Plusieurs de nos médecins prennent le chemin des USA
Médecins émigrent du Québec : Ceux qui l’embouchent, s’occupent de lui obtenir un permis de travail et une licence pour pratiquer en Caroline du Sud. Ses enfants sont enthousiasmés à l’idée de vivre dans un pays au climat plus chaud. Quant à lui, il travaillera moins pour toucher beaucoup plus d’argent.
Malgré ses bénéfices, le jeune médecin ne fait aucunement preuve d’enthousiasme lorsqu’il rappelle qu’il a décidé d’abandonner sa pratique dans la région d’Ottawa pour aller travailler aux États-Unis.
« Je suis désappointé d’avoir à partir », de dire ce médecin qui a réclamé l’anonymat parce que beaucoup de ses patients ne savent pas encore qu’il les quittera en août prochain. Ici, je ne me sens pas désiré. Je travaille dur, j’ai un bon job et j’aide beaucoup de gens. Mais cela ne veut rien dire. »
Ce jeune généraliste de 33 ans n’est qu’un des nombreux médecins qui émigrent en grand nombre vers les États-Unis. On n’en a jamais vu autant quitter le Canada depuis les années 1970.
Une rémunération plus élevée, une fiscalité moins vorace de meilleures chances d’avancement et même le climat plus clément sont autant de facteurs qui attirent nos praticiens vers le Sud.
Alors que beaucoup de ces médecins reviennent au Canada après leur internat aux États-Unis. Il faut admettre qu’il y a plus d’entre eux qui partent comparativement à ceux qui reviennent. Le Dr. Byron Lemmex, président de l’Académie de médecine d’Ottawa, affirme qu’il n’est pas difficile de comprendre pourquoi.
« Si vous aviez le choix entre deux domiciles, l’un où les gens vous lancent des pierres, vous insultent, vous traitent de tous les noms, et un autre où on vous prie de vous installer, où on vous dit qu’on vous aime et où vous gagnerez plus d’argent, le choix n’est pas difficile à faire.
(Texte publié le 29 avril 1995).