
Troubles alimentaires
Il existe différents troubles alimentaires dont les causes psychologiques sont semblables. Il s’agit de l’anorexie mentale, de l’hyperphagie ou de la boulimie.
L’anorexie mentale est caractérisée par un refus conscient et volontaire de s’alimenter qui entraîne une perte de poids importante et peut mener à la mort. C’est au psychiatre français Ernest-Charles Lasègue que l’on doit en 1873 la première description de ce syndrome. Notons aussi que le syndrome d’anorexie doit être nettement dégagé des autres refus d’alimentation, commandés par une psychose caractérisée : idées délirantes d’empoisonnement, mélancolie et autres négativismes.
La boulimie se caractérise par une première phase durant laquelle la nourriture est ingérée en quantités importantes, de façon répétitive et durable, créant ainsi un sentiment de culpabilité puis une phase de vomissements provoqués qu’on appelle purge, ou encore l’individu utilise des laxatifs ou de diurétiques, fait des exercices physiques excessifs et utilise d’autres méthodes afin de « rééquilibrer la balance ». La boulimie est une des formes les plus sévères des troubles alimentaires avec l’anorexie.
L’hyperphagie incontrôlée est assimilable à la boulimie par la phase de suralimentation. Cependant, on ne retrouve pas dans l’hyperphagie la notion de contrôle du poids et les personnes hyperphagiques peuvent atteindre un poids excessif. De nombreux cas d’obésité sont donc recensés chez ces malades.
Les principales victimes des troubles alimentaires sont les jeunes femmes sensibles et dépressives, adeptes du « culte de la minceur ». Ces troubles peuvent apparaître chez elles dès l’adolescence et un manque de confiance en soi contribue énormément à qu’une fille devienne anorexique, boulimique ou hyperphagique.
Au Québec, de 3% à 5% des filles âgées de 15 à 29 ans souffriraient de troubles alimentaires mineurs et jusqu’à 2000 sont soignées pour anorexie.
Les causes de ces syndromes sont complexes et multiples et sont issues d’une combinaison de facteurs émotionnels, sociaux, comportementaux et psychologiques et ce billet ne fait donc qu’exposer le problème.
Pour faire front à ces troubles, l’information est primordiale, ces maladies mentales étant encore très peu médiatisés. Et il s’agit en effet de maladies mentales à part entière. Il faut les faire reconnaître et diagnostiquer. Ainsi, une visite au médecin s’impose dès que ces syndromes apparaissent.

La « psychose de la faim » fait partie des préoccupations courantes de l’inanitié, accaparant toute son attention, dominant toutes réserves et toutes préventions. Photo : © Megan Jorgensen.
Maladie de Paget
Des troubles mentaux de formule un peu différente ont été signalés par divers auteurs dans la maladie de Paget : troubles délirants et interprétatifs plus ou moins bien systématisés, d’autres fois accusant le ralentissement psychique et l’affaiblissement intellectuel; dans un cas même, de Baruk, association d’une maladie de Pick avec atrophie cérébrale.
Cet auteur pense qu’il faut faire intervenir des troubles importants de la circulation cérébrale, les vaisseaux de l’encéphale se trouvant gênés et comprimés par les altérations osseuses du crâne.
A.P.
Inanition
L’inanition, qui est l’état physiologique créé par la privation alimentaire, apparaît tantôt comme un facteur étiologique, tantôt comme une conséquence de certaines affections mentales dont elle aggrave alors le pronostic et complique les symptômes.
L’inanition résulte, en effet, du refus d’aliments prolongé et systématique quand il n’est pas traité correctement. Il surcharge alors la psychose primitive (mélancolie, délire mystique ou persécutif, hypocondrie) d’un appoint confusionnel et peut même engendrer des accidents graves comme le délire aigu souvent mieux nommé « délire aiguisé » (A. Porot).
Mais l’inanition peut aussi bien dépendre d’une anorexie aiguë ou chronique, soit primitive (anorexie mentale), soit secondaire à une cause organique quelconque (néoplasie, anémie, suites opératoires, infectieuses, etc.).
Elle peut être le lot de sujets sains privés de nourriture de leur propre volonté : jeûnes des protestataires ou grèves de la faim, exploits d’originaux ou de parieurs.
C’est surtout sur le plan collectif que l’inanition a fourni matière à des observations saisissantes : celles des naufragés du Rideau de la Méduse (Savigny), des naufragés de la Ville de Saint-Nazaire (Maire, in Thèses de Lassignardie, Bordeaux, 1897).
Les camps de déportés pendant la Deuxième guerre mondiale, avec leur sous-alimentation, les causes d’épuisement physique et moral, ont malheureusement donné sur une large échelle l’occasion d’étudier les conséquences neuropsychiques de l’inanition chronique et des séquelles (Ch. Richet et A. Mans, 1956).
Des délires avec confusion mentale, onirisme terrifiant, impulsions homicides et même anthropophagie sont signalés par les classiques. Ces accidents seraient surtout dus aux intrications infectieuses. Quelquefois l’onirisme se présente sous forme de rêveries agréables d’allure gastronomique avec tendance obsédante de nature alimentaire. Mais la « psychose de la faim » (Richet) déborde le cadre de l’onirisme et fait partie des préoccupations courantes de l’inanitié, accaparant toute son attention, dominant toutes réserves et toutes préventions. La projection dans le futur des compensations imaginatives a pu être baptisée d’« hystérie des menus ».
Les symptômes neuropsychiques à peu près constants sont surtout l’asthénie affective, l’engourdissement intellectuel avec baisse du niveau global des spéculations mentales, atteinte caractérielle, perte de l’équilibre thymique et réactions disproportionnées à l’événement.
Sivadon, Richet et surtout Targowla ont constaté que certains de ces troubles pouvaient se manifester quelques mois après le retour seulement ou même, ayant rétrocédé immédiatement au retour, réapparaître plusieurs années plus tard (syndrome retardé de Targowla). René Charpentier a confirmé ces mêmes constatations dans des régions où les restrictions alimentaires furent particulièrement sévères (extrême sud-est de la France).
La population sous-alimentée des hôpitaux psychiatriques à spécialement souffert des restrictions. Vié a noté la résurgence de l’instinct de la faim chez des malades qui faisaient antérieurement du refus d’alimentation et Baruk a décrit l’athrepsie des aliénés avec sa gastro-entérite et ses œdèmes toujours embrumés d’un peu de confusion.
On a signalé aussi chez les naufragés le dédoublement de la personnalité, une sensation de légèreté, de lévitation de l’âme (Maire).
Les séquelles d’asthénie traînante sont fréquentes.
L’inanition est surtout mal tolérée chez l’homme après la quarantaine. La femme et l’homme jeune réparent et compensent plus facilement leurs troubles. Il existe en outre une sensibilité individuelle très variable.
Les perturbations organiques qui sous-tendent les troubles mentaux sont complexes. L’amaigrissement de type cachectique s’accompagne souvent de polynévrites et d’encéphalopathies carentielles à forme hémorragique évoquant le syndrome de Gayet-Wernicke.
L’avitaminose B peut être ainsi suspectée, mais ne paraît pas constante; les carences multiples (protidique surtout), le déséquilibre des rations entraînant des perturbations électrolytiques auxquelles on paraît devoir attribuer aujourd’hui un rôle prépondérant, surtout quand la privation de liquide est importante ou absolue.
La nutrition, la respiration tissulaire cérébrale, la régulation endocrinienne sont compromises et aggravées par le dérèglement des centres hypothalamiques.
Le traitement de tels états, quand ils peuvent être secourus à temps, demande une certaine prudence. La réalimentation et la vitaminothéraphie doivent être gradués. Dans les cas graves, le recours au plasma conservé, les transfusions de sang frais peuvent amener de véritables résurrections.
Ch. Bardenat.

Il faut agir pour éviter les troubles alimentaires, ne restez-pas couchée ! « Pour s’établir dans le monde, on fait tout ce que l’on peut pour y paraître établi ». (Duc de la Rochefoucauld, Réflexions ou sentences et maximes morales.) Image : © Megan Jorgensen.
Voir aussi :
- Recommandations alimentaires
- Quatre groupes d’aliments
- De bons aliments
- Mangez moins gras
- Trucs de cuisson
- Autres aliments
- L’État surveille l’alimentation
- Déshydratation
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