mot wabash est algonquin (Miami) ; il signifie blanc brillant et se rapporte au calcaire du lit de la rivière, dans sa partie supérieure. Le même terme désignait un groupe d’Amérindiens.

Secteur de Chapeau

Le petit village de Chapeau, établi à flanc de coteau sur la rive nord de l’île aux Allumettes, dans la rivière des Outaouais, se retrouve à quelque 120 kilomètres au nord-ouest de Gatineau. Fondé officiellement en 1874 par suite de son détachement du territoire de l’Isle-des-Allumettes, on se perd en conjectures quant au motif réel d’attribution de sa dénomination. On a avancé l’hypothèse suivant laquelle l’élévation du village et des trois versants qui y conduisent rappelerait vaguement la forme d’un chapeau plat à trois bords. Selon une autre hypothèse, le nom aurait été attribué en raison de la présence d’un rocher dans la rivière des Outaouais ayant la forme d’une coiffure militaire française.

Pour d’autres sources, Chapeau évoquerait le style bizarre de la coiffure d’un chef amérindien. Aucune de ces explications, signalées pour la plupart dans l’ouvrage « Le Nord de l’Outaouais », même si elles participent toutes de la ressemblance formelle à un coiffure, ne peut être considérée comme définitive. Il n’est pas sans intérêt de rappeler que des gens avaient patronyme Chappeau et Chapeau à l’époque de la Nouvelle-France ; peut-être s’agit-il d’un anthroponyme. Toutefois Stanislas Drapeau signale l’existence du « village du Chapeau » en 1863, la particule de liaison faisant pencher la balance en faveur d’une origine métaphorique.

Île Morrison

D’une superficie d’à peine 2 km carrés, ce territoire insulaire se trouve au sud de l’île aux Allumettes, la plus grande des îles de la rivière des Outaouais. Elle baigne dans les eaux du lac aux Allumettes, tout près de la frontière du Québec avec l’Ontario. Presque entièrement boisée, ses rives sont abruptes et des rapides, situés au nord et au sud, rendent la navigation impossible. Comme l’île aux Allumettes, elle fut occupée par les Amérindiens bien avant l’arrivée des premiers explorateurs, certains révélant une occupation jadis reliée à la pêche. Champlain l’avait appelée Île Tessouat, du nom du grand chef de la nation algonquine qu’il avait rencontré à cet endroit en 1613. Quant au toponyme actuel, il rappelle William Morrison (1785-1866), traiteur au service de diverses compagnies pendant plus de vingt ans et qui s’y établit en 1826. Variantes : Île Hawley, Petite île Allumettes, île des Algoumequins.

Îsle-aux-Allumettes

Paysage rural en face de l’Isle-aux-Allumettes. Source de la photographie : site Web isle-aux-allumettes.com.

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