Marché Jean-Talon à Montréal
On dit que le marché Jean-Talon est le plus grand marché à aire ouverte en Amérique du Nord. On ne sait pas si c’est vrai ou pas, mais il suffit de se rendre sur les lieux pour constater que le marché est ouvert à toutes les cultures, que c’est le marché le meilleur marché à Montréal, le plus impressionnant et le mieux approvisionné en marchandises.
À vrai dire, l’hiver, tout le monde emménage sous le toit, mais d’avril à octobre, les producteurs s’installent à l’extérieur. La fraîcheur de ses fruits et légumes, ainsi que les prix, attirent des foules. Le magasinage en fin de semaine tient de l’exploit parce qu’il y a foule et il est impossible de trouver une place pour stationner aux alentours, mais ça vaut le détour, et on peut y aller en métro !
Outre les rayons à aire ouverte, on y trouve des boutiques et des comptoirs spécialisés installés dans les édifices avoisinants. Il y a des épiceries fines, des fromageries, des poissonneries, des boulangeries, des boucheries, des fruiteries, des chocolateries et bien d’autres boutiques.
Comme tous les marchés publics de Montréal, le marché Jean-Talon est ouvert toute l’année.
Le marché Jean-Talon a été inauguré en mai 1933 et depuis, il n’a jamais cessé de fonctionner. En 2004, le marché Jean-Talon a été rénové.
Remarquons que plusieurs activités sont offertes à la clientèle. Par exemple, on peut y faire des dégustations de tire d’érable sur la neige durant la période des sucres, et il y a des animations durant les Fêtes de Pâques.
L’horaire du marché Jean-Talon :
- Lundi au mercredi : 8h à 18h,
- Jeudi et vendredi : 8h à 20h,
- Samedi : 8h à 18h,
- Dimanche : 8h à 17h
Coordonnées du marché Jean-Talon :
216, rue Jean-Talon Est
Montréal,
Québec
H2S 3A3.
Téléphone : 514-277-1588.
Description du marché Jean-Talon (place du marché) par Gabrielle Roy dans son roman « Bonheur d’occasion »
À la rue Atwater, elle descendit vers le canal. Les tavernes ouvertes sur son passage lui envoyaient au visage leur odeur aigre, et les bars casse-croûte où mangeaient des vendeurs de journaux, des petits Juifs éreintés, exhalaient un insupportable relent de fritures. Et soudain, en tournant le coin de la rue Sainte-Émilie, elle aperçut la roulotte familière du marchand de tabac, un vieux de la campagne, à qui Azarius achetait un produit fort et amer ; puis la place du marché avec son va-et-vient paysan se découvrit à elle entièrement.
Des fleurs, des plantes, elle en vit des centaines, en plein soleil, sur des éventaires branlants ; des fougères qui balançaient leurs mousseuses vagues vertes dans l’air chargé de suie ; des jonquilles pâles que le moindre souffle de vent couchait ; des tulipes éclatantes, d’un rouge vif. Et derrière cette floraison, Florentine voyait, aux étalages, la pente bien équilibrée des pommes rondes à peau lisse, les oignons d’un bleu veiné de violet, les laitues fraîches où scintillaient encore des gouttes d’eau…
Elle détourna la vue, blessée par cette fête de couleurs, cette abondance d’odeurs fortes auxquelles elle ne pouvait plus prendre aucune joie. Ah, le printemps se vengeait d’elle qui avait voulu l’ignorer ! Il lui mettait toute sa richesse sous les yeux. Il lui envoyait les effluves vivants de serres chaudes, d’érablières, d’animaux dociles mis en cage. Le sirop épais et doré, le sucre en pain odorant, les grands lièvres pendus au-devant des étaux par leur arrière-train, et montrant leur fourrure engluée de sang, le gloussement affolé des poules dont on voyait la crête à travers les planches de leur abri, et le petit œil rond, inquiet, de celles qu’on jetait vivantes sur la balance : tout était là pour lui dire que la vie était bonne à certains, dure à d’autres, et qu’il n’y a pas à se soustraire à cette loi impitoyable.
Continuant à descendre vers le canal, elle fut bientôt environnée d’un grand bruit de chaînes et des éclats répétés d’une sirène. Au bas de la place du marché, où la halle dresse sa tour ocre et sa crête dentelée, au bas de la rue Saint-Ambroise, le pont tournant s’écartait de la chaussée ; entre deux longues files d’autos et de camions immobilisés, Florentine vit s’avancer la cheminée d’un cargo. …
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