
Canton Abbadie et lac Walker de la région administrative de la Côte-Nord
Proclamé le 5 juin 1965, mais inhabité jusqu’à nos jours, situé à une trentaine de kilomètres au nord de la ville de Port-Cartier, le canton Abbadie est plus étendu que la moyenne des cantons du Québec. Administrativement, ce canton fait partie de la région administrative de la Côte-Nord et de la Municipalité régionale de comté de Sept-Rivières.
Sur le territoire du canton Abbadie, la rivière Pasteur, à l’ouest, recueille les eaux du lac Gagné, lac Chassé et lac Mouscoutchou pour se jeter dans la rivière Mouscoutchou. À l’est du territoire, le lac Asquiche, entouré de plusieurs petits plans d’eau, se déverse dans la même rivière Pasteur par la rivière Asquiche.
Le nom du canton Abbadie a été attribué à ce territoire en 1959 et évoque le souvenir de l’officier français Jean-Jacques-Blaise Abbadie, né en 1726 et mort en 1765. La carrière de ce militaire des forces navales françaises fut relativement courte se déroula d’abord à Louisbourg, où il était responsable de l’approvisionnement. Ensuite, en 1763, il fut transféré à La Nouvelle-Orléans avec la mission de liquider les affaires de la Louisiane, le territoir que, par le traité de Paris, la France venait de céder à l’Espagne. C’est à La Nouvelle-Orléans, d’ailleurs, que M. Abbadie finit ses jours. Le canton fut proclamé (on l’a déjà mentionné), le 5 juin 1965, mais ce n’est que le 12 mai 1968, que le nom du canton a été officialisé.
Le Territoire non organisé (TNO) de de Lac-Walker fait partie du canton Abbadie. Aucune autre municipalité n’a été établie sur cette division territoriale.
Le lac Walker, situé sur le territoire du canton Abbadie, fait partie de la réserve faunique de Port-Cartier-Sept-Îles. Les abords du lac constituent un lieu de loisirs et de villégiature où se pratiquent de nombreuses activités de plein air : des parois abruptes invitent à l’escalade, tandis que ses 33 kilomètres de longueur offrent des attraits certains pour la navigation et la baignade. Même si le nom du lac Walker a été indiqué dans le Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec de 1914, d’autres toponymes ont éré recensés par la suite pour ce lac : Lac Moteghats, Tshishe Muteshekau (grand lac au contour montagneux en montagnais) et Lac Thorty Mile (cette dernière dénomination serait due à une mauvaise estimation de sa longueur. On l’a aussi appelé Lac Cache-Deux parce qu’une cache ainsi nommée est située à sa décharge. Le toponyme officiel du lac rappelle l’amiral britannique d’origine irlandias Hovenden Walker (vers 1656 – 1725 ou 1728), qui a subi un échec en 1711, en tentant de s’emparer de la Québec, la capitale de la Nouvelle-France.
Lac Alfred-De Vigny
Dans la réserve faunique de Sept-Iles-Port-Cartier, à environ 55 kilomètres au nord-ouest de la ville de Port-Cartier, cette étendue dans sa partie supérieure, ressemble à une clef ou à une hache. Ce lac, situé sur le Territoire Non organisé du Lac Walker reçoit les eaux de ses voisins septentrionaux, notamment le lac à l’Eau Blanche, et alimente le lac Saint-Anne, situé à un peu plus de 11 kilomètres à l’ouest, par le lac des Terres de Bonnes Chasses. Les amateurs de pêche qui s’y rendent par hydravion ou par conot, le lac Alfred-De Vigny n’étant pas accessible par la route, y trouvent de l’omble de fontaine – ou truite mouchetée – en abondance.
La dénomination en 1989 par la Commission de toponymie, dans le cadre de sa politique de désignation toponymique commémorative, du lac Alfred-De Vigny est un hommage rendu à cet écrivain français qui s’est préoccupé du sort des Canadiens français après l’insurrection de 1837. Né dans une famille noble, éduqué dans le respect des valeurs traditionnelles que sont l’armée, la religion et l’honneur, Alfred de Vigny (1797-1863) symbolise, comme Alfred de Musset et François-René de Chateaubriand, les angoisses et les douleurs des hommes de l’époque romantique. Pessimiste, peu ou mal compris de ceux qui l’entourent, rêvant de grands espaces, d’une nature sauvage et silencieuese. Vigny prend connaissance de la réalité canadienne-françaises lors d’un séjour en Angleterr (novembre 1838 – juin 1939) où il rencontre lord Durham. Patriotes et auteur d’un rapport dans lequel il recommande l’assimilation de la population française de la colonne. Ayant vraisemblablement lu ce rapport, Vigny retourne en France et fait la connaissance du chef des rebelles de 1837. Louis-Joseph Papineau. Vigny écrira, en partie après cette rencontre, un texte intitulé Les Français du Canada. Il est, suivant Jean Ménard, le seul écrivain romantique qui se soit « vraiment intéressé au destin des Canadiens français.»
Lac de l’Eau-Chagrin
Situé dans la réserve faunique de Sept-Îles-Port-Cartier, sur la Côte-Nord, à quelque 70 km au nord-ouest de la ville de Port-Cartier, ce lac appartient au bassin hydrographique de la rivière Pentecôte. Le ruisseau du Vent de la Mémoire l’alimente, en même temps qu’il lui sert d’exutoire. Le lac tire son nom d’une expression forgée par Gilles Vigneault, qu’on retrouve dans le poème Regret, publié en 1959 dans le recueil intitulé Étraves : « Pour me souvenir j’ai bu goutte à goutte/Le ruisseau-mémoire et son eau-chagrin. » La Commission de toponymie a, en 1989, attribué ce nom à un lac jusque-là innommé de la réserve faunique.
Lac du Sacakoua
Situé dans la réserve faunique de Sept-Îles-Port-Cartier et mesurant 1,6 km de long, ce lac déverse ses eaux dans le ruisseau du même nom qui rejoint la rivière MacDonald en passant par le lac puis le ruisseau Cody. Son nom lui vient d’un mot amérindien qu’on retrouve dans Forestiers et Voyageurs de Joseph-Charles Taché, publié en 1863, plus précisément dans le chapitre intitulé Le noyaux et l’hôte à Valiquet. Selon l’auteur, il signifie « grand tapage, orgie infernale ». Ce nom a été attribué en 1989 par la Commission de toponymie, alors qu’elle procédait à la dénomination des entités géographiques majeures innommées de la réserve faunique. Le lac du Sacakoua se trouve à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Port Cartier.
Lac de la Grande-Pensée
Ce lac de la Côte-Nord, situé dans la réserve faunique de Sept-Îles-Port-Cartier, mesure 1,6 km de long et 300 mètres dans sa plus grande largeur. La Commission de toponymie lui a attribué ce nom en 1989, alors qu’elle procédait à la dénomination systématique des accidents géographiques majeurs de la réserve faunique. L’expression Grande Pensée vient du roman Ashini (1960) d’Yves Thériault. Elle désigne le dessein qu’avait conçu le chef montagnais Ashini de négocier avec le premier ministre du Canada un territoire réservé aux membres de la nation montagnaise. Le lac de la Grande-Pensée se situe effectivement en pays montagnais. Il appartient au bassin hydrographique de la rivière aux Rochers. Il se trouve à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Port-Cartier.

Canton Abbadie, carte libre de droits.
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