La langue officielle au Québec
Langue française au Québec : On peut voyager à travers le Québec et y vivre sans parler le français. Pourtant, la préservation de la langue reste une préoccupation majeure pour de nombreux Québécois.
L’anglais et le français sont les deux langues officielles du Canada. Toutefois, au Québec, l’Assemblé nationale a approuvé, en août 1977, la Charte de la langue française, mieux connue comme la loi 101. Cette Charte, par ailleurs controversée, affirme la primauté du français. Le français devient ainsi la seule langue officielle de la province du Québec.
En effet, la langue française n’est parlée que par 2% de la population d’Amérique du Nord. On comprend donc d’où la nécessité de certaines mesures pour assurer son usage.

Dans l’ensemble de la province du Québec, le français constitue la langue maternelle de plus de 80% de la population. C’est la « langue d’usage » de 85% des 7,5 millions d’habitants.
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Cependant, la proportion de Québécois dont la langue maternelle est le français passe de 55% à 51% au cours des dernières années sur l’île de Montréal.
Parallèlement, le nombre de personnes se déclarant d’une langue maternelle autre que le français ou l’anglais augmente. Aujourd’hui, 10% de la population totale du Québec parlent en famille une autre langue que le français ou l’anglais.
Quant au bilinguisme, le Québec, tout naturellement, enregistre le taux de bilinguisme le plus élevé au Canada, soit 50% de la population. On trouve ensuite le Nouveau-Brunswick (seule province officiellement bilingue du Canada) avec 30%, et l’Ontario (environ 11%).
Les Amérindiens, les Inuits et de nombreux immigrants utilisent leur langue maternelle, l’anglais étant la seconde langue de la majorité des nouveaux arrivants.
Il faut cependant remarquer que plusieurs langues amérindiennes, encore utilisées par les descendants des premiers habitants du Canada, sont beaucoup plus menacées de disparaître que le français. On pourrait s’attendre à ce que, dans une province apparemment tellement concernée par la question linguistique, le gouvernement et l’ensemble des Québécois soient sensibles à cette regrettable situation. Malheureusement, cela ne semble pas être le cas.
Notre langue
Peut-on dire que nous parlons correctement notre langue, du moins aussi bien que nos aïeux nous l’ont laissée ? En dépit de tous les chauvins nous sommes obligés d’avouer qu’à part d’assez rares exceptions, nous sommes souvent en défaut, tant sur les règles de la grammaire que sur celles de la prononciation.
L’habitude fait qu’on n’y porte pas assez d’attention. Nous avons entendue, à ce sujet, une réflexion juste d’un enfant du sol, qui s’était étudié à perfectionner son idiome français à l’étranger, et qui remarquait nos fautes fréquentes de langage : « Vous voulez, disait-il, conserver votre langue, mais apprenez d’abord à la parler »…
(Bulletin des Recherches Historiques, 1898. P.-B. Casgrain).