Le Complexe Marie-Clarac dans le Montréal-Nord
Aujourd’hui pôle majeur d’éducation et de santé, le complexe Marie-Clarac a été fondé par les Sœurs de Charité de Sainte-Marie arrivées au Québec d’Italie en 1949 avec pour mission de poursuivre l’œuvre d’éducation et d’évangélisation de leur fondatrice, Mère Marie Louise Angélique Clarac.
Une pôle d’éducation
C’est en 1954 que les sœurs de Charité de Sainte-Marie ouvrent une école prématernelle – maternelle, avec pensionnat, à Montréal-Nord. En 1964, l’école Marie-Clarac emménage dans un complexe architectural comprenant aussi un hôpital et une résidence pour les religieuses. À l’époque, on pouvait y accueillir 360 élèves.
En 1998, les religieuses font l’acquisition de l’immeuble du 3641, boulevard Gouin qui devient, en 2001, le campus Claudette-Mackay-Lassonde de l’école Marie-Clarac-Secondaire, un collège pour jeunes filles. À partir de ce jour, l’école est constituée de trois institutions distinctes pouvant accueillir plus de 1300 élèves chaque année et inclut une garderie pour les enfants de 3 et 4 ans.
Un pôle de santé
En 1965, l’hôpital Marie-Clarac est inauguré à Montréal-Nord. Il s’agit de la première œuvre de la congrégation dans le domaine des soins de santé. En 1985, il passe d’un statut d’hôpital de soins de longue durée à celui de centre hospitalier de soins de courte durée, spécialisé en réadaptation physique. En 1996, devant l’imminence d’une restructuration organisationnelle et à l’aube du virage ambulatoire, l’hôpital verra son statut modifié pour celui de ce centre hospitalier de soins généraux et spécialisés (CHSGS).
En 2007, ce centre hospitalier obtient un budget récurrent pour 185 lits, conservant la réadaptation physique et les soins subaigus. En octobre 2014, on inaugure, pour les soins palliatifs, le pavillon Mère-Anselme lequel vient concrétiser le grand rêve de sœurs Pierre Anne Mondato, supérieure provinciale des Sœurs de Charité de Sainte-Marie d’assurer sérénité et dignité aux personnes en fin de vie.
(Texte rédigé avec la collaboration de la Société d’histoire et de généalogie de Montréal-Nord dans le cadre du programme de mise en valeur de l’histoire de Montréal-Nord, en 2019).
L’Institut Marie-Clarac est situé entre le boulevard Gouin et Henri-Bourassa, juste à l’est du boulevard Saint-Michel, et il s’agit de l’un des plus intéressants exemples d’architecture moderne de l’arrondissement de Montréal-Nord. Composé d’un hôpital, d’une école et d’un couvent, cet ensemble conventuel fut construit entre 1963 et 1965.
C’est en plein boom immobilier que Cantin conçoit l’ensemble sur un terrain bordant la rivière des Prairies. S’il était à l’origine l’un des seuls à occuper la rive, il partage aujourd’hui son environnement avec plusieurs autres institutions.
Ce qui retient l’attention, c’est évidemment l’architecture très singulière de l’ensemble. L’architecture de l’Institut Marie-Clarac se distingue par son aspect modulaire : différents volumes correspondent aux différentes fonctions qui composent le programme de l’ensemble. La pierre des champs, le béton, le verre et l’acier constituent les principaux matériaux de construction. Des panneaux d’acier aux couleurs primaires marquent quant à eux l’aile de l’hôpital. C’est cette dernière aile qui se distingue surtout des précédentes par son caractère organique.
Le langage architectural ici exprimé par Pierre Cantin témoigne sans aucun doute du modernisme architectural québécois de la seconde moitié du XXe siècle. Cette modernité s’exprime à plusieurs niveaux. Elle est illustrée notamment par la complexité du jeu de volumes créé par l’assemblage des modules. Leur regroupement contribue ici à créer une impression d’asymétrie. De même, les panneaux de couleurs primaires utilisés dans la conception de l’aile de l’hôpital marquent le caractère novateur de l’ensemble. D’ailleurs, ceux-ci ne sont pas sans rappeler certains tableaux de Mondrian. Mais c’est certainement l’effet de parcours créé par l’utilisation d’une forme organique qui constitue ici la rupture la plus intéressante avec la tradition architecturale classique. Les courbes de l’hôpital semblent s’emboiter comme une pièce de casse-tête avec le reste du site. Chaque chambre possède une vue particulière et l’effet de découverte pour le promeneur en est d’autant plus augmenté.
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