Montréal : Chronique policière du 12 juin 1993

L’Express du matin : Chronique policière du 12 juin 1993

Une demi-dizaine d’épisodes de l’histoire criminelle et policière de Montréal. Ces petits textes témoignent de la situation en juin 1993.

Les marchands de la rue Sainte-Catherine intenteront des poursuites contre la Ville

Plusieurs des marchands de la rue Sainte-Catherine songent à poursuivre les autorités policières et municipales en justice, les rendant responsables du saccage de leurs commerces aux petites heures du matin, jeudi.

« J’ai expédié une mise en demeure aux autorités municipales aujourd’hui même. Nos pertes se situent entre 50 000$ et 100 000$», a déclaré hier le propriétaire de la maison Orner DeSerres, M. Marc DcSerrcs.

Il est très clair que la Ville n’a pas pris toutes les dispositions nécessaires pour prévenir le pillage des magasins dans la nuit de mercredi à jeudi, soutient M. DeSerres. Elle connaissait pourtant les risques que de tels incidents se produisent, ditil.

Il en va de même pour la police, ajoute M. DeSerres. Les forces policières étaient à proximité du magasin pendant les événements, mais elle n’ont placé aucun agent devant l’immeuble lorsque les vitrines ont volé en éclats. Pire encore, elles ont refusé d’intervenir quand le gérant Roger Dimitri leur a demandé de l’aide.

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Pour M. DeSerres, il semble évident que le saccage a été planifié par les pillards. Ils sont venus avec des sacs et des pierres pour défoncer et ensuite voler les articles repérés. Ils ont d’ailleurs pris les produits les plus chers, dit-il.

Un peu plus loin, rue Sainte-Catherine, le gérant du magasin de musique Archambault, M. Claude Ménard, estime que les voleurs ont emporté des instruments de musique d’une valeur de 100 000 $ et quelque 10 000$ de disques.

« Nous ne savons pas encore si nous allons entreprendre des poursuites. Nous devons d’abord en discuter avec nos assureurs », dit M. Ménard. Le pillage s’est produit très rapidement et une quinzaine de minutes plus tard la police anti-émeute plaçait des agents devant le magasin pour éloigner les manifestants, raconte M. Ménard.

Pour le gérant de la librairie Guérin, M. Régis Milot, il est encore trop tôt pour établir le chiffre exact des pertes de la maison. Les vitrines ont été fracassées, une caisse enregistreuse détruite et des livres volés. « Nous étudions la question avec nos avocats et vous pouvez être assurés que cela ne restera pas lettre morte », dit-il.

Plusieurs autres commerçants se disaient encore incertains des pertes encourues, mais pour la plupart, il ne fait aucun doute que les autorités municipales sont responsables.

Non à l’état policier

Le Regroupement Information Logement, organisme communautaire de Pointe Saint-Charles, s’insurge contre la présence dans ses locaux d’un agent vérificateur, qui cherchait des informations sur des assistés sociaux fréquentant cet organisme.

« L’État, sous peine d’amendes variant entre 250 et 1000$, oblige des tiers à fournir des informations sur certains individus. L’État policier est à nos portes », déplore-t-on au RIL, dont les dirigeants se disent prêts à aller jusqu’à la désobéissance civile, au lieu d’aider les fonctionnaires-vérificateurs.

Histoire criminelle et policière : Tabac de contrebande

Les policiers de la Sûreté du Québec du poste de Montréal-Métro ont effectué hier une saisie de tabac, après avoir intercepté une Ford Tempo 1985 sur l’autoroute 15, à la hauteur du boulevard Henri-Bourassa, à Montréal. Ils ont trouvé dix caisses de boîtes de tabac (300 boîtes) d’une valeur de 7500 $. Le suspect arrêté, un homme de 30 ans résidant à Saint-Hyacinthe, la marchandise ainsi que le véhicule ont été remis à la Gendarmerie Royale du Canada.

Le suspect devrait comparaître aussi au palais de justice de Montréal pour répondre d’accusations de supposition de personne et d’entrave. Par ailleurs, la cour n’a pas acquitté Régis Lafrance, un présumé contrebandier de cigarettes, arrêté en possession de 18 caisses de cigarettes dont les taxes provinciales, s’élevant à 6800 $. Il a donc écopé hier en Cour du Québec d’une amende de 10 000$.

Histoire criminelle et policière de Montréal : Un accusé de meurtre remis en liberté

Gilles Gauthier, 28 ans, accusé du meurtre de sa petite fille Marie-Pier, âgée de huit mois, décédée le 28 mai dernier des suites de blessures à la tête, quelques jours après que ses parents l’aient trouvée inanimée et transportée à l’hôpital, a été remis en liberté. Il attend la tenue de son enquête préliminaire. Gauthier devra respecter les conditions habituelles d’une telle remise en liberté, pour laquelle son père a signé un engagement de 10 000$, mais il devra de plus s’abstenir de se trouver en présence d’enfants de moins de 12 ans.

Histoire criminelle et policière : Les Hilton : Un libéré, un détenu, l’autre en fuite

Les deux frères Hilton, Matthew, 27 ans, et Jimmy, 21 ans, arrêtés pour s’être livrés mercredi soir à des voies de fait sur trois touristes de la Nouvelle-Ecosse, dont l’un souffre dune fracture du crâne, reviendront en Cour le 17 juin prochain, pour la tenue de leur enquête préliminaire. Mais d’ici là, alors que l’on a remis Jimmy  en liberté, Matthew devra rester en prison.

Les deux membres de la célèbre famille de boxeurs, arrêtés sur les lieux de la bagarre, à l’extérieur du bar Cheers à Pointe-Claire. Alors que leur frère Alex prenait la fuite (on ne l’a pas retrouvé depuis) s’en prennent aux touristes parce que l’un d’entre eux, Dean Mark Basque, avait l’air d’un policier…

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