Poire

Poire au Québec

La poire (Pyrus communis, P. sinensis (serotina, pyrofolia) est un fruit de la famille de rosacées. Dans pratiquement toutes les langues occidentales, son nom est dérivé du latin Pyra, mais ce fruit est originaire du Moyen-Orient et des zones subalpines du Cachemire.

La poire est un fruit à pépins caractérisé par un renflement de grosseur variable à sa base et surmonté d’un cou plus ou moins prononcé et effilé.

Le poirier ressemble au pommier, une espèce cousine, il pousse dans la plupart des pays tempérés.

Dans la langue française, ce terme est apparu au XIIe siècle, mais en Asie, les agriculteurs ont commencé à domestiquer le poirier il y a 7 000 ans. Les Grecs auraient apprécié ce fruit puisqu’Homère disait d’elle que c’était un cadeau des dieux.  Les Romains auraient plusieurs fois croisé le poirier et auraient créé une cinquantaine de variétés. À l’heure actuelle, il y aurait dans le monde plus de 15 000 variétés, toutes dérivées de deux espèces : la poire dite asiatique (Pyrus sinensis) et la poire dite européenne (Pyrus communis).

Une poire bien mûre exhale tous ses arômes et, au toucher, est légèrement souple autour du pédoncule. Comme elle s’oxyde facilement une fois coupée, il faut tremper les morceaux ou les tranches de la poire dans une eau citronnée pour les empêcher de brunir.

La valeur nutritive de la poire

La valeur nutritive de la poire n’est pas uniforme en raison du grand nombre de variétés. En général, elle contient 83% d’eau, 0,4 grammes de matières grasses, 0,4 grammes de protéines, 15 grammes d’hydrates de carbone, constitués en partie de levulose et 60 calories/100 grammes.

Les bienfaits de la poire

Les médecins sont d’avis qu’un apport substantiel d’antioxydants, présents dans les fruits et légumes, dont la poire, réduit les risques de certains types de cancers.

La pelure des poires, ajoutée à une diète par ailleurs riche en cholestérol réduit l’augmentation des lipides sanguins et augment la concentration en antioxydants du sang. Il semblerait également que la consommation de la poire entière, plutôt que seulement la chair, procurerait un maximum d’antioxydants.

Une étude a révélé que la consommation de poires aurait des effets variables sur la capacité anti-oxydante et sur les lipides sanguins selon qu’on soit fumeur ou non-fumeur. En effet, la consommation quotidienne de fruits (une poire, une pomme ou une tasse de jus d’orange) augment la capacité anti-oxydante chez les non-fumeurs. Chez les fumeurs, les chercheurs ont surtout observé une diminution des lipides sanguins.

La poire constitue une source élevée de fibres alimentaires, importantes pour la régularisation du transit intestinal et la prévention des maladies cardiovasculaires9. Environ deux tiers des fibres contenues dans la poire sont des fibres insolubles et la pelure de la poire contient plus de fibres que sa pulpe.

Selon des chercheurs, les poires issues de l’agriculture biologique posséderaient des quantités plus élevées de composés phénoliques comparativement aux poires de culture classique. Ces dernières en contiendraient tout de même une quantité appréciable.

La poire crue et en conserve est une bonne source de cuivre.  La poire crue est une source de vitamine C, de vitamine K. Ce fruit est passablement riche en potassium, en sélénium et en vitamines du complexe B.

Précautions

La poire contient du sorbitol et du fructose, des types de sucres qui peuvent occasionner des malaises gastro-intestinaux (gaz, ballonnements, douleurs abdominales, diarrhée) chez les personnes sensibles. Les individus souffrant du syndrome de l’intestin irritable sont particulièrement vulnérables. Une consommation quotidienne de 50 g ou plus de fructose peut également provoquer de la diarrhée (équivalent environ à 5 poires moyennes ou à 2 ½ tasses (625 ml) de nectar de poire).

Chez les enfants, la consommation de nectar de poire ainsi que de jus de pomme pourrait être une cause de diarrhées chroniques idiopathiques. Il pourrait également y avoir un lien entre l’agitation des bébés et une intolérance au jus de poire. Si des symptômes gastro-intestinaux se manifestent, il est important de vérifier si ces boissons sont en cause.

La poire est un aliment incriminé dans le syndrome d’allergie orale. Ce syndrome prend la forme d’une réaction allergique à certaines protéines d’une gamme de fruits, de légumes et de noix. Il touche souvent des personnes ayant des allergies aux pollens de l’environnement. Les personnes allergiques qui consomment la poire crue (la cuisson dégrade habituellement les protéines allergènes) ressentent des démangeaisons et des sensations de brûlure à la bouche, aux lèvres et à la gorge. Les symptômes peuvent apparaître, puis disparaître quelques minutes après avoir consommé ou touché l’aliment incriminé.

Conservation

Pour acheter, il faut rechercher une poire lisse, ni trop dure, ni trop molle, exempte de moisissures et de meurtrissures.
La conservation est une tâche délicate, parce que la poire amollit facilement et devient alors aigrelet et goûte le fermenté
Si elles sont fermes à l’achat, les poires se garderont de 3 jours à trois semaines environ. Si elles ne sont pas trop mûres, on peut aussi les conserver plusieurs semaines au réfrigérateur, dans le tiroir à fruits et légumes, ou au caveau.

On peut aussi faire sécher la poire, la congeler cuite ou en faire des confitures, des conserves au sirop, des chutneys et beaucoup plus.

Il ne faut pas l’entasser et il faut éviter de la mettre dans un sac ou un récipient fermé car le gaz éthylène qui se dégage lors du mûrissement la fait vite dépérir. Il faut tenir la poire éloignée des pommes de terre, choux, oignons, pommes et autres aliments à forte odeur, qu’elle absorbe facilement.

D’ailleurs, la poire supporte mal la congélation sauf si elle est cuite.

la poire
La poire. Photo : © GrandQuebec.com.

Bibliographie

  • Agence canadienne d’inspection des aliments. Syndrome d’allergie orale.
  • Site Web PasseportSante.net
  • Dictionnaire encyclopédique des aliments. Solange Monette, 1989, éditions Québec/Amérique.
  • Dauzat Albert, Dubois Jean, Mitterand, Henri. Nouveau dictionnaire étymologique et historique, Librairie Larousse, France, 1971.
  • Desaulniers Marguerite, Dubost Mireille. Table de composition des aliments, volume 1 et 2, Département de Nutrition, Université de Montréal, Canada, 2003.
  • Pear Bureau Northwest. USA Pears. www.usapears.com
  • Tannahill Reay. Food in History, Three Rivers Press, États-Unis, 1988.
  • The world’s healthiest foods. Pear. www.whfoods.com
  • Toussaint-Samat Maguelonne. Histoire naturelle et morale de la nourriture, Bordas, France, 1987.
  • Bazzano LA, Serdula MK, Liu S. Dietary intake of fruits and vegetables and risk of cardiovascular disease. Curr Atheroscler Rep. 2003.
  • Rimm EB, Ascherio A, et al. Vegetable, fruit, and cereal fiber intake and risk of coronary heart disease among men. JAMA.

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