
Territoire Non Organisé de Passes-Dangereuses
Passes-Dangereuses est un Territoire Non Organisé, situé dans la municipalité régionale de comté de Maria-Chapdelaine, faisant partie de la région administrative de Saguenay–Lac-Saint-Jean.
La superficie totale du TNO est de 17 970 kilomètres carrés et moins de 200 résidents permanents y habitent.
Pendant longtemps, cette vaste région portait le nom de Chute-des-Passes, choisi par l’entreprise Rio Tinto Alcan parce que la gorge de la rivière Péribonca, située à 13 km en aval du réservoir des Passes-Dangereuses (construit en 1941) est appelée Les Passes. C’est en 2009 que le territoire a reçu le nouveau nom de Passes-Dangereuses (malgré cette appellation officielle, le nom de Sainte-Élisabeth-de-Proulx est également en usage).
Historiquement, c’est en 1939 qu’on ouvre une route entre Saint-Ludger-de-Milot et le site du barrage des Passes-Dangereuses et en 1941, la compagnie Alcan érige le barrage des Passes-Dangereuses à 224 kilomètres au nord de la ville d’Alma pour créer un réservoir sur la rivière Pérobonka et fournir ainsi l’énergie à des futures centrales hydroélectriques de la Chute-du-Diable, Chute-à-la-Savane, Chute-des-Passes en aval de la rivière Péribonka.
La construction des centrales de la Chute-du-Diable et de la Chute-à-la-Savane débute en 1950, en amont du lac Saint-Jean Diable. L’Alcan accorde le contrat de construction de la première centrale à la Fraser-Brace Engineering Co. Ltd, tandis que la centrale Chute-à-la-Savane est construite par la Pentagon Construction Company.
La centrale Chute-du-Diable entre en opérations en décembre 1952 et celle de la Chute-à-la-Savane, en janvier 1953.
C’est en 1956 qu’Alcan débute la construction de la centrale de Chute-des-Passes (les travaux ont été menés par le consortium Perini-McNamara-Quémont et la firme d’ingénieurs-conseils H.G. Acres). En septembre 1959, on met en exploitation le premier des cinq groupes électrogènes de la centrale de Chute-des-Passes.
Le village de Chute-des-Passes est donc fondé en 1956 pour loger d’abord les trois milles travailleurs du chantier et ensuite, le personnel de la centrale et les familles des employés. Mais le village ferme en 1974, à la suite de l’automatisation de la centrale.
Depuis 1990, des carrières de granit brun Brun Mystique, Grizzly, Kodiac et Nordic Café sont en exploration sur le territoire.
Passes Dangereuses
Le toponyme Passes Dangereuses désigne des rapides d’une quinzaine de kilomètres de longueur interrompus de chutes bouillonnantes descendant entre deux montagnes escarpées et perturbant le cours de la rivière Péribonka, à la décharge du lac du même nom. Ces ruptures de pente sont localisées à environ 160 km au nord de Chicoutimi et sont rattachées au territoire non organisé de Chute-des-Passes. Le père jésuite Pierre-Michel Laure inscrit sur sa carte de 1731 « Le méchant portage » pour identifier cette portion de la rivière. L’année suivante ce missionnaire utilise l’appellation reprise par Bellin sur une carte de 1744, pour identifier ce lieu. Une carte de Jonathan Carver (1776) indique Falls and Rift pour caractériser cet endroit. Il faut attendre la fin du XIXe siècle cependant pour que la forme actuelle fasse son apparition sur les plans d’arpentage (Dumais, 1889). En 1941, la compagnie Alcan érigeait à la tête des rapides le barrage de Chute-des-Passes. Un hameau établi à proximité de l’ouvrage hydraulique a hérité de ce nom.
Canton de Jogues
Situé au nord du canton de Garnier, à 23 km au nord d’Alma, au Lac-Saint-Jean, le territoire de ce canton est découpé sur les côtés de est et sud par la rivière Péribonka. Le toponyme évoque la mémoire du père jésuite Isaac Jogues (1607-1646), l’un des Saints Martyrs canadiens canonisés en 1930. Immédiatement après son ordination en 1636, le père Jogues vient en Nouvelle-France. Envoyé au fort Sainte-Marie en 1638, il y fonde, en 1641, la mission de Sainte-Marie-du-Sault. En 1642, en se rendant en Huronie, Jogues, qui voyage avec un groupe comprenant notamment René Goupil et Guillaume Couture, est assailli et cruellement mutilé par un parti d’Iroquois, près de Lanoraie. Prisonnier chez les Agniers de juin 1642 à novembre 1643, le missionnaire, qui reçoit l’aide des Hollandais du fort d’Orange sur l’Hudson, s’embarque pour l’Angleterre. Après un bref séjour en France où il défend la cause de la Nouvelle-France, il revient à Québec en 1644. Effectuant une mission auprès des Iroquois avec son compagnon Jean de La Lande, le 18 octobre 1646, il est assassiné d’un coup de hache à la tête à Ossernenon, aujourd’hui Auriesville, près d’Albany. En 1644, le père Jogues avait nommé Saint-Sacrement le lac George actuel, dans l’État de New York. Proclamé en 1916.

Rivière Péribonka. Photographie libre de droits.
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