Inuffisance rénale et troubles mentaux

Insuffisance rénale et « folie brightique »

De tout temps, on avait décrit dans les néphrites chroniques et dans l’urémie des troubles mentaux assez fréquents et importants réunis sous le nom de « folie brightique ». Dans l’amas des faits accumulés, on peut décrire plusieurs aspects cliniques :

a) Nombre de brightiques sont des asthéniques, des ralentis à paresse intellectuelle qui tient surtout à la lenteur des opérations, parfois même à une légère obtusion. Il s’y ajoute des céphalées, de l’insomnie, des cauchemars nocturnes avec ébauche d’hallucinations plus ou moins vives et subagitation parfois.

b) Quelques-uns font des épisodes aigus franchement confusionnels, nettement délirants avec réactions parfois actives : fugues, agitation, terreur anxieuse, rappelant celles de l’alcoolisme (fugues urémiques de Claude et Cellier).

Signalons, à ce propos, la possibilité d’états catatoniques et cataleptoïdes, déjà observés par Brissaud et Lamy. A retenir aussi la possibilité de délires d’allure systématisée, mais d’origine onirique qui, chez des sujets adultes, pourraient être pris pour des délires paranoïaques.

c) Certains tableaux de ces psychoses urémiques évoquent l’aspect d’une paralysie générale en raison de l’hébétude jointe à du tremblement, à de l’embarras de la parole o à du myosis (Bériel).

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– Lemierre, élève de Widal, a procédé, en 1923, au démembrement de l’urémie cérébrale et cherché à préciser ce qui revenait à chacun des facteurs constitutifs.

  1. Dans l’azotémie, le malade est toujours las. Il somnole le jour, ne peut dormir la nuit. Sa vue s’obscurcit par la rétinite albuminurique : il a alors des troubles digestifs. Les troubles psychiques en rapport avec la rétention ascendante des déchets azotés sont donc des psychoses durables.
  2. Dans la chlorurémie, l’œdème cérébral essentiellement mobile, amène des symptômes variables dans leur tenue. Les troubles psychiques ne consistent donc guère qu’en bouffées délirantes intermittentes.
  3. L’élément hypertensif donne des accidents cérébraux survenant par à-coups. On peut y rencontrer des accès de type maniaque ou des bouffées hallucinatoires.

L. Blum et Brown ont signalé, au point de vue pathogénique, la rétention chlorurée sèche dans la substance grise de l’écorce. Ce phénomène entraînerait un bouleversement complet de l’équilibre acido-basique et colloïdal des cellules nerveuses.

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