
Débuts de l’industrialisation de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean (fin du XVIIIe siècle – fin des années 1920)
Dès la fin du XIXe siècle, la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean s’industrialise.
En 1895, on fonde la Compagnie Électrique de Chicoutimi. En 1896, c’est la Compagnie de Pulpe de Chicoutimi qui voit le jour. Après des débuts modestes, traversés de difficultés nombreuses, elle prospérera par bonds, agrandira ses usines, en établira une nouvelle à Val Jalbert, sur les bords du Lac St-Jean et atteindra une production quotidienne de plus de 400 tonnes de pulpe par jour.
L’année 1899 verra s’établir la Compagnie de Pulpe de Jonquière, embryon de l’immense industrie papetière de Price Borthers & Company.
En 1918, une usine de pulpe chimique est construite à Port Alfred. Elle est devenue plus tard une importante manufacture de papier.
Les barrages du lac Kénogami, destinés à assurer un approvisionnement régulier de pouvoir hydraulique aux centrales électriques, et aux manufactures établies sur la rivière Chicoutimi et la rivière Au Sable, sont commencés au printemps de 1923. En même temps débutent à l’île Maligne les travaux de construction des barrages et de l’usine hydroélectrique de Duke-Price Power Company et presque aussitôt Price Brothers entreprend les constructions de l’usine à papier et de la ville de Riverbend dans l’île Alma.
L’Aluminum Company of Canada vient ensuite s’établir à mi-chemin entre Chicoutimi et Jonquière. Et sitôt complétée la construction de ses usines et de la ville d’Arvida, elle jette en travers de la Grande Décharge le barrage et la centrale électrique de la Chute à Caron. Ce fut le dernier grand développement industriel dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean avant la crise économique mondiale de 1929.
Celle-ci, connue comme la Grande Dépression, a sévi cruellement sur la région. Elle n’a rien enlevé au pittoresque des montagnes, au mystère des bois, à la fraîcheur des rivières et des lacs. Malgré la crise, les truites frétillaient dans toutes les eaux, le saumon revenait chaque été visiter le Saguenay et ses affluents, la ouananiche, la combative ouananiche, guettait le pêcheur qui la guettait elle-même et réservait de rudes assauts à la ligne qu’il lui tendrait, et les orignaux, les caribous, les chevreuils, promenaient avec la même fierté leurs panaches à travers les forêts. Sur le front des gens, la crise a imprimé pourtant le signe du souci, mais elle n’a crispé aucune figure en une physionomie de révolté. Dans ce pays où le riche a su être bon et le pauvre, honnête et courageux, les cœurs ignoraient l’amertume, les esprits étaient paisibles.
Jusqu’à nos jours les gens de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean savent encore rire et chanter. Personne n’a perdu le sourire.
(Extrait de l’ouvrage Saguenay-lac St-Jean, le pays de Maria Chapdelaine, guide publié par le Syndicat d’initiatives touristiques de la région Saguenay Lac St-Jean)

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