Seductions plein air de Charles Bertrand

Parc des Îles-de-Boucherville

Parc des Îles-de-Boucherville

Une ville, des îles…

Le parc national des Îles-de-Boucherville
L’archipel flottant, un univers parallèle…

Charles Bertrand

Les Montréalais aimant se mettre le nez dehors seraient-ils donc, sans le savoir, plus privilégiés qu’ils en ont conscience ? Insulaires, ils peuvent bénéficier de deux espaces de plein air ancrés au milieu du fleuve St-Laurent : l’île Sainte-Hélène et les îles de Boucherville…

Des deux, l’archipel bouchervillois, couvrant 8 kilomètres carré, ravira les amateurs de cours d’eau puisqu’outre le fleuve, des chenaux le scindent et contribuent à donner à l’endroit un cachet unique : avec les divers points de vue sur Montréal, l’on a un peu l’impression d’entrer dans un univers champêtre parallèle offrant des images de la ville et aussi de la rive sud impossibles à obtenir ailleurs.

De surcroît, les moyens d’y accéder sont nombreux : automobile, vélo, bateau-passeur, vélo et bateau-passeur, cette dernière combinaison se révélant d’emblée idéale par beau temps estival.

Cela étant, voici donc, divisée en trois thèmes, une sélection, toute personnelle et non exhaustive, de certains paysages et recoins qu’on goûtera avec plaisir au parc national des Îles-de-Boucherville.

carte des îles de boucherville

Les îles de Boucherville. Source : sepaq.com.

Des arbres qui trônent…

En matière de végétation, on trouve de tout ou presque aux îles de Boucherville : hautes herbes de toutes sortes, arbustes, et même des champs de maïs regroupés autour d’une ferme !

Plus impressionnants que tout demeurent toutefois certains arbres d’un diamètre parfois saisissant et aux « branches-tentacules » envoûtantes, dignes d’un bon film d’horreur diront les amateurs…

En voici d’ailleurs quelques « spécimens ».

Ville de Boucherville

Celui qui a donné son nom à Boucherville, érigée d’abord comme municipalité de village en 1857, puis comme ville cent ans plus tard, laquelle annexera en 1963 la municipalité de la paroisse de Sainte-Famille-de-Boucherville créée en 1845, apparaît comme un véritable « touche-à-tout », selon le mot que l’on se plaisait à appliquer à l’écrivain Diderot.

En effet, Pierre Boucher (1622-1717), sieur de Grosbois, a tour à tour revêtu le froc du soldat, de l’interprète, de linguiste, de l’écrivain, du juge, du gouverneur de Trois-Rivières, du lieutenant civil et criminel, du fondateur, du pionnier, du défenseur et du premier urbaniste de l’une des plus a anciennes localités du Québec.

Son action lui a valu d’être considéré comme le Canadien le plus respecté et le plus grand de son époque. C’est surtout à titre d’auteur de l’Histoire véritable et naturelle des mœurs et productions du pays de la Nouvelle-France, vulgairement dite le Canada, publiée à Paris en 1664, que Pierre Boucher a acquis sa renommée. Concessionnaire de la seigneurie des Îles-Percées accordée par le gouverneur de Lauson en 1664, Boucher luit attribuera personnellement son nom vers 1670, en le faisant suivre du suffixe « ville », modification que l’un de ses fils apportera d’ailleurs à son propre patronyme. À cet égard, même si l’élément ville est considéré comme redondant (ville de Boucherville) et banal, il permet de pallier un problème d’homonymie avec le canton de Boucher dans la région de la Mauricie.

Sur le plan phonique, on remarquera l’ouverture du « e » en « e ouverte) lors du passage de la forme simple (buche) à la forme dérivée (buchervil).

Comportant tout à la fois une vocation résidentielle, industrielle et de villégiature, la ville de Boucherville, implantée entre Longueuil et Varennes sur la rive droite du Saint-Laurent, au nord-est de l’île de Montréal, a vu naître l’homme d’État Louis-Hippolyte LaFontaine. Par l’intermédiaire du vaste mouvement de jumelage entrepris au cours des années 1980 au Québec, les Bouchervillois ont pu tisser des liens amicaux et économiques avec les Mortagnais (Mortagne-au-Perche, en France, patrie de Pierre Boucher) et les Kingstonians (Kingston, Ontario).

saule pleureur

Un saule pleureur, sur l’île Sainte-Marguerite. Photo : © Tous droits réservés Charles Bertrand.

enchevêtrement de branches

Juste à côté d’un saule pleureur, un inextricable enchevêtrement de branches. Photo : © Tous droits réservés Charles Bertrand.

Des chenaux au charme irrésistible…

Les îles de Boucherville sont parcourues de chenaux, que l’on peut traverser par des passerelles piétonnières, exception faite du chenal Grande Rivière, pour lequel on trouve bac à câble.

Plus étroit, le chenal Petite Rivière est le premier que l’on croise lorsqu’on accède aux îles par le pont-tunnel Louis-Hyppolyte Lafontaine, tandis que l’accès par vélo et bateau-passeur conduit à l’île Charron, ou encore à l’île Grosbois et au chenal La Passe si l’on continue plus à l’est.

Le chenal Petite Rivière, comme les deux autres, donne directement sur Boucherville, qui paraît alors étonnamment proche ; de surcroît, tout bien considéré et comme on le comprendra par les photographies qui suivent, sa longueur et son étroitesse se révèlent encore plus séduisantes en fin d’hiver qu’en plein été.

De son côté, Grande Rivière s’avère assez large pour que des embarcations de bonne taille puissent s’y faufiler.

chenal de la petite rivière

Le chenal Petite Rivière des îles de Boucherville en mars, et un groupe de pêcheurs à sa sortie, prise 1. Photo : © Tous droits réservés Charles Bertrand.

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Le chenal Petite Rivière des îles de Boucherville en mars, et un groupe de pêcheurs à sa sortie, prise 2.  Photo : © Tous droits réservés Charles Bertrand.

la petite rivière iles boucherville

Le chenal Petite Rivière des îles de Boucherville en mars, et un groupe de pêcheurs à sa sortie, prise 3. Photo : © Tous droits réservés Charles Bertrand.

petite rivière en mars

Le chenal Petite Rivière des îles de Boucherville en mars, vers l’intérieur des îles. Photo : © Tous droits réservés Charles Bertrand.

petite riviere ete

Le chenal Grande Rivière des îles de Boucherville, en été. Photo : © Tous droits réservés Charles Bertrand.

Des vues tous azimuts, intimistes ou aériennes…

Difficile d’évoquer les îles de Boucherville sans parler de sa plus grande singularité : sa capacité à révéler les rives sud et nord, et en particulier Montréal, sous un angle inédit impossible à retrouver ailleurs.

De la rive sud, et de Boucherville surtout, l’archipel en montre l’intime proximité et la sourde tranquillité, à un point tel que l’on pourrait en oublier la présence d’une métropole tout juste de l’autre côté.

De Montréal, l’on récolte des points de vue nous montrant la ville à la dérobée, comme surprise dans un univers parallèle, dans des perspectives quasi aériennes que l’on aurait couchées à l’horizontal…

Tel qu’on le sentira par les photographies qui suivent, les îles de Boucherville atteignent alors le sommet de leur séduction en la forme d’un dilemme… S’agit-il bien de Montréal que l’on voit là-bas… ou rêve-t-on éveillé à une ville lui ressemblant étrangement ?…

Seule l’expérience des lieux vous permettra d’y répondre !

vue champêtre de boucherville

Vue champêtre de Boucherville à partir de son archipel. Photo : © Tous droits réservés Charles Bertrand.

boucherville

Boucherville, et, à gauche, blanchâtre, le clocher d’une église, une image caractéristique de la ville côté fleuve. Photo : © Tous droits réservés Charles Bertrand.

montreal vue de boucherville

Montréal, vue du traversier reliant la rive sud aux îles de Boucherville ; tout au fond, à gauche du Mont-Royal et des édifices… le pont Jacques-Cartier. Photo : © Tous droits réservés Charles Bertrand.

est de montreal stade olympique

L’est de Montréal et le Stade Olympique, vus des îles de Boucherville. Photo : © Tous droits réservés Charles Bertrand.

stade olympique

Le Stade Olympique, vu du traversier reliant la rive sud aux îles de Boucherville, et dont la structure semble être concurrencée par celles, en forme de girafes géantes, du Port de Montréal… Photo : © Tous droits réservés Charles Bertrand.

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