1990 : L’hôpital Notre-Dame a maintenant ses chambres de maternité
La femme enceinte se glisse doucement dans le bain tourbillon, sa fillette et son conjoint lui caressent le dos pendant que l’infirmière surveille les contractions.
Une scène que l’on verra bientôt à l’hôpital Notre-Dame, où l’on a inauguré hier quatre gran des chambres de maternité, chaleureusement décorées, un projet de 360000 $, le premier du genre sur l’ile de Montréal. Il ne faut pas confondre avec les chambres de naissance qui, elles, existent depuis plusieurs années dans différents établissements.
La chambre de maternité, c’est un cocon dans l’hôpital, une sorte de chez-soi que l’on habite durant 72 heures. On s’est efforcé de camoufler tout ce qui pouvait rappeler l’hôpital, y compris l’équipement qui est dissimulé derrière des armoires. Contrairement à la chambre de naissance que la femme doit quitter après l’accouchement, la chambre de maternité est le lieu unique où se dérouleront le travail, la naissance, la récupération et la cohabitation de la mère, du père et du bébé.
Selon le docteur Pierre Audet Lapointe, chef du service d’obstétrique et de gynécologie, il s’agit d’une réponse aux femmes qui veulent accoucher dans une atmosphère intime et familiale, mais craignent de le faire à domicile.
« Nous leur offrons d’accoucher dans un milieu à la fois chaleureux et sécurisant », dit-il. Les chambres sont équipées d’un lit transformable qui permet à la mère d’accoucher dans la position de son choix, d’un sofa-lit moderne pour le père qui délaisse la civière, d’un lit pour le nouveau-né et d’un bain tourbillon situé dans une pièce où la femme pourra relaxer pendant le travail.
Selon le médecin, il n’y a que deux centres hospitaliers au Québec qui ont des chambres de maternité, soit à Thedford Mines et à Anna-Laberge, à Châteauguay.
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À l’heure où les sages-femmes se battent pour occuper une plus grande place et les femmes réclament des services mieux adaptés, il n’est pas étonnant que les hôpitaux tentent de se mettre à la page en modernisant leurs services d’obstétrique et leurs… idées.
À l’hôpital Notre-Dame, établissement universitaire, il n’est toutefois pas question de permettre aux sages-femmes de procéder à des accouchements dans les chambres de maternité. Elles doivent se contenter du rôle d’accompagnatrices.
Les infirmières ont cependant reçu une formation particulière pour s’adapter à cette nouvelle formule. « Auparavant, explique Mme Diane Goyette, directrice des soins infirmiers, le bébé, c’était l’affaire de la puéricultrice. Tandis que l’infirmière s’occupait de la mère. On a depuis appris à travailler en équipe. »
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Une grande partie du projet a été financé par la famille du docteur Jacques Fortier, fondateur du service d’obstétrique. Cette famill a fourni donc un don de 75000$. Le directeur du conseil d’administration de l’hôpital, M. André Bergeron, a précisé que la réalisation de ce projet devrait faire taire toutes les rumeurs de fermeture des services d’obstétrique. On songe même à mettre de l’avant des services de procréation médicale assistée. Ceux-ci comprendrait alors entre autres la fécondation in vitro.
L’an dernier, il y a eu 1500 accouchements à l’hôpital Notre-Dame et 100000 bébés y sont nés depuis l’existence du service en 1924. On espère atteindre l’objectif de 2 000 cette année. Les chambres de maternité pourraient accueillir 400 femmes annuellement. Et pour celles qui n’aiment pas les grands changements, il y a toujours la salle d’accouchement traditionnelle.
Dimanche (18 mars 1990), l’hôpital invite le public à visiter les nouvelles chambres de maternité, de 14 h à 16 h, au pavillon Lachapelle.
Article paru dans le journal La Presse, le 17 mars 1990.
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