La prothèse dentaire

La prothèse dentaire au Québec

par Théo. Côté

Tous, tant que nous sommes ici-bas, nous cherchons le bonheur : voilà une vérité que personne ne peut nier. Toutes nos pensées et tous nos actes sont dirigés de près ou de loin vers cet objectif : le bonheur.

Et ce bonheur que nous rêvons, que nous convoitons, que nous poursuivons si avidement, si fébrilement dirais-je, avec quelle rapidité il nous échappe quand nous l’atteignons, ou mieux, quand nous croyons l’atteindre. C’est que, comme le dit le poète, le bonheur est chose légère, passagère, on croit l’atteindre, on le poursuit, il s’enfuit. En d’autres termes, pas de bonheur parfait ici-bas; ce ne sont que des miettes.

Tous, nous savons cela et cependant, tous, nous sommes à la poursuite du bonheur et nous le cherchons dans des sources extrêmement diverses, qu’il serait trop long d’énumérer ici. Mais tous avoueront avec moi que la source primordiale du bonheur terrestre c’est la santé, – fonctionnement normal ou, si vous aimez mieux, parfait de tous les organes qui composent notre économie. J’ai dit, parfait. Quel vain mot ! car il n’y a rien de parfait dans ce bas monde ; autre grande vérité que celle-là, et il nous a été donné maintes fois, n’est-il pas vrai ? pour ne pas dire à tout instant au cours de notre existence de la constater cette vérité, souvent avec quelle amertume. Notre être n’est pas parfait, notre pauvre nature subit hélas! les assauts du temps et impuissants sommes-nous à arrêter les ravages qui en sont les conséquences. Et pourtant l’homme est le chef-d’œuvre de la création ! C’est que son corps vulnérable et mortel abrite une âme spirituelle qui seule doit vivre, – autre grande vérité à méditer au cours de notre existence. Mais passons.

… Et alors notre pauvre corps, un peu tous les jours, est voué aux lézardes, à la désorganisation, aux infirmités, que sais-je?…

La bouche humaine, pas moins que toutes les autres parties de notre être, n’est exempte de ce phénomène naturel : la désorganisation, les infirmités des parties qui la composent, à ce point qu’un jour vient et fatalement où il nous faut faire le sacrifice de notre denture et de ce fait devenir des malheureux édentés. Et pourtant ces dents avaient des rôles bien importants à accomplir : mastication des aliments, phonation, ornementation ; bref, elles contribuaient à nous donner un peu de bonheur et nous en voilà privés. Quel désastre ! quel malheur !

Mais voici que la prothèse dentaire va venir à notre secours pour suppléer dans une certaine mesure aux fonctions de ces organes disparus, pour nous procurer à nouveau ce bonheur perdu.

La prothèse dentaire n’est pas une science nouvelle. Loin de là, elle est vieille comme le monde.

Pour nous en rendre compte, il suffit de visiter les musées rétrospectifs de l’art dentaire, en Europe, aux États-Unis, un peu partout. Dans ces musées nous voyons des pièces de prothèse qui datent des temps les plus reculés de la vie des peuples, pièces qui ont été trouvées dans la bouche des momies égyptiennes ou autres, lors des fouilles faites par les archéologues. Il va sans dire que ces pièces sont loin d’être parfaites : des morceaux d’os ou d’ivoire taillés ou sculptés tant bien que mal, d’un ajustement en bouche qui devait laisser beaucoup à désirer, mais pièces tout de même qui contribuaient à améliorer quelque peu le sort de ces pauvres édentés du temps.

Et les siècles ont passé, et la prothèse dentaire a évolué ; évolution, certes, dans la nature des matériaux employés à leur construction (à ce point que les pièces actuelles sont de véritables trompe-l’œil), mais évolution surtout dans les procédés de construction, d’adaptation et d’ajustement en bouche ; procédés basés sur des connaissances scientifiques plus étendues : science médicale, sciences naturelles, en y joignant des connaissances artistiques assez avancées. Et ces pièces de prothèse moderne, à part d’être un sujet d’orgueil pour ceux qui les portent, parce que plus décoratives pour une bouche édentée, rendent des services fonctionnels quasi égaux à ceux que leur rendaient leurs vraies dents. N’est-ce pas là un peu de bonheur dans la vie d’un être humain ?

Et les années s’écouleront… et la prothèse dentaire continuera à évoluer, à progresser, car le champ est vaste.

Qui dira maintenant que la prothèse dentaire ne joue pas un rôle important dans l’existence humaine?… Qui dira qu’elle n’est pas un auxiliaire précieux de la santé, de la beauté et par conséquent du bonheur?…

Dr Théo. Côté, Professeur de prothèse et directeur – adjoint.

Sourire
Un sourire… Illustration: Megan Jorgensen.

Voir aussi :

Laisser un commentaire