Quelques questions pour un bon choix
Pour choisir leur champs d’études, les jeunes sont devenus bien plus pragmatiques que ne l’étaient les étudiants des décennies précédentes. Les jeunes s’interrogent sur l’arrimage entre formation et emploi. Des années de difficultés dans le monde du travail ont laissé une angoisse, celle d’étudier sans trouver d »emploi à la fin des études. Mais la question de l’emploi n’est pas la seule à se poser pour bien choisir son orientation. Voici les conseils d’un spécialiste :
1. Connais-toi toi-même
Le monde a changé, mais la devise de Socrate traverse les siècles sas prendre une ride. Car mieux on se connait, plus on a de chances de viser juste dans son choix d’études et de profession. Pour vous connaître, vous devez regarder franchement ce que vous êtes et ce que vous faites. Si la vue du sang vous fait tourner de l’œil, il ne faut pas étudier en médecine. Si vous n’aimes pas les mathématiques, il serait étonnant qu’un miracle se produise.
L’école d’aujourd’hui reste la digne héritière de son ancêtre du XIXe siècle. Elle morcelle tellement la vision du monde que les jeunes ont une idée très fragmentée de la société dans laquelle ils vivent. L’essentiel est donc de constituer une image globale, cohérente, mais vraie, de soi-même. Et attention. Vous compétences scolaires ne sont que des indices, car vos qualités débordent de l’école. Votre capacité à organiser des rencontres pour jeunes, à voyager ou à mener de front l’école et un emploi en diront autant que votre bulletin. Parents, amis, copains, professeurs, conseillers en orientation peuvent vous aider dans ce travail sur vous même. Mais en bout de ligne, le vrai peintre, c’est vous.
2. Frotte-toi à la vie
Pendant des générations, les jeunes ont appris leur métier en accompagnant leurs parents aux champs ou dans l’atelier. Puis le monde est devenu plus complexe; on a séparé l’école et le travail… au point que ces univers aujourd’hui se connaissent très peu. À la fin du secondaire ou du cégep, l’angoisse face à l’avenir est énorme parce que le jeune doit soudainement réfléchir à ce qu’il va faire, et parce qu’il sait peu de choses de la vraie vie. Il est devant l’inconnu. Pour bien des jeunes, le monde du travail c’est papa ou maman qui part tôt le matin, rentre le soir… et un grand trou noir entre les deux.
Les premiers emplois d’étudiant, les stages, les visites au bureau ou à l’atelier jouent donc un rôle essentiel pour démystifier l’univers du travail et découvrir de quoi l’on est capable.
C’est là que vous pouvez connaître le monde (enfin, une partie!), que vous pouvez tester vos intuitions, découvrir des talents dont vous ne soupçonniez pas l’existence, vous tromper (on apprend autant de ses erreurs que de ses bons coups!) et en bout de ligne avoir une image concrète d’un métier. Un stage ou une job d’étudiant sont autant d’occasions de commencer à tisser un réseau de contacts et de relations qui vous seront bien utiles plus tard. Les voyages, qui forment la jeunesse, sont aussi de bonnes écoles de la vie!
3. S’informer pour se former
Qui fait quoi exactement? Bien peu de jeunes savent ce que fait un ingénieur, un technicien d’usinage, un généticien. L’idéal pour choisir sa formation est de bien s’informer avant. Sur les métiers eux-mêmes, sur le contenu des formations, les stages, les prérequis, etc. Dans bien des cas, il vaut mieux poser une question de trop que de se tromper de carrière pour la vie.
Vous devez aussi vous informer sur l’avenir de la profession que vous voulez exercer. Il faut toujours se demander s’il n’existe pas quelque part un ingénieur dont la mission est de trouver comment éliminer le métier dont vous rêvez. Preuve à l’appui : il y a quelques années à peine, on lisait encore que le métier de classeur de bois avait un bel avenir devant lui… jusqu’à ce que des chercheurs de la région de Québec inventent un outillage photonique pour analyser automatiquement le grain du bois. Ayez don l’œil!
4. Aime et fais ce que veux !
Dans les années 1960, un très grand nombre de jeunes femmes sont devenues secrétaires. Depuis la fin des années 1980. les métiers de l’informatique et le statut d’entrepreneur n’ont jamais autant intéressé les jeunes. Ces engouements ne tiennent pas du hasard : chaque génération grandit dans un discours ambiant, un bruit de fond qui la convainc que l’avenir réside dans telle ou telle formation dont la société a besoin. Les jeunes se dirigent naturellement vers les métiers dont ils entendent parler.
Et pourquoi pas? Si c’est effectivement ce que vous voulez faire. Mais attention Il ne faut pas poser un choix de ce genre par défaut (pour échapper à tel ou tel cours que l’on n’aime pas), ou uniquement parce que le vent souffle dans ce sens. Les trois quarts des jeunes qui se lancent dans un DÉC en informatique abandonnent leurs cours durant la première année; cela démontre que « l’air du temps ne suffit pas pour aimer une profession.
Dans tous les cas, la grande règle est simple : gardez un œil sur les métiers d’avenir, mais de grâce faites ce que vous aimez. En général, les gens sont bons là où ils ont du talent. Et c’est très rare qu’ils n’aiment pas les domaines où ils sont naturellement forts.
5. Le bon outil fait le bon ouvrier
Dans une société technologique, vous devrez vivre et savoir utiliser un minimum de technologie. D’ailleurs, qui ne manie pas l’ordinateur en entrant au cégep sera très bientôt considéré comme un techno analphabète. Cela ne signifie pas que tout le monde doit étudier la programmation. Dans les 1950, les représentants de commerce savaient tous jouer dans le moteur de leur auto sans pour autant être des mécaniciens. C’est la même chose pour vous : on ne vous demandera sans doute pas d’étudier la programmation, mais vous trouverez difficilement un métier qui ne contienne sa part de technologie.
6. L’argent ne fait le bonheur
Bien sûr, il y contribue. Bien sûr, il est bon de s’informer du salaire en choisissant une profession. Mais ne surévaluez pas cette question. La vie est généreuse pour ceux qui se passionnent, et la passion ne dépend pas du chèque de paie. On peut avoir un bon salaire et s’ennuyer à mourir, comme exercer un humble métier et être tellement passionné qu’on n’envie pas un seul jour de mieux nantis.
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