
Théâtre après la Seconde guerre mondiale
Avant la Seconde guerre mondiale, l’activité théâtrale au Québec était particulièrement riche pour le public anglophone qui bénéficiait de nombreuses salles et des tournées de troupes britanniques ou américaines, et seuls quelques riches francophones bilingues fréquentaient ces salles.
Cependant, au cours des années 1800, des tournées de troupes françaises présentaient au Québec des pièces de Sedaine, Molière, Monsigny, Carmontelle. Ainsi, le théâtre francophone prend-il force progressivement.
Plusieurs comédiens français prolongent leur séjour au Canada ou y reviennent, comme c’est l’exemple de Sarah Bernhardt, malgré tous les obstacles. Ces acteurs initieront les amateurs québécois au théâtre français et de nombreuses troupes canadiennes verront le jour au fil des ans. Ces troupes prendront relais des troupes formées dans les collèges classiques (où, soit dit et passant, le travestissement des hommes – nécessaire pour tenir les rôles de femmes – est encouragé).
Après la Seconde guerre mondiale, dans l’histoire littéraire du Québec, le théâtre occupe une place assez importante, grâce, à la mise en place d’un certain nombre d’institutions déterminantes après cette guerre et à la présentation de nombreuses pièces qui parviennent à réunir plusieurs traditions, voire à innover au plan formel. Au cours des décennies 1950-1970, le théâtre s’inscrivait même au premier rang des manifestations culturelles.
En effet, à partir du milieu des années 1950, avec la création d’écoles de théâtre, la construction de salles d’envergure et l’octroi des subventions aux troupes, le théâtre et le milieu théâtral connaît des changements profonds.
À l’époque, de nombreux écrivains québécois reconnus s’intéressent au théâtre, mais en général leurs œuvres n’échappent pas à la lourdeur d’un style jugé trop littéraire, ainsi la plupart de ces œuvres ne seront pas montées sur scène, même si certaines seront jouées à la radio, mieux adaptés à ce « style littéraire ».
Théâtre populaire et théâtre classique
Des monologues et des sketchs à l’américaine, écrits durant les années de la Seconde guerre par Gratien Gélinas, montrent bien le goût du public pour le vaudeville, les spectacles populaires et le burlesque.
Dans les collègues, pourtant, seul le théâtre classique reste de mise. En 1948, avec Ti-Coq, Gratien Gélinas réussit à amalgamer la forme populaire et la forme savante, en présentant un héros issu du prolétariat urbain, mais toujours porteur de l’idéologie conservatrice, véhiculée par la littérature du terroir.
C’est le théâtre amateur qui devient un lieu de formation et d’expérimentation pour les dramaturges, comédiens et metteurs en scène.

C’est surtout au théâtre que chacun est responsable de ses actes. (Jules Renard, écrivain français). Photo : © GrandQuebec.com.
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