La surqualification

Emploi : La surqualification se propage

La surqualification, c’est-à-dire le fait d’occuper un emploi inférieur à son niveau de scolarité, s’est répandue au Québec depuis la fin du XXe siècle et les travailleurs surqualifiés, qui accumulent les diplômes, sont de plus en plus nombreux, selon des études de l’Institut de la statistique du Québec.

En 1997, par exemple, 22% des travailleurs québécois étaient surqualifiés pour leur emploi, comparativement à 27,2% des travailleurs en 2007, et près de 29%, en 2012. Les cas de surqualification sont devenus plus fréquents, tant chez les hommes que chez les femmes (mais un peu plus chez les femmes). Les taux de surqualification frôlent même 40% dans certains secteurs, comme l’industrie primaire (l’agriculture, la foresterie, l’extraction minière, la pêche, etc.), de même que l’industrie des services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien, ainsi que dans les secteurs du transport et l’entreposage.

En fait, ce n’est pas un phénomène propre au Québec et la même situation est observée en Ontario et dans la plupart d’autres provinces canadiennes.

L’économie en cause

Les experts expliquent ce phénomène notamment par le fait qu’en situation économique difficile, les gens ont tendance à pousser plus loin leurs études, dans l’espoir d’augmenter leurs chances de décrocher un emploi intéressant en se démarquant du lot. Les récessions et des taux de chômage élevés poussent les gens à étudier plus longtemps.

Toutefois, les niveaux des emplois disponibles dans l’économie n’évoluent pas au même rythme que le niveau d’éducation des chercheurs d’emploi, ainsi lorsque vient le temps d’intégrer le marché du travail, les nouveaux entrants ne trouvent pas nécessairement l’emploi qui correspond à leur qualification.

Les experts avancent d’autres facteurs explicatifs : la valorisation d’une scolarité avancée, l’accroissement des exigences des employeurs et le fait que les babyboomers occupent toujours une bonne partie des emplois, réduisant ainsi le nombre de postes disponibles pour les nouveaux qui entrent sur le marché du travail.

Mieux payés

Remarquons un phénomène intéressant pour ce qui est de la rémunération des travailleurs surqualifiés. Dans les faits, ils sont mieux payés que leurs collègues faisant le même travail, mais moins que leur niveau d’études le permettrait. C’est-à-dire, un diplômé universitaire surqualifié qui occupe un emploi de niveau technique, profite d’un salaire plus élevé que ses collègues techniciens qualifiés. Mais ce salaire est toujours inférieur au salaire moyen des diplômés universitaires travaillant au niveau professionnel.

On peut donc affirmer qu’on reconnaît, du moins partiellement, la formation excédentaire que détient le travailleur surqualifié…

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Le stress d’être surqualifiée… Source de l’image : GrandQuebec.com.

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