Territoire non organisé de Lac Ministuk
Constitué le 18 février 2002, le territoire non organisé de Lac Ministuk est situé dans la municipalité régionale de comté du Fjord-du-Saguenay qui fait partie de la région administrative du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ce TNO recouvre une territoire de plus de 1 506 kilomètres carrés.
Ce territoire est presque inhabité, et il est parsemé de nombreux rivières, ruisseaux et lacs.
Rivière Pika
Drainant des petits lacs dans la partie nord de la réserve faunique des Laurentides, la rivière Pika, petit tributaire de la rive gauche de la rivière Pikauba, coule sur environ 16 kilomètres à partir du Petit lac Pika et du lac Pika. Un peu au sud du Gîte-du-Berger, la rivière croise la route reliant Québec et le lac Saint-Jean. Cette voie était déjà fréquentée au siècle dernier, soit bien avant la construction de la route actuelle ; elle était alors jalonnée de relais pour les voyageurs qui circulaient à pied sur un tracé appelé Chemin du Gouvernement. En 1869, on trouvait à cet endroit un camp connu sous le nom d’Abri Pika. L’appellation Pika, d’origine montagnaise et auquel se rattache le mot Apica, paraît sur une carte du parc des Laurentides de 1942. « Pik » a le senns de « petit, menu, délicat » qui convient bien à la dimension de la rivière.
Rivière Pikauba
Le spécifique Pikauba sert à désigner deux rivières et un lac de la réserve faunique des Laurentides. Sur la carte du père Laure, en 1731, on note l’indication de la rivière Ouapikoupau. Selon le père Joseph-Étienne Guinard, dans les langues montagnaise et crie notamment, on relève la forme « pikobaw » que le père Laure traduit du montagnais par « resserrée » ou « masquée par des joncs ». Une autre source prétend plutôt que « pikobaw » se décompose en « pik », qui signifie « menu, kobaw, broussailles et wabi, blanc, donnant broussailles blanches ou menues broussailles. La rivière Pikauba est l’un des plus importants cours d’eau entre Québec et le Saguenay. Elle coule sur plus de 90 km, d’abord vers le sud, à partir de sa source principale, le lac Pikauba, dans la partie centrale de la réserve faunique ; bifurque ensuite brusquement vers le nord et se retrouve sur 40 km parallèle à la route qui traverse la réserve faunique. Bordée de montagnes escarpées, son cours étroit est parsemé de rapides et compte plusieurs chutes ; elle s’élargit en aval, riche des eaux de son bassin de drainage qui comprend les rivières Apica, aux Éroces, Pika et la rivière Petite Pikauba.
De plus en plus tumultueuse, elle vient se jeter dans la partie ouest du lac Kénogami. Tant la rivière que le lac, qui s’étire sur 9 km de long, jouissent depuis un siècle au moins d’une réputation considérable auprès des chasseurs et des pêcheurs, dans toute la région, la truite foisonne et la chasse aux caribous fut jadis très populaire.
La Petite rivière Pikauba est le principal affluent de la rivière Pikauba est le principal affluent de la rivière Pikauba ; elle provient du lac Decoigne, aussi appelé Petit lac Pikauba, parce qu’il est voisin du lac Pikauba.. Ce cours d’eau suit un tracé sinueux et agité d’environ 60 km, dans un paysage montagneux, où plusieurs chantiers d’exploitation forestière ont été ouverts à la fin du XIXe siècle.
Un changement de désignation a été effectué en 1981. Sur des cartes de 1900 à 1930, on retrouvait les hydronymes Grande et Petite rivière Pikauba. Les toponymes Chicoutimi et Pikauba les ont remplacés officiellement en 1940. Plus récemment, l’usage a confirmé que la partie de la rivière au sud du lac Kénogami portait le nom Rivière Pikauba et son affluent, celui de Petite rivière Pikauba.
Canton de Plessis
Le nom de Plessis identifie un canton du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le territoire ainsi dénommé est sis à 40 km au sud-ouest de la ville de Chicoutimi. Il est borné au nord par le lac Kénogami et au sud par la réserve faunique des Laurentides. Ce canton est arrosé principalement par la rivière Pikauba. Le nom de ce territoire rappelle la mémoire du onzième évêque de Québec, monseigneur Joseph-Octave Plessis (1763-1825).
Évêque de Québec en 1806, Plessis en devint le premier archevêque en 1818. Il fut invité en 1817 par le gouverneur Sherbrooke à siéger au Conseil législatif du Bas-Canada, au même titre que l’évêque anglican, geste que l’on peut considérer comme une reconnaissance officielle de l’Église catholique dans la colonie. Plessis favorisa la création d’un évêché à Montréal, dont monseigneur Lartigue devint le premier titulaire, ce qui explique la présence dans le voisinage du canton de Lartigue. Le nom du canton de Plessis paraît en 1870 sur la carte de la province de Québec. Proclamé en 1904.
Rivière Morin
Ce cours d’eau coule parallèlement à la rivière aux Écorces avant de s’y jeter, près de la rivière Sawine. Il draine notamment le lac Morin et le lac Cadieux appelé autrefois Petit lac Morin, dont les superficies respectives son de 0,98 km2 et 0,05 km2. La rivière Morin traverse la route reliant Québec au Lac-Saint-Jean, dans la partie nord de la réserve faunique des Laurentides ; le lac, comme la rivière sont exploités pour la pêche à la truite mouchetée. En 1914, ce cours d’eau était mentionné sur une carte accompagnée de la variante Rivière Morin. Ce dernier toponyme figure par la suite sur des cartes de 1943 et de 1954. Le nom de Morin évoque la mémoire de Joseph Morin (1854-1915), originaire de Baie-Saint-Paul, qui fut député de la circonscription de Charlevoix de 1886 à 1897, puis de 1900 à 1904.. Marchand et cultivateur, il fut aussi secrétaire-trésorier de la municipalité de Baie-Saint-Paul avant de se lancer en politique active. Il occupa des fonctions ministérielles à titre d’auditeur général ou contrôleur général des comptes de la province de Québec. Peu avant 1916, un lac de la Côte-Nord était dénommé également et son honneur. Plus d’une centaine d’entités géographiques, essentiellement des lacs et des petits cours d’eau, évoquent diverses personnes de ce nom dans différentes régions du territoire.
Canton Cimon
Ce canton inhabité, situé au sud de Laterrière, est arrosé par les rivières à Mars et du Moulin, de même que par de nombreux lacs généralement de petites dimensions. Il rappelle la mémoire d’Ernest Cimon (1848-1917), avocat, homme politique et magistrat. Député de Chicoutimi à la Chambre des communes (1874), maire de Chicoutimi (1881), il parvint à faire construire en 1883 la première voie ferrée entre Québec et le Lac-Saint-Jean. Il a été juge de district, de 1892 à 1914, à Percé, Joliette et Montmagny. Proclamé en 1916.
Canton de Dubuc
De forme irrégulière, ce canton (proclamé en 1920) est situé à 25 km au sud de la Baie. Il est limité à l’ouest par la rivière du Moulin et arrosé par quelques petits lacs et notamment par la rivière à Mars qui, après avoir collecté les eaux du lac Noir. Débouche au nord dans la baie des Ha!Ha! Ce territoire géographique dont la surface est très vallonnée culmine à plus de 900 mètres a été nommé ainsi pour rendre hommage, dès 1916, à Julien-Édouard-Alfred Dubuc (1871-1947), homme d’affaires qui, à l’âge de 28 ans, s’est lancé dans l’industrie de la pulpe après avoir mis sur pied la succursale de la Banque Nationale à Chicoutimi, en 1892. Il s’est de même intéressé aux compagnies naissantes d’électricité et de téléphone et est connu comme l’organisateur principal de la Ha! Ha! Sulphite Co. L’action de ce personnage marquant de l’histoire du Saguenay a débordé dans le domaine politique, car il a été maire de Chicoutimi (1895-1902) et député du comté de même nom à la Chambre des communes, de 1925 à 1945. Une circonscription électorale provinciale port son nom.
Canton Lapointe
Proclamé en 1920 et délimité à l’ouest par la rivière Cyriac et à l’est par la rivière du Moulin, ce canton se situe à une trentaine de kilomètres au sud de Chicoutimi à cheval sur la limite nord-est de la réserve faunique des Laurentides. Le toponyme fut adopté en 1916 en l’honneur de monseigneur Eugène Lapointe (1860-1947), alors supérieur du Séminaire de chicoutimi et futur vicaire général du diocèse de Chicoutimi. Fondateur de la Fédération ouvrière du Nord, en 1907, devenue la Fédération ouvrière mutuelle, en 1912, ce prélat est considéré comme l’un des pionniers du syndicalisme catholique au Québec.
Canton de Lartigue
De forme très irrégulier, le canton de Lartigue, traversé par la rivière Cyriac et limité au nord par le lac Kénogami, se situe au sud de Jonquière, dans la MRC du Fjord-du-Saguenay. La désignation reprend le nom du célèbre évêque de Montréal, Jean-Jacques Lartigue (1777-1840). Ami de monseigneur Plessis et bien vu des autorités britanniques, il est mandaté, en 1819, pour plaider à Londres la cause des Sulpiciens dont les biens sont menacés de confiscation. En février 1820, il est nommé évêque coadjuteur de l’évêque de Québec, dont le diocèse comprend alors le district de Montréal, nomination qui crée des remous au sein du clergé diocésain. Ce n’est qu’en 1836 que monseigneur Lartigue sera officiellement évêque titulaire du diocèse de Montréal nouvellement créé. En plein cœur de l’agitation politique et militaire de 1837, l’évêque de Montréal, qui est le cousin de Louis-Joseph Papineau, fait lire dans toutes les églises de son diocèse son fameux Mandement dans lequel il dénonce les idées libérales et défend la thèse de la nécessaire obéissance aux autorités légitimement constituées. Le geste du pasteur, approuvé par les uns mais vertement dénoncé par les autres, suscitera une polémique à laquelle s’intéresse encore l’historiographie contemporaine. Proclamé en 1920.
ZEC Mars-Moulin
La ZEC Mars-Moulin située dans la région du Saguenay à environ 15 km au sud de Chicoutimi, à 410 km carrés de superficie. Délimitée à l’ouest et au sud par la réserve faunique des Laurentides, elle s’insère à l’intérieur des cantons de Lapointe, Lartigue, Laterrière, Cimon, Ferland et Dubuc. Les rivières à Mars et du Moulin, qui parcourent cette zec, créée en 1980, sont à l’origine du choix du toponyme.
Voir aussi :
