Des Ruisseaux

Ancienne municipalité Des Ruisseaux (secteur de Mont-Laurier)

Des Ruisseaux est une ancienne municipalité laurentienne qui se déployait  sur une vaste superficie de 509 kilomètres, au bord des lacs des Sable et Brochet, mais qui en 2003 est devenue secteur de la nouvelle ville Mont-Laurier.

Des Ruisseaux est située à l’ouest immédiat de la rivière du Lièvre dans les Hautes-Laurentides, à 230 kilomètres au nord-ouest de l’île de Montréal.

La municipalité des cantons unis Robertson-et-Pope a été constituée sur ce territoire en 1897. Les premières familles s’y amènent par la rivière du Lièvre dans le sillon de la campagne de colonisation agricole du curé Antoine Labelle. À compter de 1900 le territoire compte 200 habitants du canton Robertson et 100 du canton de Pope.

Du début, l’industrie forestière génère également plusieurs emplois saisonniers de bûcherons, de charretiers et de draveurs. Les premières entreprises de transformation qui voient le jour à Des Ruisseaux sont les petits moulins qui scient les billots gardés par les colons lors des abattis.

Avec le prolongement de la voie ferrée jusqu’à la Lièvre en 1909, la forêt de Des Ruisseaux gagne en importance et l’activité augmente sensiblement autour des scieries (les deux premières scieries entrent en opération à la fin du XIXe siècle).

En 1912, le chemin Devlin est ouvert et le pont Devlin est construit sur la rivière Gatineau pour relier Mont-Laurier et la rivière du Lièvre. Ensuite, en 1914, Auguste Villars et Adélard Lefebvre viennent s’établir au bord du lac Gatineau. En fait, l’occupation humaine s’y amorce d’abord en chapelet le long de la rivière du Lièvre. Par la suite, les arrivants se dispersent à l’intérieur des terres en ouvrant des rangs de colonisation dans les vallons avoisinants des lacs Lanthier, des Îles, Nadeau et Brochet.

Ces premiers colons sont suivis de plusieurs autres familles qui s’établissent au bord du lac Brochet et après la fondation de la mission de Saint-Charles-du-Lac-Gatineau, la chapelle Saint-Jean-l’Évangéliste est érigée pour les colons du lac Brochet.

Le petit village appelé jusque-là Saint-Charles-du-Lac-Gatineau adopte alors le nom de Saint-Jean-sur-le-Lac. La chapelle étant devenue vétuste, une nouvelle église de la paroisse Saint-Jean-l’Évangéliste est érigée en 1940, laquelle est toujours sur pied.

Vers 1942, les premiers colons s’installent au bord du lac des Sables et en 1950, la paroisse Saint-Joachim est constituée canoniquement.

Sur le territoire de Des Ruisseaux, on retrouve quelques pourvoiries de chasse et pêche, mais les quelques cinq mille habitants ne sont encore présents que dans une partie restreinte de ce vaste territoire.

Quant à la vie économique, commerciale et industrielle, au début de la municipalité, l’industrie laitière constituait le pivot de l’économie. L’agriculture forme le paysage pendant plusieurs décennies. À compter de 1904, une première fromagerie voit le jour et en 1909, peu après l’arrivée du chemin de fer, le Conseil organise une première exposition agricole.

En réponse à la conjoncture économique difficile, à l’automne 1931, la Société coopérative agricole de la Vallée de la Lièvre voyait le jour. Vers les années 1970, le travail se transforme sensiblement dans les entreprises agricoles qui passent de la production agricole à la production de la viande de boucherie.

Des Ruisseaux est également le site d’entreprises d’élevage de petits animaux, tels chinchillas, chiens de race Huskie, Caniches Royaux. Durant la décennie 1990, le Domaine Cloutier se lance dans l’élevage des bisons, mouflons, lamas et vaches exotiques. En 1994, un élevage de cerfs rouges est entrepris dans le grand boisé à la tête de la côte des Guénette.

La terre de Des Ruisseaux donne également naissance à des entreprises d’horticulture. La Société d’horticulture et d’écologie de Des Ruisseaux débute ses activités en 1984. Elle insistera auprès du Conseil municipal afin que des espaces de verdure soient graduellement prévues dans les nouveaux développements domiciliaires pour mettre en valeur la beauté géographique de Des Ruisseaux.

Dès 1930, l’amélioration des chemins d’accès et la beauté naturelle des rives du lac des Îles et du lac Brochet séduisent les nouvelles familles et amènent son lot de villégiateurs qui y font ériger des camps d’été ou qui en louent. Plusieurs sont de la Haute-Lièvre mais certains s’amènent depuis Montréal. Des Ruisseaux devient ainsi la destination de milliers d’amants de la nature.

À l’automne 1940, la nouvelle route nationale cinquante-huit est inaugurée. Elle traverse Des Ruisseaux d’est en ouest et franchit la rivière sur un pont de béton érigé en amont immédiat de la boucle de la Scie-Ronde. Elle s’avèrera un outil de reprise économique au sortir d’une difficile récession. À l’automne 1979, un nouveau pont à quatre voies enjambant la Lièvre au nord-est du Centre Hospitalier est inauguré.

Dès 1950 un premier terrain de balle et une patinoire sont mis en place à Val-Limoges par un groupe de bénévoles (quelques décennies plus tard des terrains additionnels et des patinoires extérieures sont aménagés à Saint-Jean-sur-le-Lac, en 1981 au Lac Nadeau, dans le parc Lanthier-Léonard, dans le 4e Rang Sud).

À compter de 1955, la plage du lac Brochet est exploitée par Maurice et Gisèle Dionne qui offrent également les services de motel avec restauration et de location de cabines. Cette plage deviendra publique après son acquisition par la municipalité en 1985.

En 1956, une première piste de ski de descente avec remonte-pente sommaire est aménagée dans le secteur du Lac Nadeau. Six ans plus tard, une piste semblable pour le ski et le toboggan voit le jour sur le versant ouest du mont Écureuil. À compter de 1992, grâce au Comité des loisirs, le ski de fond dispose de pistes balisées avec abri et aire de repos dans les sous-bois au nord de Saint-Jean-sur-le-Lac.

La décennie 1950 amène le sport de la motoneige qui devient une importante industrie touristique. Pratiquée de façon anarchique au début, ce sport se discipline avec la naissance du club Les Sultans, au début de la décennie 1970, qui en favorisera la promotion et l’élargissement d’un réseau de sentiers bien entretenus.

En 1957, l’entreprise de la famille Desharnais devient la première érablière à Des Ruisseaux. D’autres producteurs de sirop d’érable s’établiront sur le territoire au cours des années.

En 1970, les friands de compétitions d’automobiles trouvent leur compte avec l’ouverture d’un autodrome pouvant accueillir cinq mille spectateurs et comportant une piste de course d’automobiles asphaltée. L’entreprise située à Saint-Jean-sur-le-Lac, à proximité de l’aéroport, cessera toutefois ses activités quelques années plus tard et donnera naissance à un nouveau développement résidentiel.

En 1974, la municipalité des cantons unis Robertson-et-Pope adopte le nom de Des Ruisseaux, nom descriptif qui témoigne de la présence de nombreux ruisseaux sur ce territoire.

À la fin des années 1970, une manufacture de bardeaux de bois est implantée dans le Bas-de-la-Rivière. Au fil des années, les entrepreneurs en foresterie s’engagent également dans la production de charbon de bois. Par ailleurs, plusieurs fours à bois seront érigés durant la Deuxième Guerre mondiale et jusqu’en 1976.

Dès les années 1970, la protection et la conservation des lacs ainsi que l’ensemencement sont des actions privilégiées par l’Association de chasse et pêche de Saint-Jean-sur-le-Lac et l’Association de pêche de Val-Limoges. En 1980, la pression de ces organismes incite le Conseil à interdire l’usage des moteurs à essence sur les lacs Brochet et Paradis ainsi que quelques autres du canton de Pope. Au fil des années, plusieurs campings et centre de villégiature verront également le jour.

À compter de 1980, Des Ruisseaux est l’hôte d’un marché aux puces le long de la rivière face au Centre hospitalier. Des Ruisseaux est également le foyer d’artistes, sculpteurs, photographes, graveurs sur verre, peintres, comédiens, chanteurs qui rayonnent en Haute-Lièvre et à travers le pays.

La première bibliothèque municipale est mise sur pied en 1974 à Val-Limoges grâce à la collaboration de la Bibliothèque centrale de l’Outaouais. Une bibliothèque semblable ouvre également ses portes dans un local attenant au bureau municipal à Saint-Jean-sur-le-Lac à l’automne 1988 (la bibliothèque de Val-Limoges sera réaménagée en 1993 dans un nouveau local construit en annexe de l’école Saint-Joachim). En 1988, s’ajoute aux installations sportives de Saint-Jean-sur-le-Lac un terrain de tennis double asphalté et éclairé.

Le 8 janvier 2003, les municipalités de Des Ruisseaux, Saint-Aimé-du-Lac-des-Îles et de Mont-Laurier fusionnent sous le nom de Mont-Laurier.

Île Major

Petite île de 3 km de longueur qui surgit au centre du lac des Îles, à 12 km au sud-ouest de Mont-Laurier, dans la région des Laurentides. Surnommée Grande île Major, elle est enclavée dans la municipalité de Des Ruisseaux. Cette entité géographique doit probablement son nom à Charles Beautron Major (1851-1924), avocat, député à l’Assemblée législative de Québec de 1897 à 1904, puis à la Chambres des communes de 1907 à 1911. Un canton de la circonscription de Labelle, proclamé en 1920, porte également son nom.

Historique de la municipalité de Des Ruisseaux

À quelques kilomètres au nord-ouest de Mont-Laurier, dans la région administrative des Laurentides, on retrouve la municipalité de Des Ruisseaux dont l’appellation, qui a été fixée à la suite d’une consultation populaire tenue en 1974, souligne la présence des nombreux cours d’eau qui parsèment le territoire.

Toutefois, les lieux avaient déjà été ouverts à la colonisation, à la fin du XIXe siècle, par l’érection de la municipalité des cantons unis de Robertson-et-Pope (1897). Le premier patronyme rappelle la mémoire de Joseph Gibb Robertson (1820-1899), fondateur de la compagnie de chemin de fer Québec Central Railway, ancien trésorier de la province de Québec, alors que le second évoque John Henry Pope (1819-1889), ancien ministre des Canaux et des Chemins de fer du Canada, de 1885 à 1889.

La contrée des ruissoises, vaste et peu peuplée, demeure un territoire de prédilection pour les pêcheurs et les chasseurs, en raison de l’abondance des orignaux et des chevreuils.

Lac des Pas de Géant

Situé à 6 km au nord du village de Val-Limoges, ce petit plan d’eau du canton de Pope se déverse au nord-ouest dans la baie au Sable du réservoir Baskatong. Son nom proposé et officialisé en 1984, est la conséquence d’une situation anecdotique vécue en 1944 par une enfant de 4 ans comme le rapporte la requérante à l’origine de la désignation de cette nappe d’eau. À cette époque, la région du lac était peu accessible. Les troncs d’arbres morts jonchaient le sol et rendaient difficiles les déplacements en forêt. L’enfant fut fort impressionnée par les pas de géant que devait effectuer son père en se déplaçant dans ce milieu encore vierge, inhospitalier, pour atteindre l’étendue d’eau qui deviendra le lac des Pas de Géant.

Canton de Robertson

Le canton de Robertson, dans Labelle, n’est séparé de Mont-Laurier que par la rivière du Lièvre qui constitue la limite est de ce territoire. La municipalité des cantons unis de Robertson-et-Pope, érigée en 1897, tirait son appellation des cantons dans lesquels elle était située. Elle est devenue la municipalité de Des Ruisseaux en 1975. Le hameau de Lac-Gatineau et le village de Saint-Jean-sur-le-Lac occupent la partie nord de cette entité cantonale.

Joseph Gibb Robertson (1820-1899), financier et homme politique né en Écosse et décédé à Sherbrooke, a été député de cette ville à la Législature (1867-1892), puis trésorier de la province de Québec à trois reprises. Homme fort du Parti conservateur, il s’est beaucoup intéressé aux chemins de fer. Il a plusieurs fois démissionné de son poste de trésorier, toujours pour protester lorsque des scandales éclataient. Il avait, avec Galt, un très fort appui dans les Cantons-de-l’Est mais perdit quelque peu de son influence après la création de l’évêché de Sherbrooke (1874) dont monseigneur Antoine Racine devint le premier titulaire. Il a occupé le poste de maire de la ville de Sherbrooke en 1854 et 1855, de 1857 à 1868 et de 1869 à 1872.

Proclamation du canton : 1892.

laurentides roches lievre
Paysage typique de la région. Photographie de GrandQuebec.com.

Voir aussi :

Laisser un commentaire