FORT-COULONGE
EN SUSPENSION, DE PONTS EN FILS…
CHUTES, RIVIÈRE ET CÎMES
Par CHARLES BERTRAND
Pour certains, les résidents de Montréal et ceux de l’est du Québec en général, la région du Pontiac, à l’ouest de Gatineau et Aylmer, semblera peut-être un rien trop éloignée pour mériter qu’on la fréquente et la découvre.
Pourtant, une fois apprivoisée cette distance finalement pas si laborieuse à franchir, l’ouest de l’Outaouais et le Pontiac recèlent quelques trésors, naturels et patrimoniaux, qui valent amplement le détour, et qu’on appréciera d’autant plus si l’on est peu habitué à voyager aussi loin dans ce secteur de la province.
Voici donc un aperçu des trouvailles que l’on peut goûter en roulant un peu moins de deux heures vers l’ouest à partir de la ville de Gatineau, et en visant au loin la région de Fort-Coulonge…

DE LA RIVIÈRE AU VILLAGE… EN PASSANT PAR UN PONT
La Route 148 qui longe la rivière des Outaouais à partir de Lachute jusqu’à Gatineau montre un visage fort différent une fois passé cette dernière ville.
En effet, dans sa partie Montréal-Gatineau, elle colle d’assez près l’eau et y offre plusieurs points de vue ; par contre, après Aylmer et le Parc de la Gatineau, elle revêt un caractère plus champêtre, plus « terrien » aussi, s’enfonçant parfois passablement dans les zones agricoles au point de faire perdre de vue la rivière.
C’est simplement différent, complémentaire. Si l’on veut rester proche de l’eau, il est toujours possible de tourner éventuellement à gauche, par exemple le chemin de Bristol, et joindre le chemin Front qui vous ramène à la rivière, pour rattraper plus loin la 148 après être passé par les routes 303 et 301 (notons que sur les cartes, dans ce dernier secteur, les 301 et 148 se confondent).
En route vers Fort-Coulonge, les terres et boisés à notre droite et quand c’est possible la rivière des Outaouais et ses îles à gauche constituent un paysage très apaisant qui incite fortement à ne pas se presser, tel un subtil et néanmoins irrésistible appel à la sérénité.
Après environ une heure, la 148, qu’il est inévitable de prendre ou reprendre pour arriver à Fort-Coulonge et qui adopte dès lors le nom de Rue Principale, quitte pour de bon la rivière des Outaouais pour joindre et en traverser une autre, la Coulonge, dans le secteur Mansfield-et-Pontefract.
Le grand attrait patrimonial de cette région se présente alors à vous : le pont couvert Felix Gabriel Marchand, ou Pont Marchand, ou encore Pont Rouge selon la dénomination des habitants de l’endroit.
Avec ses 152 mètres (499 pieds), et vieux de 112 ans, c’est le pont couvert encore carrossable le plus long au Québec.
Précisons qu’au point de vue cartographique, son adresse se trouve non pas sur la 148 mais de l’autre côté, sur le chemin du Pont-Rouge, il est simplement plus naturel d’aboutir au pont via la 148 ; et pour avoir des détails sur la singularité de cette construction classée monument historique, on peut s’abreuver notamment au sites suivant :
- outaouais.quebecheritageweb.com/fr/article/le-pont-couvert-marchand-un-geant-du-pontiac.



DU VILLAGE AUX CHUTES…
Le Pont Marchand apparaîtra comme une mise en bouche à un attrait récréo-touristique encore plus spectaculaire, soit les Chutes Coulonge, et le parc qu’on y a implanté, parc dont l’entrée est au 100, Promenade du Parc-des-Chutes.
Pour y arriver, il faut suivre la route 148 jusqu’au chemin du Bois Franc, tourner à droite et atteindre la fin de cette route pour joindre ensuite, toujours à droite, la Promenade du Parc-des-Chutes.
La partie thématique et plein air de niveau familial du Parc des Chutes Coulonge comprend sentiers, deux passerelles, belvédères, tables pour luncher, objets anciens de toutes sortes dont d’impressionnantes embarcations, et autres, comme on peut en avoir un aperçu sur les photographies ci-dessous.



Notons que tout le secteur de Fort-Coulonge et ses environs se visite aisément à vélo, pour des randonnées de moyenne distance, dans le secteur des chutes, ou de longue distance, avec un parcours de plus de 91 km (le PPJ Cycloparc) qui passe notamment par L’Isle-aux-Allumettes. Pour se faire une idée de ces possibilités, on peut consulter le lien suivant : chutescoulonge.qc.ca/attractions_fr.htm.
DES CHUTES AUX ARBRES ET AU CANYON…
Les chutes Coulonge sont en fait un trio de chutes prolongées par un canyon de plus de 1 000 mètre de longueur.
Pour les plus braves et grimpeurs d’entre vous, on peut se satisfaire amplement avec le Via ferrata, qui allie escalade et randonnée sur une distance totale de 500 mètres.
Ceux qui aiment encore plus l’altitude seront davantage servis avec les deux ensembles de spectaculaires tyroliennes.
Un premier se constitue d’échelles et de câbles installés en 9 sections et permet de passer d’un arbre à l’autre sur une hauteur pouvant atteindre les 40 pieds. Un second groupe de 2 tyroliennes surplombe le canyon, pour une glissade au-dessus de l’eau tumultueuse à une vitesse saisissante, aussi saisissante que les hurlements procurés par la descente…
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ENTRE APAISEMENT ET ADRÉNALINE…
Le parc des chutes Coulonge, on le comprend mieux maintenant, montre une personnalité double assez contrastée : très tranquille par son aspect patrimonial et la rivière Coulonge, et fertile en émotions fortes par ses chutes spectaculaires et ses structures aériennes.
Quels que soient donc nos intérêts ou états d’esprits du moment, la distance nous en séparant, de Montréal par exemple, vaut amplement la peine d’être franchie, d’autant plus qu’à elle seule, la deuxième partie du trajet procure, par beau temps, un plaisir qu’il serait dommage de bouder, surtout si l’on garde désormais à l’esprit le petit royaume qui nous attend au bout de la route…
