Le vol en « moto de l’air » : une piqûre, une maladie?
« C’est une piqûre, une maladie… J’adore ça », raconte Philippe Quézel. M. Quézel est au nombre des mordus d’un sport encore tout neuf, le vol dans des avions qui rappellent ceux des pionniers de l’aviation : des machines ultra-légères – dans les 230 à 250 livres à vide, – équipées le plus souvent de moteurs de motoneiges… et qui volent.
À peine sorti de ses langes, le vol en ultra-légers, apparu au Québec il a deux ans à peine, compte à l’heure actuelle quelques centaines d’adeptes seulement, alors que le nombre d’appareils s’élève ici à environ 150.
« Ce sont ce qu’on appelle, nous, des motos de l’air », explique de son côté Jacques Daigle, président-fondateur du Salon de l’avion léger auquel participe Philippe Quézel à titre de vice-président du Club ultra-léger de Montréal, la première société de pilotes d’ultra-légers à être née au Québec.
L’appareil type : un monoplace, fait de tubulures d’aluminium et de toile Dacron, sans cabine, propulsé par un moteur Rotax de 370 cc fabriqué par Bombardier, en Autriche. Là-dedans, à une altitude 500 à 1000 pieds, son pilote volera tout doucement loin de ces soucis quotidiens, à une vitesse de croisière pouvant jouer entre 30 et 50 milles à l’heure (50 à 80 kilomètres).
Mais il y a aussi des biplaces, des appareils à cabine fermée, d’autres en bois ou en fibre de verre ou alors équipés de deux moteurs, et jusqu’à une machine plus que bizarre, de conception américaine, le Paraplane, dont la portance est assurée par un parachute.
Quatorze manufacturiers participent à l’événement, dont le seul fabricant québécois, qui produit, à Repentigny, le Pélican et le Super Pélican, à cabine fermée et plus rapides que la moyenne des ultra légers.
Aux États-unis, ou sont nés les ultra-lègers il y a six ans, on dénombre environ 30 mille de ces appareils à l’heure actuelle, raconte Jacques Daigle.
Assez peu chers (de 6 000 à 10 000$) comparativement aux avions de tourisme ordinaires, ces avions sont vendus en kit et il n’est pas nécessaire d’avoir le brevet de pilotage pour en prendre les commandes. Un permis spécial suffit, qui est délivré par le ministère du Transport et pour lequel il faut suivre des cours, qui coûtent de 500$ à 600$ contre 3500 $ à 4000 $ pours des cours de pilotage habituels, ajoute Jacques Daigle.
(Cela se passait le 10 mars 1984).
