SQS : Société québécoise de la Schizophrénie et des psychoses apparentées
Quelques données épidémiologiques
La psychose / la schizophrénie : définitions
- Stigmatisation
- Les causes
- Les traitements
- Psychose et cannabis
- Le refer-o-scope
Quelques données épidémiologiques:
- Troubles psychotiques: 3% de la population
- Schizophrénie : 1% de la population (0,3 – 2,7%, dépend de la région, ville ou village, âge, etc.) 70 000 personnes au Québec et 235 000 personnes au Canada.
- Début de l’âge adulte
- Nombre égal Hommes et femmes
- Souvent début plus précoce chez les hommes : commence à 15-26, chez les femmes de 24 à 32 ans.
- La maladie mentale ne se voit pas. Il s’agit du déséquilibre neurochimique ayant un impact bio-psycho-social.
- C’est une maladie du cerveau.
La psychose :
Une maladie neurobiologique qui altère le contact avec la réalité et touche les perceptions, les pensées, les émotions, les comportements.
La psychose et les perceptions :
- Hallucinations auditives, visuelle, cénesthésiques
- Impression de recevoir des messages, interprétations
La psychose et les pensées :
- Confusion, perte de sens du discours
- Troubles de concentration
- Ralentissement ou accélération
- Croyances bizarres (délire)
La psychose et les émotions :
- Peuvent changer sans raison apparente
- Perte de plaisir, sentiment d’être détaché
- Trop de plaisir (euphorie)
- Peur
La psychose et les comportements :
- Étrangeté
- Agitation
- Retrait
La psychose :
- Trouble psychotique bref
- Trouble schizophréniforme
- Schizophrénie
- Trouble schizoaffectif (une et bipolaire)
La psychose est aussi possible dans :
- Trouble délirant
- Psychose secondaire à une condition médicale ou abus de substance
- Auteurs (dépression majeure, MAB, démence, délirium).

Pour poser un diagnostic de schizophrénie (DSM5) :
- Combinaison de 2 de plus : Idées délirantes; Hallucinations; Discours désorganisé; Comportement désorganisé ou catatonique; Symptômes négatifs
- Dysfonction sociale et dans les activités
- Durée d’au moins 6 mois
- Non secondaire à une condition médicale ou à une substance
Évolution de la maladie
Phase prémorbide :
- Près de 50% décrits comme « originaux »
- Difficultés dans la socialisation
- 2/3 futurs patients shizophrènes ont présenté des difficultés académiques
- Troubles discrets langage, motricité fine, concentration, contrôle affectif
Phase prodromale :
- Asthénie, inactivité
- Angoisse, dépression
- Difficultés intellectuelles, abandonne études
- Isolement, hygiène négligée
- Perplexité
- Difficultés du sommeil, vit la nuit
- Drogues
- Appréhension, perte de contrôle, désintégration
- Activités compulsives
- Croyances étranges, pensée magique, méfiance, troubles dans le cours de la pensée
- Expériences perceptuelles inhabituelles
Premier épisode psychotique
Symptomatologie multidimensionnelle
- Symptômes + : délires, trouble perceptuel, désorganisation
- Symptômes – : symptômes déficitaires
- Symptômes affectifs
- Déficits cognitifs
Shyzophrénie
Symptômes positifs :
- Délires
- Hallucinations
- Désorganisation du discours
- Désorganisation du comportement
Symptômes négatifs :
- Alogie – Anhédonie
- Avolution
- Retrait socialisation
- Affect émoussé
Effets secondaires – Dysfonctionnement social (travail, études, relations, soins personnels)
Déficits cognitifs :
- Attention
- Mémoire
- Fonctions exécutives
- Autocritique
Symptômes affectifs :
- Dysphorie
- Idéation suicidaire
- Désespoir
- Dépression

Premières années
Plus grande proportion des hospitalisations en raison des rechutes ont lieu les 2 – 5 premières années pour la majorité des SZP.
Les 5 premières années suivant le 1er épisode ont l’impact crucial sur l’évolution de la maladie, + épisodes de rechute sont nombreux. Le pronostic est défavorable.
L’évolution entre 2 – 5 ans semble prédire l’évolution à long terme (période critique).
Moyen terme
- Atteinte d’un plateau a// fonctionnel
- Après 10 ans, les rechutes sont moins fréquentes (exacerbations aiguës). Cependant, les complications de maladie (ex. isolement social) peuvent amener la détérioration des habilités sociales ou vocationnelles).
Stigmatisation
Elle ajoute au fardeau de la maladie pour le patient et sa famille. La stigmatisation nuit aux possibilités de trouver un emploi, un logement, un traitement, des relations sociales satisfaisantes.
Psychose et violence
- Les patients sont plus vulnérables à la maltraitance que la population générale
- La plupart des gens atteints de troubles mentaux graves ne sont pas violents.
Malgré tout :
Le risque de commettre des crimes violents est plus élevé que dans la population générale. Une minorité de patients schizophrènes, 12% sont responsables de 69% de comportements violents perpétrés par les personnes souffrant de schizophrénie, patients qualifiés de récidivistes.
Surtout si contexte d’arrêt du suivi, de la médication, d’usage de drogues concomitant (6X plus de toxicomanie que dans la population en générale), trouble de personnalité comorbide, présence d’une atteinte cérébrale.
La schizophrénie : les causes
Modèle vulnérabilité-stress
Vulnérabilité :
- Générique
- Biochimique (neurotransmetteurs)
- Complications périnatales
- Exposition virale pendant la grossesse
- Malformations congénitales
Stress :
- Drogue
- Pression de performance
- Faible soutien social
- Hautes émotions exprimées
- Vie urbaine
- Immigration
Modèle vulnérabilité/stress
Stresseurs socioenvironnementeaux: Complications obstétricales, drogues, alcool, urbanicité, insuffisance du soutien social + Vulnérabilité biologique : Génétique, anomalie du cerveau, dysfonction des neurotransmetteurs.
Tout ça donne comme résultat : Psychose
Traitement et réadaptation. Diminution des stresseurs/Diminution de la vulnérabilité. Antipsychotiques, intervention familiale, psychoéducation, psychothérapie cognitive. Programme de réadaptation individualisé.
Schizophrénie : Traitements
Qu’arrive-t-il si le traitement est retardé?
- La psychose est une expérience traumatisante et angoissante pour la personne. « Plus les délais sont longs, plus la guérison risque d’être tardive et incomplète » (Loebel, 1992).
- L’abus de substance (Hambrecht and Häfner, 1995)
- Risque accru de suicide, dépression (Bromet et al 1998)
- Interruption du cheminement scolaire ou report du projet vocationnel
- Appauvrissement du réseau social et augmentation des difficultés de réinsertion socioprofessionnelle, itinérance (Häfner et al, 1995).
- Relations familiales explosives(épuisement de la famille)
- Problèmes de judiciarisation
- Entrée plus traumatique dans la maladie (policiers, ambulanciers, etc.)
- Dose plus importante d’antipsychotique et réponse plus lente au traitement et hospitalisation plus longue
- Rémission incomplète des symptômes et pronostique appauvri.
Traiter précocement permet :
- D’éviter la chronicité et l’autostigmatisation
- De soutenir le processus de maturation et le développement identitaire
- De maintenir l’espoir et l’acquisition des tâches développementales : socialisation, scolarisation, insertion dans un milieu de travail
- D’éviter les rupture trop longues du plan vocationnel et social
- De miser sur la relation de confiance et de réduire les traitements coercitifs
Phases évolutives de la schizophrénie
Phase prémorbide – (début de la maladie) – Prodromes – (début de l’épisode) – Symptômes psychotiques – (fin de l’épisode) – Phase résiduelle
Durée de la maladie : commence au « début de la maladie » et dure…
(Cité dans Dellamillieure et al, 2009 : 80). Comité Dépistage, stip. 2011
Schizophrénie et son traitement
Symptômes positifs :
- Délire
- Hallucinations
- Discours désorganisé
- Comportement désorganisé
Symptômes négatifs :
- Alogie – Anhédonie
- Avolition
- Retrait socialisation
- Affect émoussé
Effets secondaires : Dysfonctionnement social
- Dans le travail
- Dans les relations
- Dans les soins personnels
Déficits cognitifs
- Attention
- Mémoire
- Fonctions exécutives
- Autocritique
Symptômes affectifs
- Dysphorie
- Idéation suicidaire
- Désespoir
- Dépression

Traitement de la schizophrénie : les buts
- Maîtriser les symptômes positifs
- Réduire au minimum les symptôme négatifs
- Réduire au minimum les symptômes de comorbidité
- Atténuer les plus possible les effets secondaires
- Favoriser l’observance thérapeutique
- Prévenir les rechutes
- Permettre la réinsertion sociale
- Améliorer la qualité de vieillesse
Traitement de la schizophrénie :
- Action des neuroleptiques (dans le cas d’un excès de dopamine) – message afférent – message efférent équivalent
- Dopamine – transporteur de la dopamine
- Récepteur de la dopamine – Neuroleptique.
- Posologie recommandée pour les antipsychotiques oraux
- Posologie recommandée pour les antipsychotiques injectables IM – longue action
Aujourd’hui un certain nombre de patients auront une rémission complète des symptômes. Les risques de rechute sont toutefois élevés
Facteurs importants pour pronostic :
- Prise des médicaments
- Consommation de drogue
- Fonctionnement avant la maladie
- Réseau de support
Schizophrénie : prévenir les rechutes
Arrêter de consommer
Prendre la médication (40-60% des rechutes sont dues à la non-observance
Réduire les stresseurs
Psychose et cannabis
- Cannabis avant l’âge de 16 ans = plus grande probabilité de présenter des symptômes psychotiques 10 ans plus tard
- Étude CHU Ste-Justine : consommation quotidienne ou hebdomadaire à l’adolescence augment de 160% le risque de vivre des expériences psychotiques récurrentes
- 50% des psychoses « toxiques » ont fini par développer un trouble du spectre de la schizophrénie 9 ans plus tard.
- L’usage du cannabis contribue au développement de troubles cognitifs pouvant persister à long terme
(peuvent nuire au succès scolaire) - Le cannabis augmente : le risque de rechute; les symptômes négatifs de la psychose
Cannabis
- Augmente le risque de développer une maladie psychotique telle que la schizophrénie
- Précipite sa survenue (en moyenne 2,7 ans plus tôt)
- Réduit la probabilité de rémission symptomatique et fonctionnelle
Schizophrénie : prévenir les rechutes
Approche multidisciplinaire adaptée à chaque patient, à ses comorbidités et au stade de sa malafie :
- Psychoéducation, pairs, formation
- Suivi dans la communauté
- Interventions familiales, soutien SQS
- Support à l’hébergement et au retour au travail
- Entraînement aux habilités sociales
- Saines habitudes de vie (sport, nutrition, consommation)
Rôle du psychiatre :
- Médecin, spécialisé en santé mentale
- Diagnostic
- Plan de traitement
- RX et surveillance des effets secondaires
- Travaille de concert avec l’équipe de réadaptation multidisciplinaire
Visée : Rétablissement
Outil de dépistage de la SQS : but
Aider les professionnels spécialisées en éducation, les parents et les employés des services sociaux et de santé du Québec ainsi que les jeunes, à apprendre à reconnaître les signes précoces d’un épisode psychotique, et à adapter une approche proactive en matière de consultation et d’intervention.
Sources :
Jeunes.refer-o-scope.com
schizophrenie.qc.ca
aqppep.ca
premierepisode.ca.
Schizose : H. Claude a désigné sous le nom de schizose un groupe d’altérations mentales qu’il divise en 3 sous-groupes : schizoïdie, schizomanie, schizophrénie. Les schizoses seraient dues, d’après cet auteur, à une altération fonctionnelle des associations cortico-thalamo-striées.
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