Cardiopathies

Cardiopathies, troubles mentaux et leurs symptômes

Si l’on veut bien écarter, d’une part, les accidents de l’artério-sclérose cérébrale; d’autre part, les « faux cardiaques » et ne pas retenir les manifestations fonctionnelle (tachycardie, extrasystoles) qui accompagnent souvent les névroses et les hyperthyroïdies, il faut reconnaître que les troubles mentaux causés par les cardiopathies sont relativement rares.

Ce n’était pas l’opinion des anciens auteurs qui avaient décrit une « folie cardiaque ». Ils s’étaient ingénié à créer des types psychopathiques en rapport avec le type d’altérations des valvules du cœur ou de ses enveloppes. H. Roger, de Marseille, a fait (A. M. P., mai 1953) une excellente revue générale de ces travaux anciens (Cullerre, Fabre, D’Astros, Laubry, Dozzi). On s’ingéniait surtout à établir des parallèles et même des oppositions entre le comportement psychique des aortiques. Toujours plus ou moins anxieux ou irritables, à des mitraux, dont on soulignait les tendances dépressives.

Nous pensons pour notre part qu’il n’y a pas de psychose propre aux cardiopathies et que ce qui compte, c’est surtout le mécanisme par lequel ces affections peuvent retentir sur l’état psychique ; ces mécanismes sont de nature très diverse.

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À la phase aiguë, endocardique, on pourra observer des accidents de la série confusionnelle, surtout s’il y a un état fébrile marqué; le caractère infectieux d’une endocardite augmente cette tendance confusionnelle et y ajoute la possibilité d’embolies septiques génératrices d’encéphalite, de méningo-encéphalite ou d’abcès cérébraux.

H. Roger a rappelé qu’il existait aussi des formes psychiques de l’endocardite maligne a marché lente parfois compliquée de troubles parétiques (Pages, Vidal, Lemierre, Debré.)

À la période tardive de décompensation cardiaque, l’œdème cérébral, l’anoxémie expliqueront certains états de somnolence et de torpeur ou les petites bouffées délirantes et oniriques souvent signalées dans l’asystolie; ces manifestations réagissent généralement bien aux thérapeutiques de la décompensation.

Des recherches récentes ont décelé, dans quelques cas, de petites modifications du tracé électroencéphalographique (Stuhl, Mlle Cloche et Kartis).

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On a signalé aussi dans les affections valvulaires quelques cas de délire onirique avec grande agitation anxieuse et hallucinatoire (Pitois, Scherrer et Devallet, Baschet). Toutefois, ils surgissent presque toujours à l’occasion de complications. Souvent du reste fébriles (congestion, hépatique ou pulmonaire).

Notons la fréquence de l’hypertension crânienne dans les dilations du cœur droit par stase veineuse. Cette hypertension, parfois très élevée au point de vue manométrique, est généralement assez bien tolérée. Pourtant, elle se traduit que par de petites céphalées et un peu de ralentissement psychique avec ou sans obtusion.

Il faut noter aussi la fréquence des états anxieux, petits ou grands, dans les cardiopathies aortiques, l’angoisse poignante de l’angine de poitrine, de la péricardite.

Worms a décrit une forme psychique de l’infarctus myocardique.

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Il existe quelques observations d’interprétation délirante, atteinte hypocondriaque basée sur les troubles cénesthésiques de certaines cardiopathies.

Toute une série de petits états psycho-névrosiques peuvent être relevés chez de jeunes cardiaques. En fait, condamnés à une vie sédentaire, conscients de leur impuissance. De plus, ils sont souvent victimes d’un complexe d’infériorité.

Certains cas de « nanisme mitral » vont en fait de pair avec l’infantilisme général et débilité mentale.

Bret et Kohler (Réun. Péd. Lyon, 12 juin 1955) ont constaté chez 88 enfants présentant une cardiopathie cyanogène, une débilité intellectuelle dans plus de la moitié des cas (49). Ainsi que des troubles caractériels et neurologiques.

On trouvera alors aux mots « Artério-sclérose cérébrale » et « Hypertension artérielle » ce qui revient à ces facteurs dans la détermination des troubles psychiques.

Voir aussi :

Coeur
Un cœur… Photo libre de droits.

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