La grippe : pas de danger d’épidémie

Pas de danger d’épidémie actuellement

Selon le ministère de la Santé du Québec, même s’il y a l’augmentation des cas de grippe (en janvier 1969), surtout à Montréal, rien n’indique que cette augmentation pourrait aller jusqu’à l’épidémie. Le relevé fait dans les écoles et les industries, révèle que l’absentéisme, sans être inquiétant, y est un peu plus élevé qu’à pareille date, l’an dernier. Dans les écoles montréalaises, on signale moins de 10 pour cent d’absences et elles ne sont pas nécessairement en fonction de la grippe.

Dans la majorité des industries, la situation est normale bien que quelques entreprises comptent de 10 à 20 pour cent d’absences. Le ministère signale que ce relevé a été fait durant la période des Fêtes.

Des qu’on s’éloigne de la métropole, l’absentéisme dans les industries tombe à 2 et à 5 pour cent, ce qui devient tout à fait normal pour la période de l’année. Dans les écoles en dehors de Montréal, les absences varient entre 2 et 8 pour cent, ce qui est aussi normal. À Québec, on signale le fait que seulement cinq classes ont dû fermer leurs portes à cause d’absences. Là encore, il n’est pas question de parler d’épidémie.

Au sujet des décès causés par la grippe et ses complications pulmonaires, le ministère ajoute que les constatations invitent à la prudence. Puisque 70 pour cent des morts listées sont survenues chez des personnes de plus de S0 ans, le ministre Jean-Paul Cloutier conseille fortement à tous les gens âgés de se prémunir contre la grippe au moyen de la vaccination.

La grippe

Une personne sur deux tombe autour de nous, frappée par la grippe de Hong-Kong, quand ce n’est pas deux sur trois, comme dans l’équipe « familiale » de notre journal (Le Soleil).

Bon, chacun doit avoir « sa » grippe par année, mais ce n’est pas une grippe ordinaire, d’autant plus dangereuse que la personne atteinte ne se rend même pas compte de ce qui lui arrive, et ce n’est qu’au bout d’une semaine, quand elle se frappe contre les murs dans le passage, quand commencent les cauchemars ou le délire, qu’elle prend peur et décide de faire venir le médecin. Une semaine de perdue pour elle, une semaine de contagion de plus pour les autres, mais surtout un état physique dangereusement affaibli et un état mental dépressif, qui donne le goût de se laisser aller, sinon de tout lâcher.

Puisque eux ne s’en rendent même pas compte, c’est aux bien-portants, aux non-encore-touchés de veiller sur toutes les personnes atteintes; c’est d’ailleurs un bon moyen de s’assurer le même service, quand viendra notre tour!

Les hommes, et les plus forts, tombent (heureusement, si l’on peut dire!) et ils sont les premiers à garder volontairement le lit, durant une semaine. Quand on a un frère sportif (vous connaissez Claude?) ou un patron bourreau de travail qui avoue candidement « Je ne savais pas qu’on pouvait être si malade… » on prend ensuite la grippe au sérieux.

Encore, les hommes, eux, ont leurs femmes pour les soigner, mais la femme-épouse – et-mère? Quand elle en a six sur les bras, autant qu’au lit, que lui arrive-t-il?

Et elle se croit ensuite incomprise…

Square Saint-Louis. Photo de GrandQuebec.com.

« Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappes »… ce bout de fable de notre ami la Fontaine qui parlait de la peste, s’applique admirablement à la vague de grippe qui sévit présentement dans notre région. C’est ainsi que, ce matin, notre photographe a pu saisir cette photo pour le moins de circonstance II s’agit du reporter Jos Hardy qui, malgré la grippe s’est rendu à son travail pour vous servir. Il doit cependant ingurgiter médicaments et moucher continuellement. On le voit même en train de travailler, chapeau sur la tête, foulard eu cou et, nous ne le voyons pas sur le photo, bottes doublées aux pieds. La grippe est maligne, faites comme lui, gardez-vous au chaud :

Photographe Jos Hardy. Photo de Le Soleil.

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