Dramaturgie

Dramaturgie et le théâtre au Québec

Dramaturgie : Les pièces sont d’abord écrites et souvent publiées. Leurs textes sont traités comme un objet littéraire, puisqu’il appartient au lecteur de les lire et de les interpréter, tout en essayant de saisir le climat suggéré de diverses façons. D’ailleurs, ces textes comportent souvent des indications scéniques des informations quant aux personnages, aux costumes, aux décors, à l’éclairage et aux autres composants – les didascalies dans le langage spécialisé. En somme, il faut considérer la pièce écrite comme la référence de premier niveau. Cette référence deviendra, par la mise en scène, une œuvre complète.

Une distinction s’impose donc entre le théâtre qui renvoie au texte écrit et la dramaturgie qui fait référence au spectacle théâtrale comme tel. En effet, il existe des différences fondamentales entre un texte écrit pour être représenté et la représentation qui en est donnée avec des décors, des costumes, des accessoires, voire des moniteurs vidéo. À l’inverse, on trouve des spectacles théâtraux où le texte est pratiquement absent. Il est remplacé par de la danse, des images ou des objets dont la présence et la manipulation sont eux-mêmes porteurs de signification.

L’Univers virtuel n’est que suggéré par l’auteur. Le metteur en scène l’actualise. Une compagnie de théâtre l’aide. Cet univers prend une nouvelle coloration. Il superpose d’autres systèmes de signes, absents dans le texte écrit de la pièce.

Selon Louise Vigeant, les spectateurs se confrontent à quatre systèmes de signes : le texte, l’espace, les objets et le jeu.

(Louise Vigeant, La lecture du spectacle théâtrale. Montréal, Mondia, 1989) :

Le texte : En général, le texte est le moteur du spectacle. C’est sur le texte que le metteur en scène bâtit la représentation. Le texte peut exister sous forme de canevas et les comédiens improvisent sur le canevas jusqu’à ce que le spectacle prenne une forme achevée.

L’espace : La dramaturgie fait appel à une relation entre des comédiens et des spectateurs qui vivent, à un même moment et dans un même lieu, un événement théâtral. Cet espace de la représentation se présente sous quatre aspects :

  • le lieu théâtral ou la salle qui suggère une façon de jouer et propose une certaine relation scène/public ;
  • l’espace scénographique, qui circonscrit l’aire de jeu et l’aire de public ;
  • l’espace scénique, qui correspond à l’organisation de la scène par le décor, la musique, l’éclairage ;
  • l’espace dramatique qui évoque l’univers de la fiction.

Les objets : La création d’un domaine imaginaire sur scène prend appui sur la formation d’un espace dramatique, mais aussi sur la présence d’objets de tous genres. On classe dans cette catégorie les éléments suivants : les costumes, les accessoires, les éléments scéniques, l’éclairage et la sonorisation. Selon l’usage qu’on en fait, les fonctions et les valeurs de ces éléments sont multiples : ils peuvent aller de la représentation métaphorique à celle de symbole, ils peuvent jouer le rôle spatial, ludique, esthétique, métalinguistique, syntaxique ou représentatif.

Le jeu : Au cœur de spectacle théâtral, le jeu des comédiens sert d’agent de liaison entre les trois autres systèmes. Les comédiens endossent les rôles des personnages créés par l’auteur. L’analyse de la gestuelle des figures scéniques, soit la position dans l’espace, les déplacements, le rythme, les gestes, la mimique, l’attitude générale des comédiens permet de valider le sens suggéré par les autres plans de signification.

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Le texte même n’échappe guerre à cette volonté de poésie tous azimuts : on peut utiliser d’autre langue, pas nécessairement pour communiquer un message, mais pour leur musicalité et leur pouvoir d’étrangeté (Robert Lepage n’hésite pas à utiliser le français, l’anglais et le mohawk dans Alanieunouidet ou parler italien dans Vinci ou encore utiliser le chinois dans La Trilogie des dragons. Gilles Maheu se tourne vers la langue allemande dans Hamlet – Machine Opera (une pièce inspirée des œuvres de l’Allemand Kurt Scwitters).

En résumant, la scène devient un carrefour de signes, Là où se mêlent textes, sons, images, gestes définis par leur caractère non linéaire et non fini. D’ailleurs, des dispositifs scéniques parfois complexes contribuent à déstabiliser les spectateurs dans leur perception de la pièce. Ce sont des tapis roulant, comédiens suspendus dans les airs, plateau qui tourne. Autant de moyens par lesquels les auteurs des pièces cherchent à donner forme et substance au non verbal. Tout en visant la mise en place d’une certaine atmosphère.

Aujourd’hui, le spectacle théâtrale rompt avec les codes usuels de la représentation. Il oblige les spectateurs à construire eux-mêmes une signification. Les spectateurs alors doivent accepter le jeu de cette sollicitation des sens. Par la suite faire confiance à leur capacité d’établir les correspondances entre les fragments hétérogènes qu’on leur présente.

Hamlet a-t-il existé ?

Il ressort clairement des documents historiques que la question doit se résoudre affirmativement. L’historien Saxo Grammaticus, qui vivait au XIe siècle, et que l’on appelle le père de l’histoire danoise, raconte que Hamlet était le fils d’un roi de Jutland nommé Horvendil. Sa mère était la reine Gérutha.

Le frère du roi Horvendil, Fonge, ayant assassiné le père d’Hamlet pour s’emparer du royaume et épouser sa veuve, Hamlet feignit la folie. Il prépara alors sa vengeance par ce délire simulé. Le roi Fonge, qui soupçonnait les plans sinistres de son neveu chercha à le démasquer. Il l’envoya en Angleterre dans le dessein de le faire assassiner. Hamlet poursuivant son but, sut gagner l’amitié du roi anglais, et retourna, l’année suivante, au Danemark. Là, il tua de sa propre main l’assassin de son père. On le proclama roi et il tomba, quelque temps après, dans une bataille contre le roi Vigilet.

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Dramaturgie de la scène. Photo : © Grandquebec.com.

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