Les Dames québécoises
Plusieurs seront surpris d’apprendre que le jeu de Dames n’a guère de rapport avec les femmes, le nom tire son origine du mot hollandais «dam» qui veut dire rempart ou digue (voir Amsterdam, Rotterdam, Potsdam, etc.).
Les règles du jeu de Dames sont relativement simples, il se déroule sur un plateau découpé en cases. Au début de la partie, les pièces ont toutes la même valeur, mais si un pion atteint la dernière ligne de défense de l’ennemi, il devient une dame, une pièce aux pouvoirs presque infinis.
Quoique l’origine du jeu ne soit pas connue, on retrouve des jeux des dames dans les tombes des rois de la Perse antique et dans les pyramides des pharaons. Le premier manuel attesté du jeu de Dames date de 1547. Il fut publié par Anton Torquemada à Valence. Il s’agit d’un jeu de 8 cases sur 8.
En Nouvelle-France, le jeu apparaît au milieu du XVIII siècle. On sait que M. Jean-Pascal Soumande, né à Montréal en 1704, étant à Paris pour ses affaires durant l’hiver 1739-40, jouait aux dames avec un ami. Par ailleurs, le pauvre homme trouva la mort en retournant à son hôtel après avoir joué aux Dames, à cause d’un tragique incident : M. Soumande perdit l’équilibre et heurta un officier qui passait par là. L’officier pris ce choc pour un assaut et riposta, en tuant le malheureux joueur de Dames canadien d’un coup d’épée.
Toutefois, il existe aujourd’hui plusieurs variétés du jeu :
Le jeu dit international qui comporte 100 cases, soit 10 par 10 cases, opposant 20 pions de chaque côté. Ce jeu, appelé également jeu polonais, devient très populaire au XVIIe siècle, après la publication de ses règlements en 1650 par Juan Garcia Canagelas de Grenade. Napoléon Bonaparte qui aimait ce jeu, a inventé le coup Napoléon.
Le jeu anglais, soit un jeu de 64 cases avec 8 pions de chaque côté.
Enfin, le jeu canadien ou québécois qui est pratiqué uniquement en Amérique. C’est un jeu à 144 cases, 12 cases sur 12. Cette variante est jouée surtout par les Canadiens-français. Certains documents d’archives témoignent que cette variété a été jouée également à la fin du XVIIIe siècle en Nouvelle-Angleterre.
Le premier champion de Dames de 144 cases au Canada, fut couronné en 1869, c’était le Montréalais Alexandre-Agapit Langevin, commerçant de la rue du Collège. Puis, le titre du champion d’Amérique a été disputé jusqu’en 1968. Cette année-là, il fut abandonné.
En octobre 1923 eut lieu la première rencontre entre des joueurs de Dames internationales et canadiennes eut lieu : M. William Beauregard, champion d’Amérique de Dames canadiennes, se mesura au champion d’Europe du jeu international M. Benedictus Spinger, des Pays-Bas. Le match se composa de 10 parties, 5 dans la variante de jeu canadien et 5 dans la variante internationale.
Le grand Beauregard, un américain d’origine québécoise, résident de Holyoke dans l’état du Massachusetts, battit Springer par 3 victoires et 2 parties nulles au jeu canadien et fit jeu égal au jeu international.
L’apparition suivante des Américains en Europe date de 1952, quand les joueurs canadiens Raoul Dagenais et Marcel Deslauriers, prennent la 2e place et la 9e place au Championnat du Monde de Dames internationales de 1952, sur un jeu de 100 cases. Remarquons que Dagenais a battu le champion mondial Piet Roozenburg. Et cela sans expérience préalable du jeu de Dames internationales !
Dans les années 1950, l’Association Internationale des Damistes d’Amérique ou AIDA est fondée et introduit le jeu sur 100 cases au Canada. En 1974, l’AIDA transfère son autorité à l’Association québécoise des joueurs de Dames. Dix années plus tard, en 1984, la Fédération canadienne du jeu de Dames international est créée.
Parmi les Québécois qui ont représenté le Canada dans des compétitions internationales, citons Gaétan Gagnon, Gérard Lefebvre, Anatoly Veltman, Eddy Volel, Romain Tchicaya.
Coordonnées de l’Association québécoise des joueurs de Dames :
4545, avenue Pierre-de-Coubertin
C.P. 1000, succursale M
Montréal
Québec
H1V 3R2.