Immense succès des courses d’automobiles à Montréal
Courses d’automobiles : Quatre mille personnes ont vu hier, le 27 septembre 1908, Walter Christie établir un nouveau record du monde au Parc Délorimier. Conduisant sa voiture d’une force de 140 chevaux, le jeune chauffeur millionnaire fit un mille en deux minutes et dix secondes. L’ancien record pour la distance sur une piste d’un demi mille était de 2.21. Si nous ajoutons que le coureur a établi le record dans des conditions extrêmement difficiles, sur une piste encombrée par la multitude, l’on reconnaîtra que Christie a accompli un très glorieux exploit.
Au point de vue du sport, la matinée d’hier a été un tant soi peu gâtée par l’obstination de la foule à envahir le terrain. Afin d’éviter tout accident, et sur l’avis des promoteurs du « meeting », les chauffeurs modérèrent leur allure et ne montrèrent pas toute la force de leur machine. Le programme subit en outre des modifications forcées et les épreuves furent écourtées.
L’assistance, avant-hier, le premier jour, était de quatre à cinq mille personnes. On a observé la discipline la plus sévère. Pas un sel homme, en dehors des officiers de la cours et des concurrents, franchi la clôture séparant la pelouse de la piste.
Courses de dimanche
Il en fut autrement dimanche. La réclame faite autour des noms de Barney Oldfield, de Christie et de Soules, avait attiré au Parc Délorimier une multitude énorme. Dès une heure de l’après-midi, une interminable procession se dirigeait déjà vers l’hippodrome. En peu de temps, on a rempli la vaste estrade. L’immense pelouse contenait aussi des milliers et des milliers de spectateurs. Avec cela, deux à trois mille personnes s’étaient installées sur une légère élévation dominant le rond. Bientôt, cette multitude franchit les limites assignées, et la piste fut envahie. Les officiers de l’Automobile Club tentèrent mais en vain de faire déguerpir les intrus. Les constables n’étaient guère nombreux. Ils reconnurent dès le début leur impuissance à repousser l’invasion. Il fallut donc se résigner à courir sur une piste noire d’humanité.
Les promoteurs du meeting étaient dans une extrême inquiétude, redoutant d’effroyables accidents, des hécatombes de victimes. Ils firent annoncer au public le suivant. Vu le mauvais vouloir de ceux qui encombraient la piste, les chauffeurs ralentiraient leur vitesse.
En dépit des conditions désavantageuses, les courses ont été fort intéressantes. L’établissement du nouveau record du monde par Walter Christie, dans son bolide, à la fin de l’après-midi provoqua un enthousiasme indescriptible.
Pour compléter la lecture :
- Historique des communications au Québec
- Premier accident d’auto
- Premières victimes d’accident d’auto