La cataracte
Ce trouble de la vision a reçu son nom parce qu’il décrit l’impression de regarder à travers une chute d’eau. En effet, la cataracte survient lorsque le cristallin, une petite lentille ovale située derrière la pupille, perd de sa transparence et s’opacifie. Les rayons lumineux n’arrivent donc pas à la rétine et la vision s’embrouille.
En général, la cataracte se forme lentement et accompagne le vieillissement de la personne, parce qu’avec l’âge, la structure du cristallin change. Aujourd’hui, la cataracte représente la troisième cause de cécité au Canada (après la dégénérescence maculaire et le glaucome).
La majorité des personnes ont un début de cataracte à partir de 65 ans, mais elle peut commencer à n’importe quel âge. Pourtant, après l’âge de 75 ans, les deux tiers des Canadiens ont une cataracte et les troubles de vision tendent à s’aggraver avec l’âge. La cataracte touche également les hommes et les femmes, mais l’opacification du cristallin n’occasionne pas de gêne visuelle si elle se fait dans les couches périphériques du cristallin.
On distingue plusieurs formes de cataractes, dont la cataracte sénile. Cette cataracte liée à l’âge touche souvent un œil plus que l’autre. Un autre type de cette maladie est la cataracte secondaire. Il y existe également la cataracte traumatique qui se produit à la suite d’une blessure à l’œil : un coup, une coupure, l’exposition à une chaleur intense, une brûlure chimique, etc.
Les cataractes sont rares chez les enfants, mais elles peuvent résulter d’une maladie infectieuse de la mère transmise au fœtus durant la grossesse, comme la rubéole, la toxoplasmose, l’herpès génital ou la syphilis. La cataracte est indolore.
Symptômes de la cataracte : Lorsque l’acuité visuelle baisse graduellement mais considérablement, c’est un signe possible de cataracte. Ce processus se développe sur quelques années, mais il arrive parfois qu’elle se manifeste en quelques mois.
La cataracte est habituellement détectée durant un examen de la vue. Tout changement de la qualité de la vision devrait inciter à consulter un optométriste ou un ophtalmologiste. Une vision double ou un éblouissement plus facile en présence de lumières vives. Les éblouissements gênent considérablement la conduite automobile nocturne.
Les personnes à risque sont atteintes de diabète depuis plusieurs années ; ayant des antécédents familiaux de cataracte ; qui ont déjà subi un traumatisme ou un traitement chirurgical à l’œil ; qui vivent en haute altitude, plus exposées aux rayons ultraviolets du soleil ; qui ont reçu des traitements de radiothérapie, un traitement couramment utilisé contre le cancer. D’ailleurs, la prise de certains médicaments peut provoquer des cataractes. L’exposition aux rayons ultraviolets du soleil accroît les risques d’apparition de cataracte sénile, parce que les rayons du soleil, plus particulièrement les rayons UVB, transforment les protéines du cristallin.
Notons également que le tabac endommage les protéines du cristallin, ainsi que l’alcoolisme et une alimentation faible en fruits et légumes.
Pour ralentir ou même éviter le processus, on recommande de protéger ses yeux du soleil, limiter l’exposition aux micro-ondes et aux rayons X et infrarouges. Il faut manger suffisamment de fruits et de légumes. En effet, les antioxydants qu’ils renferment contribuent à prévenir la cataracte. Si vous portez des lunettes, il faut les porter avec des verres antireflet pour atténuer l’éblouissement. Assurez-vous d’avoir un éclairage suffisant pour mener ses activités d’intérieur.
Aujourd’hui, aucun traitement ne peut restaurer la transparence d’un cristallin opacifié. Ainsi, la seule option thérapeutique consiste en l’ablation chirurgicale du contenu du cristallin et son remplacement par une lentille malléable synthétique. Cette intervention améliore nettement la vision et les complications chirurgicales sont très rares (infections, décollement de la rétine, hémorragie).
La chirurgie se pratique habituellement sous anesthésie locale et dure moins d’une demi-heure. Un seul œil est opéré à la fois.
Il existe deux types de lentilles : 1) Les lentilles rigides, faites en polyméthylmétacrylate (PMMA) qui sont fiables, mais nécessitent une grande ouverture pour les introduire dans l’œil. Ces lentilles peuvent corriger la myopie et l’hypermétropie. 2) Les lentilles souples, molles ou pliables. Elles sont faites en acrylique ou en silicone. Elles offrent une meilleure vision de nuit. Les cataractes risquent moins de se déclarer de nouveau. Certaines lentilles molles permettent de corriger l’astigmatisme et la presbytie.
La chirurgie de la cataracte a fait des progrès énormes au cours des dernières années, mais il ne faut pas banaliser cette chirurgie et chaque intervention peut comporter des limites.
Au Québec, le régime public d’assurance maladie ne couvre pas les frais des lentilles souples, astigmates et accommodatives.
Aveugles
Pour apprécier l’état mental et l’adaptation sociale des aveugles, il faut distinguer ceux dont l’infirmité est congénitale ou de la première enfance et ceux dont l’infirmité s’est installée après l’âge scolaire.
1. Aveugles de naissance ou de la première enfance. – La cécité peut, ici, s’accompagner d’autres tares neuropsychiques, de gros retards intellectuels et même d’idiotie (idiotie amaurotique familiale de TAY-SACHS). Mais, très souvent, la cécité du jeune enfant est accidentelle et ne comporte pas de tare intellectuelle. On a noté toutefois qu’au point de vue scolaire, le petit aveugle marquait un retard pédagogique de deux ans, mais qu’il rattrape par la suite. Cette catégorie d’aveugles peut atteindre un certain degré de culture, grâce à leur méthode spéciale d’instruction (BRAILLE). Il y a intérêt à retirer précocement le jeune aveugle du milieu familial où l’on a tendance à le traiter en mineur et à le laisser dans une stagnation intellectuelle injustifiée. Les Institutions spéciales pour jeunes aveugles sont remarquablement équipées aujourd’hui pour pousser très loin leur instruction technique dans l’ordre de la musique (organistes), ou en faire d’habiles artisans.
C. LAUNAY et Mme DETHIL (Groupement d’Études de Neuro-psycho-pathologie infantile, 16 mai 1955) ont souligné l’intérêt des classes spécialisées pour les enfants atteints d’amblyopie (acuité visuelle de 1/10 à 3/10 après correction). Leur étude qui porte sur 50 enfants de 7 à 18 ans montre la difficulté d’interprétation des examens psychologiques. Nombre d’entre eux sont des débiles intellectuels ou des dyslexiques.
D’autres psychologues ont étudié leurs fonctions intellectuelles comparées à celles des voyants : pour Pierre HENRY, s’ils ont un vocabulaire aussi riche, c’est qu’ils sont atteints de verbalisme ; les mots n’ont pas, pour eux, la même valeur représentative; ils ne pensent pas comme les voyants.
Au point de vue du caractère, l’aveugle est généralement doux et réservé, délicat et d’un amour-propre très sensible.
II. Cécités ultérieures. – Elles sont généralement le fait d’un accident local, d’un traumatisme crânien, d’une maladie générale et souvent aussi d’une affection neurologique. Elles ne comporteront de désordres mentaux concomitants que dans la mesure où l’affection causale peut entraîner en même temps des désordres neuropsychiques (syphilis ou artério-sclérose cérébrale, tumeurs, etc.). Hormis ces cas, le sujet surpris dans la force de l’âge par la cécité pourra faire une réaction dépressive devant une infirmité qui le condamne à l’inaction et l’oblige à renoncer à son métier ou à sa profession. Il convient de le faire bénéficier de la rééducation des aveugles et de l’engager dans une nouvelle orientation professionnelle.
Ant. POROT.
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