Faubourg des Récollets à Montréal
I
Le faubourg des Récollets occupe le secteur de Montréal sis entre la rue McGill à l’est, la rue Saint-Antoine au nord, la rue de la Montagne à l’ouest et le canal de Lachine au sud.
Au XVIIe siècle, une partie de ce terrain fut concédée à Jeanne Mance par Paul de Maisonneuve, gouverneur de Montréal. Pendant longtemps, le sud de la zone fut connu comme le fief Nazareth et ces terres agricoles servirent de ferme aux Sœurs hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal jusqu’en 1792, les produits de la ferme étant destinés aux infirmes et malades.
Peu à peu, des maisons de bois y sont érigées qui forment le premier faubourg de Montréal qui est baptisé le faubourg des Récollets en raison de la porte des fortifications par laquelle on y accède et qui s’appelle la porte des Récollets.
II
En 1792, le marchand irlandais Thomas McCord acquiert le fief Nazareth (selon un bail emphytéotique, il devient locataire du domaine pour les 99 années à venir).
Au début, M. McCord cultive la terre et loue un moulin, situé sur son territoire, mais ensuite il fait le terrain lotir, en excellent spéculateur foncier qu’il est, pour vendre les nouveaux immeubles à fort prix.
On multiplie la construction de maisons et vers 1840, l’arrivée massive d’Irlandais à Montréal, transforme le sud du faubourg. De zone agricole, il devient zone résidentielle.
On y assiste à la construction de la fonderie Eagle et de l’entrepôt Penn, premiers bâtiments à vocation industrielle dans le secteur. Dès la seconde moitié du XIXè siècle, entrepôts de toutes sortes et surtout fonderies s’y multiplient.
III
L’ère de l‘industrie métallurgique bat son plein. Sur la rue Ottawa, la fonderie Darling Bros entre en opérations en 1888. Cela se passe en pleine expansion de la métallurgie au Canada. Les frères Arthur Jarvie, George et Frank Darling, ingénieurs la Grand Trunk Railway Co. et la Canadian Pacific Railway Co, réussissent à la transformer dans l’une des fonderies les plus importantes au pays.
L’industrialisation, malgré les progrès et les retombées économiques qu’elle apporte, attire son lot de misère au faubourg des Récollets. En particulier, le quartier offre des conditions de vie difficiles. Les logements y sont insalubres, on sent la fumée des usines, on sent la pauvreté généralisée. À partir de l’introduction du tramway électrique, en 1892, les résidents délaissent peu à peu le faubourg au profit de quartiers plus salubres.
Le déclin du faubourg se poursuit tout au cours de la première moitié du XXe siècle. En 1970, l’église du quartier, l’église irlandaise de Sainte-Anne, on la démolit faute de paroissiens.
IV
Au XXIe siècle, pourtant, le faubourg des Récollets est l’objet de vastes investissements de millions de dollars du gouvernement et des entreprises privées. La nouvelle Cité Multimédia, centre de haute technologie, qui émerge sur le site, marque l’avenir de la zone.
À cette heure, c’est quartier de Montréal qui vit le plus intense développement. L’activité reprend dans le secteur autour du patrimoine industriel du faubourg. Des artistes et des entrepreneurs de toutes sortes ont prennent d’assaut le quartier. On recycle les anciens bâtiments industriels. Des dizaines d’entreprises des nouvelles technologies occupent déjà le quartier. Beaucoup de changements ont lieu dans les locaux des vieilles usines restaurées ou encore dans les constructions récentes. Les résidents, eux aussi, reviennent peu à peu habiter le secteur.
Le faubourg des Récollets comprend les rues Ottawa, King, Queen, Saint-Henri, Richard, William, Saint-Maurice, Longueuil et certaines autres. L’autoroute Bonaventure le traverse.
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