La maladie d’Alzheimer : Quand la mémoire flanche
Il est normal, avec les années, d’avoir tendance à oublier certaines choses. Toutefois, les pertes de mémoire sont parfois attribuables à une affection bien connue du grand public : la maladie d’Alzheimer. Au Canada, cette maladie de plus en plus répandue fait partie du quotidien d’un bon nombre de personnes – tant celles qui en sont atteintes que leurs proches. Cette maladie fait peur à bien des gens, car elle s’accompagne d’une part d’inconnu. En effet, il est souvent difficile de prévoir son évolution. Le fait de mieux connaître la maladie d’Alzheimer est un atout pour tous ceux qu’elle touche directement ou indirectement.
Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer ?
La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative au cours de laquelle des cellules de certaines zones du cerveau cessent de fonctionner et meurent. Cette maladie survient la plupart du temps après l’âge de 65 ans, mais peut également se manifester plus tôt. Irréversible, elle évolue de telle façon que la personne qui en est atteinte perd petit à petit ses facultés et son autonomie.
Les études scientifiques effectuées à ce jour n’ont pas encore permis de cerner les causes exactes de la maladie.
Comment reconnaître la maladie d’Alzheimer à ses débuts ?
Il peut parfois être difficile de détecter la maladie d’Alzheimer naissante. Toutefois, si vous ou un de vos proches présentez un ou plusieurs des symptomes suivants, il pourrait être judicieux d’en discuter avec un médecin :
- pertes de mémoire qui affectent les activités quotidiennes;
- difficultés à effectuer les tâches quotidiennes;
- troubles de langage ou difficulté à s’exprimer comme avant;
- tendance à se répéter;
- désorientation dans l’espace et dans le temps;
- altération du jugement;
- difficultés à appréhender les abstractions;
- tendance à égarer des objets;
- sautes d’humeur ou changements de comportement;
- modifications des traits de caractère ou de la personnalité;
- perte d’intérêt envers les activités familières ou nouvelles.
Le fait de présenter de tels symptômes ne veut pas forcement dire que l’on soufre de la maladie d’Alzheimer. Toutefoirs, le médecin voudra peut-être évaluer la situation ou effectuer certains tests.
Comment faire face à la maladie d’Alzheimer ?
Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer est souvent la source de beaucoup d’émotions, de bouleversements et de questionnements. Il marque le début d’une nouvelle réalité qui risque de nécessiter une adapttion, tant de la part de la personne touchée que de la part de son entourage. Les différentes sphères de la vie professionnelle, sociale, relationnelle, communicationnelle, comportementale, etc. risquent d’être perturbées dans une certaine mesure.
À la suite du diagnostic, il est important d’être informé, outillé et, surtout, entouré de professionnels compétents. Médecins, infirmières, psychologues, nutritionnistes, ergothérapeutes, récréologues, travailleurs sociaux, éducateurs spécialisés… Les ressources professionnelles pour aider la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ne manquent pas. Le pharmacien peut également être un allié précieux. Il peut notamment participer à la recherche de ressources ainsi qu’à la gestion et au suivi de la médication.
Il n’existe actuellement aucun médicament ni traitement permettant de guérir la maladie d’Alzheimer ou d’enrayer sa progression. Toutefois, plusieurs médicaments peuvent atténuer certains symptômes. Votre pharmacien saura vous renseigner à ce sujet. De plus, il pourra vous conseiller d’autres mesures saltaires.
Pour plus de renseignements sur la maladie d’Alzheimer et les médicaments consultez votre pharmacien.
(Texte rédige par l’Académie Jean-Coutu. Conseil santé, on pense à vous).

Maladie d’Alzheimer par Antoine Porot
Forme de démence présénile, décrite par Alzheimer en 1906, puis en 1911, qui se différencie de la démence sénile banale par la précocité de son apparition, et aussi d’une autre démence présénile très voisine : la maladie de Pick (voir le mot Pick). J. Delay, Brion, Escourolle (A. M. P., avril 1957 et P. M., numéros 67 et 68, septembre 1957) ont fait une étude parallèle de ces deux propos de 38 observations dont un certain nombre suivi d’examens anatomiques; ils y ont ajouté les examens encéphalographique et pneumoencéphalographique, assez différents d’un cas à l’autre. Il semble donc que le mouvement nosologique qui tendait à les confondre sous une dénomination commune d’encéphalose présénile, ne soit pas justifié et c’est contre cette tendance qu’ont pris position J. Delay et ses collaborateurs.
Description clinique. – La maladie d’Alzheimer survient entre 50 et 60 ans, mais quelquefois peut débuter plus précocement (35 ans dans un cas signalé par Marchand avec mort à 42 ans). Elle frappe surtout les femmes (58 femmes pour 22 hommes dans une statistique de T. et H. Sjogren).
Elle se caractérise par les signes suivants :
a) Syndrome mental : affaiblissement intellectuel progressif, profond, avec faiblesse de l’attention, perte de l’initiative, confusion mentale et désorientation spatiale. En outre, il a y a fréquemment de l’agitation et des réactions impulsives et, sur le tard, des stéréotypies.
Cette déchéance mentale contraste avec une intégrité physique relative et longtemps prolongée. L’évolution dure du quatre à huit ans, aboutit à la démence profonde, au gâtisme et à la cachexie terminale.
b) Syndrome aphaso-agnoso-apraxique : il est un des éléments les plus caractéristiques de cette affection. Il se manifeste :
Par des troubles du langage intéressant l’articulation des mots : dysarthrie progressive et graves désordres de la série aphasique, désintégration et appauvrissement du vocabulaire, dissociations verbales, redites syllabiques et, finalement, babil incompréhensible.
Par des signes de la série agnosique : agnosies diverses, et de l’apraxie. Dide et Guiraud lui avaient donné le nom de « cérébro-sclérose agnoso-apraxie ».
c) Autres signes neurologiques : on a pu signaler d’autres signes neurologiques, en particulier de la cécité d’origine corticale, des paratonies, plus rarement des rigidités qui donnent à penser que la lésion peut gagner en profondeur les noyaux striés. T. et H. Siogren ont insisté beaucoup sur la précocité des troubles de la marche et de la rigidité. De petites attaques convulsives ne sont pas rares.
Anatomie pathologique : La maladie d’Alzheimer se caractérise par une atrophie cérébrale plus ou moins diffuse avec circonvolutions d’aspect ratatine dont la localisation et les caractères histologiques fournissent un appoint pour le diagnostic de la maladie de Pick et l’explication de leurs symptômes respectifs. L’atrophie du cortex est plus diffuse avec plaques séniles pouvant aller au lobe frontal jusqu’au lobe occipital tandis que dans la maladie de Pick l’atrophie intéresse surtout la région fronto-temporale antérieure.
L’état des ventricules fournit une donnée intéressante; ils sont en général dilatés, mais on relève une dilatation de la corne occipitale qui a une valeur diagnostique indiscutable, tandis que dans la maladie de Pick la dilatation frappe surtout la région frontale et temporale; le 3e ventricule peut être dilaté, mais généralement moins que dans la maladie de Pick.
C’est au point de vue histologique que l’on trouve les deux stigmates les plus caractéristiques :
La chromatolyse totale des cellules nerveuses : dans ces cellules mortes, les imprégnations argentiques décèlent un réseau fortement coloré (cellules d’Alzeimer).
La fréquence dans l’intervalle des cellules de plaques spéciales argyrophiles très nombreuses et très apparentes. Toutes ces lésions sont indépendantes d’altérations vasculaires toujours absentes.
Tous ces traits cliniques et anatomiques permettent donc d’individualiser un type de démence présénile très à part de la démence sénile banale.
Données pathogéniques. Dans ces dernières années on a insisté sur le caractère familial et héréditaire (deux sœurs âgées respectivement de 38 et 45 ans dans une étude de Marchand, Leconte et Halpern (P. M., 1956, #61).
Au point de vue pathologique, pour ces auteurs, la sénescence ne saurait être mise en cause; il s’agit de lésions abiotrophiques de la cellule nerveuse qui est primitivement handicapée dans sa vitalité; sa dégénérescence est progressive et irrémédiable. Cette conception abiotrophique s’applique, pour les mêmes auteurs, à une maladie voisine, la maladie de Pick, de symptomatologie et de localisation anatomiques; un peu différente cependant. Le rôle de l’hérédité reste le facteur le plus important puisque dans la même famille, on peut noter d’autres affections neuropsychiques hérédo-dégénératives (Marchand).
X. Abely, P. Guiraud. Mme Decjpsac et M. Jeannau (A. M. P., février 1958) ont signalé un cas de maladie d’Alzheimer à évolution aiguë (3 mois) chez une maladie de 63 ans; par ailleurs, cette malade était diabétique et l’on trouva, à l’autopsie, un petit adénome hypophysaire; les lésions anatomiques du cerveau étaient bien celles rencontrées dans la maladie d’Alzheimer.
Les examens pneumoencéphalographiques : les images péricérébrales seraient seraient pour J. Delay sans valeur diagnostique pour les atrophies diffuses de la maladie d’Alzheimer.
La dilatation ventriculaire est toujours très nette en arrière dans les cas de maladie d’Alzheimer, alors qu’elle est limitée à la corne frontale et à la corne temporale dans les cas de maladie de Pick, les segments postérieurs restent normaux.
L’électroencéphalographie montre dans la maladie d’Alzheimer une altération des tracés plus nette que celle relevée dans la maladie de Pick ; ce qui s’explique pour J. Delay, parce que dans la maladie d’Alzheimer, l’atrophie plus généralisée touche les territoires postérieurs.
Ant. Porot.

Encéphaloses
Nom donné à des lésions dégénératives des centres nerveux, généralement progressives et se traduisant habituellement par des symptômes déficitaires avec ou sans signes de majoration locale. Ces états dégénératifs sont dus à des phénomènes de vieillissement ou à des intoxications, à des avitaminoses et autres modifications de l’état général ou humoral. Ils sont à distinguer des processus inflammatoires (encéphalites), des troubles simplement ischémiques (artério-sclérose cérébrale), ou d’autres processus organiques. Les types les plus nets de ces encéphaloses sont certaines démences préséniles comme la maladie de Pick et la maladie d’Alzheimer .
On a décrit aussi, sous le nom de « plioenchéphalose », des lésions dégénératives du tronc cérébral rencontrées chez des alcooliques chroniques (Okhuma).
Voir aussi :