Reconnaître l’abus des drogues
Pour reconnaître l’abus des drogues chez les adolescents, il y existe plusieurs indices. Au moindre doute, il est recommandable de demander de l’aide des spécialistes, mais voici quelques indices pouvant montrer si un adolescent utilise des drogues (attention, ces indices ne sont pas exhaustifs et ils peuvent varier de personne à personne):
- Les études : Le jeune se met brusquement à détester l’école. Il invente toujours des excuses pour rester à la maison. Souvent, son taux d’absentéisme ne correspond pas aux données dont les parents disposent;
- L’état de santé : L’indifférence, l’apathie constantes sont des indices possibles du recours aux drogues;
- L’apparence : Parfois une perte d’intérêt subite pour les vêtements et l’apparence est un important indice du recours aux drogues;
- Le comportement : Même si tous les adolescents prisent leur intimité, méfiez-vous si votre fils ou votre fille déploie des efforts supplémentaires pour vous empêcher d’entrer dans sa chambre (en allant jusqu’à la menace d’appeler la police si vous donnez un pas) ou de connaître ses allées et venues;
- L’argent : La personne vous demande d’argent sans justifications valable ou sous un prétexte risible.
- Relations : Changement brusque dans le comportement, accusations des parents, haine envers l’entourage (tout ça et beaucoup plus est l’effet direct de la compréhension par le toxicomane de sa faiblesse et de sa incapacité de se changer. Il se sent dégradé par rapport aux gens normaux, c’est pourquoi il a le besoin pressant de s’attaquer aux personnes qui ont réussi dans la vie).
Que pouvez-vous faire? Même s’ils refusent de se confier, continuez de leur faire comprendre que vous êtes prêt à l’aider. Mais avant tout, faites recours à un spécialiste psychologue, conseilleur, une association d’aide, un groupe de soutien, etc.
Héboïdophrénie
Nom donné par certains auteurs (Renderknetcht et Halberstadt) et adopté par Dide et Guiraud à une forme mineure d’hébéphrénie, caractérisée par un fond d’apathie et d’inertie peu accentuées, mais avec impossibilité de s’adapter à une vie sociale régulière et productive et de l’inaffectivité familiale et sociale. En marge de la vie normale, ces sujets extorquent de l’argent à leur famille, que souvent du reste ils terrorisent, vivent d’expédients fréquemment frauduleux, recourent aussi facilement à la violence impulsive et tombent volontaires dans le vagabondage, la délinquance ou la prostitution quand il s’agit d’une fille.
Ce comportement antisocial ne doit pas être prise pour de simples troubles caractériels constitutionnels (v. Caractériels); il accuse sa nature hébéphrénique par un « autisme morose », des alternances de demi-stupeur et d’agitation impulsive, une certaine lenteur motrice et de l’imperfection de la mimique.
Dide et Guiraud qui soulignent ces caractères d’apparentement à l’hébéphrénie reconnaissent que tous auteurs ne sont pas d’accord pour ranger cette forme dans ce cadre.
Vagabondage
Le vagabondage est l’état des individus qui ne se fixent nulle part.
La loi punit le vagabondage comme un délit et définit clairement ses éléments (absence de domicile certain, de moyens de subsistance et d’exercice habituel d’une profession). Néanmoins, c’est sous cette inculpation que sont poursuivis en raison de leur seule errance des psychopathes de toutes catégories (Rogues de Fursac).
Le vagabondage vrai est une situation habituelle, soit par sa permanence, soit par sa récidive persistante. Il mérite ainsi d’être différencié de la fugue, même à répétition.
D’ailleurs, tandis que le fugueur accomplit un acte inconscient ou obéit à une passion irrésistible, le vagabond erre en raison d’une délibération volontaire.
Le vagabondage peut exister en dehors de toute tendance pathologique, soit par suite de circonstances extérieures individuelles (chômeurs, proscrits), ou collectives (exodes des guerres ou des famines, etc.), soit par goût ou disposition d’esprit ou de caractère du sujet. Certaines migrations de peuples au cours de l’histoire apparaissent comme de véritables vagabondages en commun.
Mais, le plus souvent, le vagabondage est fonction de certaines conditions mentales anormales ou pathologiques. Il est principalement l’apanage des instables émotifs, des hypocondriaques, des débiles simples ou pervers (Courjon), des paranoïaques constitutionnels (Joffroy et Dupouy, Arnaud) et sur ses frontières, la délimitation n’est pas toujours facile d’avec la fugue.
On a décrit de nombreuses variétés de vagabonds. Il y a d’abord le groupe hétéroclite des insuffisants sociaux, incapables de gagner leur vie par déficience physique ou psychique; cette déficience peut être le fait d’infirmités congénitales, de maladies traînantes, d’accidents ou d’intoxications chroniques : tel le cas de ces vieux alcooliques ayant perdu successivement tous leur emplois et réduits à l’errance et à la mendicité. Vient ensuite la catégorie des instables délinquants qui se renvoient les prisons et les services psychiatriques ; puis toute la série des types sociaux décrits par divers auteurs sous leur aspect original ou pittoresque : les « Vagabonds fantaisistes » de Marie de Meunier, les « Ouvrier errants » de Pitres, les « Vagabonds riches » de Pagnier, les « Aventuriers excentriques » de Cullerre et les « Aventuriers dissipateurs » de Tréalat, enfin, « Juif errant » de H. Meige, etc.
Le vagabondage chez l’enfant a été bien étudié en ces dernières années (Heuyer, Néron) : il est le plus souvent la conséquence d’un abandon familial, de la désunion des foyers, de l’influence nocive de certains films ou de certaines lectures ; il peut être parfois collectif (v. Délinquance juvénile).
La plupart de ces formes de vagabondage sont accessibles à une prophylaxie dont les moyens incombent à la fois au développement des divers services d’assistance mentale et à l’organisation du travail dans la société (orientation professionnelle, retraite des vieux, etc.). C’est dans ce sens du moins que la société doit s’engager, plutôt que dans une répression pénale qui manque souvent son but.
– Les termes de vagabondage spécial se rapportent à tous les actes qui favorisent la prostitution. Fréquent dans les grandes villes (Heuyer et Robin), le vagabondage spécial est la consécration de l’influence d’un prosélytisme vicieux sur une enfance mal protégée.
Ant. Porot
Pour en apprendre plus :
- Dépendance aux drogues
- Parc de l’Espoir à Montréal
- Programme de formation pour les ex-toxicomanes
- Les Paradis artificiels