Toponymie des entités administratives

Toponymie des entités administratives au Québec

Au Québec, les entités administratives, ces espaces dont les limites ont été imaginées ou choisis par les autorités gouvernementales, comprennent tous les types de divisions territoriales, les agglomérations, de même que les lieux désignés pour certaines fins particulières comme les bureaux de poste. Plus précisément, les types d’entités concernés comprennent principalement, avec leur nombre d’occurrences : les hameaux, les cantons, les bureaux de poste, les municipalités, les municipalités de paroisse, les villes, les villages, les seigneuries, les municipalités de village, les circonscriptions électorales provinciales, les municipalités de canton, les municipalités régionales de comté, les zones d’exploitation contrôlée, les réserves écologiques, les réserves indiennes, les municipalités de village nordique, les parcs de conservation, les parcs de récréation, les villages cris.

Il faut aussi dire quelques mots sur les seigneuries, les municipalités et les cantons. Il y a eu, pendant le Régime français, environ 250 concessions seigneuriales. Toutes ces concessions aux seigneurs furent faites avec pouvoir de concéder à leur tour des étendues de terre à des colons ou censitaires.

Aujourd’hui, des villages et villes qui se sont développés sur ces concessions (seigneuries) perpétuent toujours les noms des anciens légataires (Contrecœur, Verchères, Varennes, Boucherville, Lavaltrie, Repentigny, Sorel, Laprairie, Chambly).

L’organisation territoriale de la seigneuries s’oriente dès le début vers deux formes d’habitat : la forme agglomérée ou groupée et la forme dispersée. La forme agglomérée prend naissance autour des ouvrages de défense et des églises paroissiales. Avec le temps, la plupart de ces noyaux évoluent vers des établissements plus serrés qui constituent les principaux villages. La forme dispersée apparaît avec la côte ou le rang, qui établit le modèle élémentaire de l’organisation de tout le territoire rural, la structure ordinaire de la paroisse. C’est cette structure territoire que les premières grandes lois municipales vont établir pour constituer les municipalités : village (ville ou bourg), paroisse et canton dans les terres de la Couronne et dehors des seigneuries. Une loi fut adoptée en 1854 par la Chambre du Canada-Uni qui abolissait définitivement la tenure seigneuriale.

Point n’est besoin d’insister davantage. On se rend compte que les entités géographiques sont aussi intéressantes que les processus dénominatifs et l’évolution des noms de lieux dans la toponymie québécoise.

La nomenclature toponymique du Québec se présente donc comme une mosaïque où se côtoient noms de lieux français et appellations d’autres origines linguistiques : amérindienne, inuite et anglaise pour la plupart. Il est important aussi de mentionner que la dette du Québec envers la toponymie autochtone est très grande. C’est d’ailleurs par les noms de lieux amérindiens que la couverture du territoire tire une part importante de son originalité. En fait, si l’on s’en tient uniquement aux noms des espaces majeurs du territoire, on trouve une foule de noms de lieux autochtones : Québec, Abitibi, Outaouais, Témiscouata, Kamouraska, Saguenay, Matapédia, Témiscamingue, Ungava et Nunavik ne sont pas les seuls que l’on pourrait citer. Aux XVIIe et XVIIIe siècles notamment, les contacts établis entre les Blancs et les autochtones ont permis de connaître ces noms de lieux qui ont passé dans l’usage courant et qui, pour la plupart, ont été incorporés dans la langue québécoise pour en faire partie intégrante.

À compléter la lecture :

Vue de Québec
Vue de Québec. Photographie de GrandQuebec.com.

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