
Au nord de Buckingham…
La Forêt La Blanche
Hiver comme été, un cul-sec d’intensité
Par Charles Bertrand
Méconnus parce que sous l’ombre tant cartographique que populaire d’autres aires plus imposantes, certains espaces de plein air peuvent se retrouver en manque de visibilité et de reconnaissance médiatique alors que pourtant, ils recèlent de séduisants attraits qu’il serait bien dommage de ne pas goûter.
La Forêt La Blanche, à une quinzaine de kilomètres au nord de Buckingham, en constitue l’exemple typique, qu’on la visite en hiver ou en été.
Réserve écologique, elle se veut non pas le prétexte à un intense exercice d’endurance physique, tant s’en faut, mais plutôt un lieu d’immersion et d’interprétation de la faune et de la flore, et en particulier de cette dernière…

Sous un ciel bleu intense, la flore de la Forêt La Blanche imposant l’âpreté de son âge. Photo : © Tous droits réservés Charles Bertrand.
Dans un petit pot, un onguent riche…
La Réserve écologique de la Forêt-la-Blanche est située à Mayo, accessible via la route 315, à une douzaine de minutes de Buckingham, pas loin de Gatineau dans l’Outaouais.
Elle apparaît comme l’une des plus anciennes forêts du Québec, avec certains arbres qui sont quatre fois centenaires, l’ensemble s’étendant sur 2052 hectares et comprenant de nombreux lacs pas très grands.
Les sentiers aménagés pour la découvrir montrent cependant une étendue totale modeste : tout juste 12 kilomètres. Heureusement, la toponymie des lieux, très variable, et la diversité des attraits naturels, compensent, comme nous le verrons plus en détails maintenant.
Des hauts et des bas, et une superbe escale…
En été, et surtout en hiver, la quantité de courtes dénivellations de la Forêt La Blanche surprend : c’est très changeant, jamais long d’une section à une autre, et au bout du compte, relativement cardio-vasculaire pour certains types de randonneurs.
L’été, la végétation se veut dense et des plus apaisante, notamment par la magie des cours d’eau.

Discret sous une végétation serrée, un ruisseau de la Forêt La Blanche, à l’automne. Photo : © Tous droits réservés Charles Bertrand.
En raquettes, à la faveur d’une neige récente et d’un sentier pas encore ouvert par un autre randonneur, le plaisir est immédiat, immédiatement intense.

Étouffé par une neige enveloppante, un ruisseau de la Forêt La Blanche, en hiver. Photo : © Tous droits réservés Charles Bertrand.
Été comme hiver, l’attrait vedette de la Forêt La Blanche demeure ses lacs, des lacs sauvages, tapis dans les creux et replis. Le lac aux Hérons en particulier, accessible par un sentier, est splendide, étant de surcroît gratifié d’une magnifique passerelle piétonnière qui vaut presqu’à elle seule le déplacement.

Le lac aux Hérons et sa passerelle, en hiver. Photo : © Tous droits réservés Charles Bertrand.

Le lac aux Hérons et sa passerelle, en été. Photo : fr.wikipedia.org
Modeste, mais pour tous les goûts…
En résumé, les randonneurs débutants trouveront en la Forêt La Blanche un tracé intéressant bien que peu excessif dans l’effort demandé, et les expérimentés pourront y voir un petit détour stimulant s’ils sont de passage dans le coin.
De surcroît, en hiver, il est possible de louer sur place des raquettes ; notons toutefois qu’en cette saison, certaines portions du sentier, aménagées sur la glace d’un ou deux lacs, peuvent être fermées pour des raisons de sécurité, en raison de certains hivers tardifs ou trop doux.
En été, les amateurs qui voudront davantage que les nombreux panneaux explicatifs parsemant les sentiers pourront demander l’accompagnement d’un naturaliste.
Dans un cas comme dans l’autre, La Forêt La Blanche offre une randonnée qui s’étalera sur un peu plus de deux heures si on la parcourt sans empressement… ce qui ressemble à l’équivalent d’un élixir consommé cul-sec, dont on appréciera d’autant plus la saveur que son ingestion s’avère brève !…

La Forêt La Blanche, à la confluence de l’été et de l’hiver. Photo : © Tous droits réservés Charles Bertrand.
Pour en savoir plus…
Bonjour Charles,
Tu as su mettre en valeur cette partie de l’OUtaouais en valeur. Félicitations!