Historique de la crosse

Historique de la crosse

L’historique de la crosse : Comme la raquette, la crosse est une invention des Amérindiens d’Amérique du Nord. La crosse désigne un bâton recourbé semblable à celui des bergers et des évêques, auquel on suspend, à l’une des extrémités, un filet.

Les joueurs se servent d’une crosse pour mettre une balle dans le but adverse et on le connaissait dans le passé sous différents noms : dehuntshigwa’es en onondaga, da-nah-wah’uwsdi en cherokee, Tewaarathon en mohawk ou baaga`adowe en ojibwé.

Traditionnellement, le jeu entre les Amérindiens pouvait se dérouler sur plusieurs jours. Il se disputait souvent sur un terrain entre les deux villages adversaires et les buts pouvaient être distancés de 500 mètres à plusieurs kilomètres. La balle ne devait pas être touché avec la main, les buts étaient constitués soit des rochers soit des arbres avant la mise en place de poteaux en bois et la durée du match dépendait du soleil.

Historique de la crosse : Matériau

La balle était faite de bois, ou d’une coque en peau de daim remplie de cheveux et mesurait huit centimètres de diamètre environ. Les premières crosses étaient également en bois sans filet avant que ce dernier y soit rajouté. Ce filet était fait à partir de tendons de cerf, les filets formaient un U plutôt qu’un cercle. Les crosses étaient longues de 60 à 150 centimètres.

Ce jeu réglait les conflits entre les différentes tribus et cela concernait notamment les Cinq-Nations. Le jeu permettait d’entretenir physiquement les joueurs pour des rencontres futures. Enfin, la crosse était associée aux croyances religieuses.

Les premiers Européens à découvrir le jeu de la crosse sont les missionnaires jésuites français dans la vallée du Saint-Laurent, dans les années 1630. Les jésuites condamnent le jeu et ils s’y opposent en raison de sa violence.

On raconte que c’est le martyre Jean de Brébeuf qui est le premier à relater ce jeu et c’est lui donne son nom La crosse. Cependant, bien que de nombreux témoignages allèguent que Brébeuf a donné le nom de crosse, les propres écrits de Brébeuf ne fournissent pas non plus suffisamment de description de l’activité pour s’assurer qu’il s’agissait du jeu de crosse tel nous le connaissons. Le saint Jean de Brébeuf ne mentionne non plus le terme la crosse dans ces récits.

Historique de la crosse : Origine du mot

Par contre, le mot apparaît pour la première fois pour décrire un jeu dans Gargantua, texte de l’écrivain satiriste français François Rabelais du XVIe siècle. Pourtant, Brébeuf et Rabelais pourraient tous deux parler d’un autre jeu de bâton qui se pratique à cette époque. De surcroît, on ne peut passer sous silence la similarité de la crosse et du hockey avec le hurling, ancien jeu irlandais utilisant une balle et un bâton.

Malgré l’opposition des religieux, le jeu de la crosse intrigue de nombreux colons européens. Alors des rencontres sont organisées.

En 1834, l’équipe de la crosse de Caughnawaga (Kahnawake) fait une démonstration du jeu à Montréal. À partir de ce moment-là, l’intérêt pour le jeu de la crosse s’accroît.

En 1840, on organise les premières rencontres entre colons et Amérindiens. Vers 1843, c’est la fondation de l’Olympic Athletic Club, première équipe officielles « blanche » de crosse. En 1856, un Montréalais, docteur William George Beers fonde le Montreal Lacrosse Club.

William George Beers codifie ce sport en 1867. Il qui cherche désespérément à civiliser le jeu en lui imposant les règles de fair-play. La crosse féminine naît dans les années 1890 en Écosse puis la crosse en enclos dans les années 1930.

On dispute le premier match officiel sous ces règles-là à l’Upper Canada College en 1867 où l’Upper Canada College perd contre le Toronto Cricket Club sur le score de 3-1.

Naissance du sport national

Durant les années 1860, le jeu de la crosse devient un sport national au Canada. On déclare sport national ce sport qui gagne en popularité. Cela arrive avant même l’existence d’un hymne national et d’un drapeau canadien.

En 1869, L’Association canadienne de crosse voit le jour. Ainsi la première association sportive de crosse est créée.

En 1876, la Reine Victoria assiste à un jeu de la crosse. Elle déclare que le jeu est très joli à regarder. Cela amène de nombreux collèges de filles anglais l’incorporer ce sport dans leur programme d’éducation physique.

Avec la prolifération de clubs de crosse ethniques, les compétitions se tansforment en bagarres, alors cette situation contribue notamment au déclin du sport.

La crosse en champ a été au programme des Jeux olympiques d’été de 1904 à Saint-Louis et 1908 à Londres. En 1904, les Shamrocks de Winnipeg, remportent la médaille d’or olympique, mais seules trois équipes se disputent la médaille d’or. À Londres, la même équipe bat l’équipe britannique; ce sera la deuxième et dernière médaille d’or du Canada dans l’histoire de ce sport et la dernière fois que la crosse fera l’objet d’une compétition olympique.

Historique de la crosse : déclin

Peu à peu, au Québec et plus tard dans toutes les provinces canadiennes. C’est le hockey sur glace qui remplace la crosse en déclin.

Aujourd’hui, les compétitions internationales les plus prestigieuses ne sont autres que les Championnats du monde de crosse au champ. On organise ces championnats tous les quatre ans. La seconde plus grande compétition internationale est le championnat européen de crosse (hockey sur gazon). C’est la European Lacrosse Federation qui gère cette compétition depuis 1995.

Les Canadiens jouent généralement à la crosse en salle. C’est version du jeu en salle disputé par les équipes composées de six joueurs sur les terrains de hockey sur glace. On recouvre la glace d’une pelouse synthétique. Les buts de crosse en salle sont plus petits que ceux du jeu de crosse extérieur et le gardien porte plus de protections.

L’une des légendes les plus célèbres concernant la crosse est la Rébellion de 1763 de Pontiac qui aurait organisé un jeu afin de distraire les soldats britanniques et d’avoir accès au Fort Michilimackinac (aujourd’hui, Michigan).

la crosse
Une équipe de la crosse du début du XXe siècle. On pratiquait la crosse à l’extérieur, sur le gazon. Source de la photo : Société d’histoire de Sherbrooke.

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