Mettre fin au gaspillage aux chantiers municipaux
L’administration de Montréal mettra fin au gaspillage, aux chantiers
On ne sait pas si ce sera par la réorganisation ou par l’abolition – Le patronage
La rumeur veut à l’hôtel de ville que l’Administration ait décidé de mettre fin au gaspillage qui se fait aux chantiers municipaux. On ne sait pas encore si ce sera une réorganisation radicale ou tout simplement la suppression des chantiers. Il y a eu une enquête, nous dit-on, outre celle de MM. J.-M. Savignac, président de l’Exécutif, et Dave Rochon, conseiller de St-Michel. On croyait, au début, que le comité exécutif se contenterait de sévir contre les fonctionnaires coupables ou négligents, mais, par la suite, il parut évident que cela serait insuffisant, à cause du grand nombre des candidats aux postes des employés qui seraient congédiés.
La plupart croient que le patronage est la cause du gaspillage qui se fait aux chantiers municipaux. D’aucuns estiment que la Ville perd jusqu’à $650,000 par année aux chantiers, cependant que d’autres affirment que le gaspillage n’est pas aussi grave que cela.
On a appris qu’il y a, aux chantiers, quantité d’employés incompétents et un plus grand nombre encore d’inutiles. Des machines, balayeuses, camions, etc., sont immobilisés une partie de la saison où elles sont nécessaires à l’entretien des rues. On affirme que c’est aux chantiers qu’il s’est exercé le plus de patronage.
Un conseiller nous a affirmé, hier, que les chantiers seraient abolis d’ici deux mois. Un membre du comité exécutif a nié cette rumeur, disant qu’il n’en avait jamais été question. Le président de l’Exécutif a déjà admis au conseil qu’il y avait du gaspillage aux chantiers et que l’Administration « verrait à y remédier. »
Ce matin, à dix heures trente, le comité d’enlèvement de la neige doit tenir séance sous la présidence du conseiller J. A. Edmison. Comme ce sont les chantiers municipaux qui ont la charge de l’entretien des camions et de l’outillage d’entretien des rues, on s’attend à ce que le problème des chantiers y soit discuté. M. Rochon fait partie de ce comité, ainsi que M. James Donelly. Tous deux ont déjà déclaré qu’une réorganisation radicale du système d’entretien de cet outillage s’impose.
D’un autre côté, on dit que ce sont les banques qui ont « suggéré » à l’Administration municipale de voir à faire cesser le gaspillage qui se pratique sur une grande échelle dans certains départements.
Par ailleurs, l’orage accompagné de vent qui s’est abattu sur la région de Montréal vers 5 heures 30 hier après-midi, n’a pas fait grands dégâts. Une roue d’arrière d’un camion s’est enfoncée dans la terre qui remplissait une fosse pratiquée dans la chaussée et qui était délavée par la pluie, à l’angle des rues Montagne et Notre-Dame. Plusieurs caves et sous-sols ont été inondés, entre autres le soubassement du poste de police #4 et celui du bain Saint-Louis, rue Ontario, près de l’avenue de l’Hôtel-de-Ville. Le service d’éclairage n’a subi qu’une interruption d’environ trois minutes, entre 5h 39 et 5h 45. La foudre a frappé la sous-centrale électrique, de la Dominion Glass Company, Limited, rue Wellington, au pied de la rues Charlevoix. Quelques circuits ont été temporairement interrompus et un poteau a été brisé au chantier de la ville de Montréal au chemin Upper Lachine. En se brisant, ce poteau a emporté trois transformateurs électriques. Il y eut aussi un autre poteau de brisé, rue Dickson, près de la rue Boyce et quelques fils ont aussi été emportées par la tempête.
(Texte par dans le journal Le Canada, Mercredi, 10 mai 1939).
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