
Circus (cirque) Artcirq
Igloolik est peut-être le dernier endroit où l’on penserait à fonder un cirque. Mais Guillaume Saladin, un Montréalais qui y a passé une partie de son enfance, y a créé une troupe de cirque.
L’Artcirq naît en 1998, comme un projet avec la participation financière du Cirque Éloize de Montréal et d’Isuma Productions. Le premier spectacle est présenté au grand public en 1999 et la même année, on ouvre des ateliers. Les artistes impliqués dans le cirque à ses débuts sont Geneviève Pepin, Jean-Julien Bonzon, Yann Graal, Bartlomiej Soroczynski, Karine Delzors et Guillaume Saladin.
En 2001, quatre spectacles ont été présentés à la communauté d’Igloolik, et la vidéo sur le cirque est présentée, entre autre, au festival de film Terres en vues de Montréal. Sept années plus tard, en janvier 2008, l’Artcirq est invité au Festival au Désert de Tombouctou, au Mali, où la troupe présente une version abrégée du spectacle Oaraya. Après cette première tournée internationale, une tournée canadienne suit : Beaumont, Québec, Montréal, Ottawa et Cambridge Bay.
L’Artcirq doit beaucoup à Guillaume Saladin.
L’histoire d’amour de Guillaume Saladin avec le village de Igloolik remonte à loin et il s’y est enraciné. En effet, pendant les décennies, son père, Bernard Saladin d’Anglure, spécialiste du chamanisme inuit, a travaillé dans le Nunavik (l’Arctique québécois) et le Nunavit. Il était tout particulièrement attaché à Igloolik.
Bernard Saladin y amenait souvent son fils auquel ses hôtes avaient donné le nom d’Ittukssarjuat, grand chef et grand chasseur, personnage historique très respecté.
Après ses études secondaires, Guillaume Saladin termine un baccalauréat en animation et recherche culturelle et décroche ensuite un stage de trois mois dans le Grand Nord.
Au cours du stage, il fonde une compagnie de théâtre et produit Linuusiq (La Vie), un docudrame. À la fin du stage, il repart pour Montréal, où il entreprend une maîtrise en sociologique, mais il reste hanté par la sinistre réalité des villages du nord. Il décide alors de prendre un cours à l’École nationale de crique et à la fin de sa nouvelle formation il revient périodiquement à Igloolik.
Il travaille pour le cirque Eloise (devenu aujourd’hui l’un des principaux bailleurs de fonds d’Artcirq), mais en 2005, fatigué de ses courts séjours, il s’installe à Igloolik et s’investit pleinement avec la troupe.
Ce en ce moment que Guillaume a créé la troupe d’Artcirq dans le but de sauver les jeunes du désespoir et de la passivité – pour « allumer le feu » comme il dit. Avec une demi-douzaine de jeunes
Le fondateur a fait venir du sud tout le matériel de son cirque, des costumes et projecteurs jusqu’aux quilles des jongleurs.
Dès les débuts du cirque, Guillaume Saladin a prodigué la même attention à tout le monde, et ses manières de grand frère ont séduit jusqu’aux plus renfermés.
Évidemment, quêter pour payer salaires et déplacements ne l’enchante pas, mais il se résigne à ce rôle d’imprésario comme à un mal nécessaire. Mais grâce à leur cirque, plusieurs jeunes redonnent aujourd’hui un sens à leur vie.
Les artistes d’Artcirq n’ont pas de costumes extravagants, ils n’essaient pas de se déguiser. portent des tuniques blanches, coupées comme des parkas. Le style est dépouillé, sans accessoire compliqué ni maquillage élaboré. Ils restent eux-mêmes, et tout le monde est touché par cette simplicité.
Les spectacles marient sketchs et numéros, chants de gorge et guitare acoustique. L’un des numéros les plus satisfaisants, « soie aérienne » est exécuté sur deux rideaux suspendus. L’artiste entortille l’étoffe autour de ses membres et de son torse, et adopte des positions spectaculaires (au moindre mouvement faux, c’est la chute).
Pour plus de détails sur l’Artcirq visitez le site Web officiel du cirque : artcirq.org.

Planche sautoire, les membres de la troupe Artcirq arrivent. Source de la photo : artcirq.org.
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