CORRIDOR AÉROBIQUE : VACHES, PONTS ET RIVIÈRE. Par Charles Bertrand
UN PREMIER CONTACT SÉDUISANT : DE ST-RÉMI-D’AMHERST À ROCKWAY VALLEY
Corridor aérobique : L’entrée nord de la piste, par la route 323, soit au kilomètre 58, se montre d’emblée pittoresque : on longe une ferme laitière et ses hôtes bovins, avec les typiques odeurs campagnardes que cela amène… En cas de besoin, avant de s’y avancer, on se rappellera qu’une source d’eau potable prisée par les familiers de l’endroit est disponible sur la 323 un peu passé l’entrée du Corridor.
Au bout d’environ une heure, un premier lac se présente, un lac discret, d’une eau claire et tentatrice et dont l’accès par la route se trouve tout en retrait. C’est une véritable invitation à continuer, comme si la piste nous tendait la main…
Le premier paysage spectaculaire surgit plus loin, entre les kilomètres 58 et 42, avant l’entrée par la piste cyclable à Hurberdeau. Du côté de la 364, à gauche, on ne peut rater, venue de nulle part, cette incroyable petite montagne toute verte ressemblant à une piste de ski alpin petit format, et qui se trouve à être la Rockway Valley ou ses alentours. Le calme et la solitude enveloppant ce panorama marqueront à coup sûr les mémoires…
LA RIVIÈRE ROUGE ET SON PONT SURGI DE NULLE PART
La piste se révèle, jusqu’à Rockway Valley et aussi au-delà, à la fois sauvage par sa végétation dense et facile à pédaler par son sol. Seules quelques voitures roulant sur la 364, quand le tracé s’y colle plus ou moins, nous rappellent que l’on n’est pas aussi isolés qu’on pourrait le croire. Pourtant, petit à petit, sans le savoir, on se rapproche d’une manifestation naturelle tumultueuse…
Au détour d’un virage ombragé, oublié là par le temps, aussi détonnant qu’un ovni furtif dans cette nature farouche, un superbe pont ferroviaire rempli soudainement l’horizon de la piste, pont tout de bois et de métal qui enjambe… la rivière Rouge !
Il faut presque le voir pour le croire, en particulier quand la rivière, comme lors de notre passage, a ses crues gonflées par un été pluvieux. Comment loin paraît tout à coup l’image de cette même rivière toute calme et contenue à la hauteur de Mont-Tremblant et ses environs…
Pour notre plus grand plaisir, le Corridor, enjambant la rivière par ce pont, suit et longe ensuite, et sur une bonne distance, le cours d’eau, y libérant plusieurs endroits pour mieux contempler la structure. Au moment où une bifurcation de la piste nous obligera à nous en éloigner pour de bon, on se retournera pour jeter un dernier coup d’œil au pont : résistant aux assauts de la rivière avec l’immuabilité d’un sphinx, observée de loin, à la dérobée, la vieille et vaillante armature s’imposera à l’esprit telle une apparition d’une immobilité surnaturelle, de nouveau abandonnée à la mélancolie sereine de sa solitude.
PAUSE DANS UN DÉCOR DE CARTE-POSTALE : HUBERDEAU ET ARUNDEL
L’entrée nord du Corridor aérobique se situant plutôt à la périphérie de Saint-Rémi-d’Amherst, ce village a été esquivé par notre randonnée. Mais bien sûr, on pourra prévoir au programme un peu de temps pour aller y jeter un coup d’œil.
Conséquence, Huberdeau aura été le premier village véritablement découvert par le biais du Corridor, suivant le projet de ne pas s’en détourner exagérément.
Deux accès à Huberdeau sont possibles. Bref, de la piste cyclable, en bordure de laquelle une énorme pancarte aussi contrastante qu’un sapin de Noël dans le désert vous invite à quitter la piste proprement dite pour pédaler 2 kilomètres avant d’atteindre le village. Par Arundel, où l’on laisse aussi le Corridor pour descendre une côte, joindre le Provisions Arundel dont les caractères de l’écriteau sont à moitié effacés. Prendre par la suite à gauche pour également 2 kilomètres de route.
Nous n’avons pu connaître ce qu’offrait le premier accès, puisque nous avons choisi le deuxième. Mais ce dernier offre, à l’entrée du centre-ville du village, un paysage à couper le souffle. Vous vous retrouvez en train de descendre une longue côte dont le contrebas est craquelé par une rivière Rouge en colère,. Les hauteurs, au dénivelé abrupt, couronnées d’un sanctuaire.
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Le Parc des Rapides, sur la rive de la rivière Rouge, à l’intersection de cette côte et de la rue principale, se veut de surcroît l’endroit idéal pour casser la croûte. En fait, c’est un parc construit par paliers et superbement aménagé. Le centre-ville du village est du même niveau. Il est propre, accueillant et avec tout ce qu’il faut en matière de ravitaillement et autres accommodements.
Quant à Arundel, des impératifs de temps nous ont obligés à n’y effectuer qu’un court double – passage. Toutefois le village, ou du moins ce que nous en avons vu du centre-ville, semble au premier abord beaucoup plus rudimentaire, bien que d’un pittoresque qu’il ne faudrait sans doute pas sous-estimer.
Pour compléter la lecture :
- Le parc du Corridor aérobique : prélude au plaisir
- Corridor aérobique : vue d’ensemble
- Corridor aérobique : le défi d’une longue montée. Montcalm et sa côte qui n’en finit plus
- Corridor aérobique : une barrière qui vous défie. Cul-de-Sac et absurdité : le cas du lac des pins
- Corridor aérobique : baignade et autre montée. La pause baignade jouissive : le lac des seize îles
- Corridor aérobique : l’euphorie du dernier sprint. Une ultime et descendante récompense : de Wenworth-Nord à Morin-Heights
- Corridor aérobique : quelques renseignements pratiques complémentaires
- Corridor aérobique en images