La gare Bonaventure détruite par un incendie

Les flammes détruisent la gare Bonaventure de fond en comble

La gare Bonaventure de la compagnie du Grand Tronc, construite il y a 25 ans, a été complètement détruite, de bonne heure ce matin (1er mars 1916), par un incendie dont la cause est attribuée à des fils électriques défectueux.

Les flammes ont été découvertes à cinq heures moins quart, par le constable Vander-Wyngaert qui était de faction à l’angle de la rue Windsor.

Une épaisse fumée s’échappait de la tourelle centrale, du côté de la rue Saint-Jacques, et par les fenêtres, on pouvait voir les lueurs de l’incendie qui faisait rage à l’intérieur.

LA PREMIERE ALARME

Le constable se trouvait tout près d’un avertisseur dont il fit immédiatement fonctionner le déclenchement.

Craignant qu’il n’y ait quelqu’un à l’intérieur, le constable courut alors vers l’édifice dont il parcourut le rez-de-chaussée en tous sens.

Près du département des bagages, il se croisa avec deux gardiens de nuit qui accouraient à leur tour. Il apprit deux que le gérant du restaurant de la gare couchait au premier étage.

Vander-Wyngaert grimpa rapidement au premier étage, où il fut assez heureux pour découvrir immédiatement le logement occupé par le gérant du restaurant, M. Clarke, qu’il réveilla ainsi que sa femme.

LA SECONDE ALARME

Les pompiers appelés par la première alarme, arrivaient sur le théâtre de l’incendie à ce moment.

Déjà les flammes avaient fait d’immenses progrès et l’édifice était voué à une destruction complète. Les boiseries anciennés et doublement enduites de peinture et de vernis, offraient un aliment facile à l’élément destructeur qui menaçait sérieusement de détruire aussi les immenses hangars à fret situés à l’arrière.

L’incendie était très difficile à combattre à cause du grand froid qui congelait l’eau sur les échelles, qui offraient un grand danger aux pompiers.

L’ingénieur en chef, M. Chevalier, manda alors sur les lieux les pompes spéciales munies de boyaux destinés, au moyen de la vapeur, à fondre la glace sur les boyaux et les échelles. Ces appareils ont rendu de très grands services.

Des hommes surveillaient les échelles et prévenaient les pompiers lorsque les appareils menaçaient de se briser et de les entraîner dans une chute périlleuse.

Le vice-président Howard G. Kelly, a déclaré cet avant-midi, à un représentant de « La Presse » que la cause de l’incendie n’a pas encore été découverte, mais a ajouté qu’il serait ridicule de voir là l’œuvre d’un incendiaire allemand (c’était l’époque où le moindre malheur était porté au compte des Allemands, avec lesquels on était en guerre).

Malgré l’incendie, les trains sont arrivés et partis aux heures ordinaires, et le service n’a pas été affecté. La seule différence est que les trains ont du stopper avant d’arriver à la gare.

Pour remplacer les salles d’attente, un certain nombre de wagons sont installés sur les voies en arrière de la gare incendiée et sont chauffés.

La gare Bonaventure avait coûté $285 000 et avait été ou verte au service au mois d’octobre 1888. Toutes les pertes, il va sans dire, sont couvertes par les assurances.

Gare bonaventure
La salle des pas perdus de la Gare Bonaventure de nos jours. Photo de Megan Jorgensen.

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