Ortie

Ortie au Québec

L’ortie (noms botaniques : Urtica dioica (grande ortie), Urtica urens (petite ortie ou ortie brûlante), famille des urticacées, nom en anglais : nettle) est une herbacée vivace, originaire des régions tempérées de l’Eurasie. On consomme ses parties aériennes et les racines. L’ortie se cultive facilement au jardin ou en pot dans la maison.

Naturalisée sur tous les continents à l’exception de l’Antarctique, l’ortie peut s’élever jusqu’à un mètre. Elle colonise volontiers les abords des lieux habités qui sont négligés. Cette plante préfère un sol riche en azote, et sa floraison se produit de juin à septembre.

Historique de l’ortie

L’ortie était bien connue des Grecs, qui l’appelaient Alalyphe, et des Romains. Ces peuples s’en servaient pour soigner la toux, l’arthrite, la tuberculose, ainsi que pour stimuler la pousse des cheveux.

On sait également que la pratique de la flagellation thérapeutique avec des tiges d’orties remonte à l’Antiquité. Nicholas Culpeper, médecin anglais de la première moitié du XVIIe siècle, la recommandait pour soigner les maladies des vaisseaux sanguins et des voies respiratoires.

Les Amérindiens s’en servent pour soulager les douleurs rhumatismales, ainsi que pour soutenir les femmes durant l’accouchement.

Les bienfaits de l’ortie

La racine d’ortie est connue pour sa faculté de soulager les problèmes de mictions reliés à l’hypertrophie bénigne de la prostate (phases I et II). Pourtant, l’efficacité est plus prononcée en combinaison avec du palmier nain.

On croie que les parties aériennes de l’ortie soulagent les douleurs de l’arthrose et de l’arthrite rhumatoïde (rhumatisme). En fait, les parties aériennes de cette plante irriguent les reins, la vessie et les voies urinaires en cas d’inflammation. Elles traitent ou préviennent la formation de calculs rénaux.

Elles sont connues également par sa capacité de soulager les symptômes de la rhinite allergique (rhume des foins); traiter les piqûres d’insectes. La croyance populaire est d’avis que la plante stimule la pousse des cheveux et c’est peut-être vrai.

Il existe de nombreux préparations dans le marché : extraits de racine d’ortie, normalisés ou non, présentés sous forme liquide ou solide ; racines séchées qui servent à préparer des décoctions ; feuilles et fleurs séchées qu’on peut infuser et prendre quelques  fois par jour ; extraits solides ou fluides en capsules ou comprimés ; teinture alcoolique et même le jus de l’ortie (quelques compagnies fabriquent un jus d’ortie stabilisé qui se conserve bien et qui est offert dans certains magasins de produits naturels). Un bon extracteur à jus fera également l’affaire, mais ce jus ne se conservera que quelques heures.

Pour les douleurs rhumatoïdes, on recommande l’esprit d’ortie (parties aériennes distillées – 50 % d’alcool) : badigeonner les parties atteintes, plusieurs fois par jour ou utiliser en compresse ou en cataplasme. On peut utiliser les feuilles fraîches, en les appliquant pendant 30 secondes sur la partie douloureuse peut soulager les douleurs arthritiques

Consommation de l’ortie

En Europe, on consomme l’ortie volontiers en potage ou en salade. Avec les feuilles de pissenlit et d’autres verdures printanières, les jeunes pousses d’ortie faisaient autrefois partie des « cures du printemps ». À noter que le pouvoir urticant des poils d’ortie est inactivé par la cuisson et le séchage ainsi que par le procédé d’extraction qui permet la fabrication de suppléments.

En médecine traditionnelle de l’Inde, connue comme médecine ayurvédique, on emploie l’ortie en association avec d’autres plantes pour traiter les hémorragies utérines, les saignements de nez, les éruptions cutanées et l’eczéma.

En raison de sa haute teneur en chlorophylle, on a utilisé cette plante comme colorant vert naturel dans les conserves de légumes. D’ailleurs, tout comme la fibre du lin, celle d’ortie a servi à la fabrication de tissus et de papier.

Les jardiniers connaissent, pour leur part, les vertus du purin d’ortie comme engrais naturel.

Précautions, effets indésirables et contre-indications

La thérapie d’irrigation (pour irriguer reins, vessie, etc.) est contre-indiquée en cas d’oedème.

Les feuilles fraîches d’ortie causent sur la peau une vive sensation de piqûre, généralement passagère et sans conséquence sérieuse. On a rapporte un cas d’oedème grave de la langue chez une patiente de 32 ans ayant sucé une feuille fraîche d’ortie (Urtica urens). Il est possible que l’oedème ait été aggravé par l’acide acétylsalicylique (aspirine) que la patiente avait pris pour calmer la douleur.

Quant aux extraits de racine, environ 2 % des participants aux études cliniques ont rapporté des effets indésirables, principalement d’ordre urogénital : impuissance et diminution de libido.

Par contre, les parties aériennes de l’ortie sont virtuellement sans effets indésirables.

Laval Robinier
Robinièr dans le parc des Prairies, dans la ville de Laval. Photographie de GrandQuebec.com.

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