
Psychologie du travail
Soyez psychologue
Où se cache le boulot idéal ? – Le pire comportement du patron – Le regard des autres – Les facteurs du stress
Vous êtes un éternel insatisfait. C’est logique. Comme l’être humain a tendance à rechercher les sensations plaisantes, il recherche aussi la réussite, car atteindre les objectifs procure beaucoup de plaisir.
Le hic, c’est que l’atteinte des plus hauts sommets se fait souvent au détriment d’un certain équilibre personnel au point d’avoir un impact négatif sur votre santé, sur votre vie, sur votre famille et vos loisirs. Soyez donc votre propre psychologue organisationnelle et réfléchissez aux raisons qui vous poussent à cette situation de détresse :
L’emploi idéal, existe-t-il ?
Il est impossible de trouver l’emploi idéal. Pourquoi? Parce que le boulot idéal n’existe pas. Si votre emploi actuel vos gêne, il est donc temps d’arrêter de rêver ou encore de rêver mieux. Prenez un peu de recul. Dressez un bilan exact de vos compétences, de vos expériences professionnelles, de vos stages et vos emplois, de vos réussites personnelles, de vos loisirs, de vos bénévolats et de vos échecs.
Cet exercice vous aidera à mieux cerner vos atouts et défauts. À partir des champs de compétences et intérêts que vous avez dégagés, vous serez en mesure de mieux cibler vos attentes professionnelles et de définir ce qui est pour vous un emploi idéal ou presque. Mais attention : il faut être honnête et ne cacher rien.
Vous avez terminé le bilan? Définissez votre objectif numéro un et ensuite trouvez des moyens d’atteindre vos buts. Pour gravir les échelons rapidement et obtenir un poste de gestionnaire par exemple, vous pouvez commencer avec un poste sans prétention pour accumuler un peu d’expérience et dénicher un emploi où les possibilités d’avancement sont nombreuses.
Peu à peu, constituez des dossiers personnels : d’un côté, les titres de postes qui correspondent à vos priorités; d’autre côté, ceux qui vous allument, mais qui demandent des ajustements, par exemple, une formation supplémentaire ou un changement d’attitude. Cette expérience et cette exploration du marché vous permettra de voir si vos exigences sont compatibles avec votre expérience et permettra de cerner bien les offres que vous retrouvez sur le marché du travail. Mais soyez toujours réaliste.

La méconnaissance de stratégies efficaces, la désorganisation et la peur de l’échec, sont autant d’obstacles auxquels vous pouvez vous buter. Image : © GrandQuebec.com.
Regard vers l’arrière
Faites un pas en arrière en analysez votre stratégie d’il y a trois mois. Aujourd’hui, a-t-elle changé? En relisant vos anciens CV, découvrez-vous des erreurs, des omissions, des phrases mal formulées? Vos erreurs lors des entrevues qui ont eu lieu il y a quelque mois, sont-elles aujourd’hui évidentes pour vous? Si « oui », vous êtes sur une bonne voie, vous progressez et trouver un boulot idéal, ce n’est pour vous qu’une question du temps.
Se sentir apprécié
Vous avez du mal à dire non et vous avez toujours tendance à en faire un peu plus que votre patron en demande? Vous craignez de décevoir votre employeur ou vos clients, et vous obstinez à vous présenter au bureau malgré la grippe ou l’épuisement? Le boss apprécie sans doute votre dévouement, mais cette attitude pourrait aussi vous mener au surmenage.
Apprenez à développer votre confiance. Soyez plus réaliste, respectez vos propres limites personnelles. On vous appréciera plus si vous ne vous excédez pas, mais si vous vous positionnez comme un employé loyal et digne de confiance, mais sans excès de zèle.
Réussir à tout prix ?
Vous êtes passionné et vous travaillez beaucoup, parce que vous adorez le processus et parce que vous aimez d’être apprécié. Or, à force de recevoir des compliments sur vos réalisations, vous pourriez basculer dans une forme de dépendance à l’égard de votre travail et des louanges qu’il procure. Résultat? Pour être, pour aussi dire, « obsédé » par vos projets, vous vous sentez coupable lorsque vous ne vous consacrez pas à votre passion.
En ne priorisant que la performance au travail, la reconnaissance ou l’enrichissement personnel, vous risquez de fragiliser votre réseau social. Le succès est important, à condition de ne pas mettre tous vos œufs dans le même panier.
Pour échapper au piège, essayez d’accorder plus d’importance aux sensations de plaisir que vous procure l’accomplissement du travail, plutôt qu’aux éloges que vous recevez.
Le perfectionnisme
Évitez d’être perfectionniste. Les personnes perfectionnistes sont souvent anxieuses. C’est peut-être votre cas si vous avez tendance à exagérer toutes les tendances possibles d’une erreur, d’une omission (peu importe à qui est attribuable l’erreur, à vous ou à votre patron). Par conséquent, vous avez sûrement du mal à déléguer. Toutefois, contrôler et gérer les moindres détails d’un projet, réagir émotionnellement à chaque petite erreur ou à chaque décision de votre patron, peut devenir épuisant très vite.
Oui, le dépassement de soi est valorisé et offre des primes à la performance, mais vous risquez de vous sentir prisonnier d’un tel système.
Alors, tentez d’influencer votre milieu, cessez de vous comparer aux autres, accordez-vous le droit de n’être pas toujours l’employé idéal, prônez les valeurs d’équilibre.

Voilà un envieux : ne lui souhaitez pas d’enfants ; il serait jaloux d’eux parce qu’il ne peut plus avoir leur âge. (Friedrich Nietzsche). Image : © GrandQuebec.com.
Éviter les erreurs classiques
Ne soyez pas envieux parce que « l’envieux maigrit de l’embonpoint des autres » (Horace), mais aussi parce que vous ne saurez jamais quelle sacrifice a dû faire cette personne qui vous semble-t-elle tellement heureuse et riche… Bref, ne jugez pas les gens, vous ne savez pas par quoi ils sont passés et d’ailleurs, votre jugement n’en changera rien, à moins de vous apporter beaucoup de émotions négatives.
Évitez des chuchotements, des intrigues au sein de votre équipe, des tensions. Chaque jugement négatif au sein d’une équipe mène au risque de conflits.
Ne jugez pas votre employeur. Si vous vous concentrez sur votre patron, si vous jugez ses décisions, si vous vous posez la question « pour quoi ce gars-là gagne beaucoup plus que moi s’il est beaucoup moins performant et même stupide? », vous arrivez très vite à une impasse, au borde d’une crise de nerfs et cela n’aide certainement pas à votre réussite. Si votre boss est insupportable, mieux vaut changer d’emploi que juger son comportement, ses décisions et son emploi du temps.
Évitez des excès de colère envers votre entourage, des critiques acerbes, des comportements irrespectueux même si à votre avis votre patron n’a pas la tête de Papineau. Ne vous lancez jamais dans une campagne de dénigrement contre vos collègues ou votre boss, même si votre patron manque de leadership et camoufle ses lacunes en s’enfermant dans son bureau.
Regards des autres
Bien de gens se laissent facilement influencer par le regard des autres (regard réel ou imaginaire). Oui, l’être humain a besoin d’être reconnu, aimé et accepté par ses semblables, mais libérez-vous de cette emprise.
Réfléchissez à cela : Comment prendriez-vous vos décisions, comment réagiriez- vous, si vous étiez vraiment seul, si vous ne sentiez pas des regards ou ne craigniez pas la réaction d’un client mécontent au sujet de votre appel téléphonique changeant l’heure du rendez-vous ou l’échéancier? Uniquement en fonction de vous! Alors, pourquoi attendre l’approbation des autres? Pourquoi craindre la réaction du client dont votre patron est à blâmer? C’est des décisions de votre patron qu’il s’agit, et non celles émanant de vous, alors qu’il en souffre les conséquences. Plus encore, si vous êtes à l’aise avec votre décision, votre positivisme sera contagieux et affectera aussi votre entourage.
La solitude et la solidarité
Demandez de l’aide à une personne qui vous connaît bien et donnez-lui le mandat d’être votre coach et motivateur personnel. Comme un bon entraineur cette personne aura pour mission de vous écouter, de vous donner une petite tape dans le dos et de vous secouer si c’est nécessaire.
N’oubliez pas que l’isolement est souvent une épreuve pour une personne organisée et sociale. Pour contrer cette solitude, vous pouvez vous inscrire à un club de recherche d’emploi, ce qui vous permettra d’échanger avec des gens dans la même situation que vous. Vous y trouverez peut-être le soutien de conseillers en emploi qui vous aideront à élaborer des stratégies efficaces.
Mais si vous jugez avoir besoin de conseils et d’informations pour faire un choix éclairé, départagez les avis des conseillers d’orientation, de psychologues, d’experts, des opinions personnelles et des remarques de votre entourage. Vos proches craignent de vous voir faire un mauvais pas et c’est pourquoi ils n’ont peut-être pas tous une vision objective de votre situation.

Se concentrer sur la vision positive et les objectifs, éviter de se laisser trainer par les aspects négatifs de votre entourage au bureau. Image : © GrandQuebec.com.
Tension et plaisir
Atteindre les objectifs procure beaucoup de plaisir. N’essayez pas de tout faire, concentrez-vous sur une tache spécifique. D’ailleurs, testez différentes méthodes de travail jusqu’à ce que vous en trouviez une qui vous convient et améliore votre performance.
Pensez à vous récompenser si vous êtes content de votre journée. Chaque d’encouragement même venant de votre propre tête compte pour rester motivé.
Finalement, si la vie vous semble noire et obscure, prenez papier et crayon et inscrivez vos sentiments face à votre changement d’emploi, de carrière, face à votre retour aux études… Indiquez les avantages et les inconvénients de vos décisions, les avis que vous avez reçus (qu’ils soient positifs ou négatifs), les points faibles et forts de votre employeur et de votre emploi. Rappelons que cet exercice devrait vous aider à avoir une vision globale de votre situation et à faire un choix éclairé.
Bonne chance !
Par ElBa

Un scaphandrier géant en promenade dans le centre-ville de Montréal. Un travail intéressant. Photo – GrandQuebec.com.
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