Toponymes et toponymie au Québec
Le toponyme est un terme employé pour désigner les noms de voies de communication, de noms géographiques et de lieux, comme les noms de rivières, de villages, de villes, de reliefs, de régions, etc. L’attribution des noms s’inscrit à l’intérieur de règles bien établies afin de permettre le repérage géographique rapide et sécuritaire. Par des noms attribués les peuples soulignent également certains aspects de leur culture et de leur histoire..
Un toponyme se compose généralement d’un élément spécifique et d’un élément générique. Le générique identifie de façon générale la nature d’un lieu : les termes « mont », « rue », « mer ».
Le spécifique est l’élément du toponyme qui identifie de façon particulière un lieu (dans le toponyme Ville de Laval, par exemple, Laval est l’élément spécifique).
Voici quelques toponymes des plus utilisés dans la vie quotidienne :
Allée : Voie, chemin bordé d’arbres, de platebandes, de pelouses, qui permet le passage; ou sert de lieu de promenade, d’accès dans un parc, un bois, un jardin, etc. Généralement, deux éléments importants sont présents dans le terme « allée », soit l’aménagement de la voie à l’aide d’éléments de verdure (arbres, pelouses, etc.) et dans sa fonction privilégiée dévolue à la promenade à pied, à cheval, à vélo, etc.
Autoroute : Voie de communication à chaussées séparées, réservées à la circulation rapide, ne comportant aucun croisement à niveau et accessible seulement en des points aménagés à cet effet.
Avenue : Il s’agit d’une voie de communication urbaine qui est généralement plus large, plus longue et plus importante qu’une rue, desservant un quartier ou une partie d’une ville, ou pouvant conduire à un lieu bien identifié. En fait, la distinction entre « rue » et « avenue » n’est pas facile. Au Québec, comme d’ailleurs partout en Amérique du Nord, dans un système de dénomination basé sur l’orientation des voies de circulation (plan en damier), il s’agit d’une voie urbaine située dans un axe perpendiculaire à celui des voies portant le nom de rue. Dans un tel système, les avenues sont généralement orientées dans la direction nord-sud.
Boulevard : Artère à grand débit de circulation reliant diverses parties d’un ensemble urbain et comportant habituellement au moins quatre voies, souvent séparées par un terre-plein. Pour comporter le générique boulevard, une voie doit être large, en considération de la densité de la circulation. D’habitude, des boulevards se retrouvent en agglomération c’est-à-dire au sein d’une concentration d’habitations d’une ville ou d’un village.
Carré : Site de forme quadrangulaire, même dans le cas où l’un des côtés est formé par une autre voie. Il s’agit généralement des parcs ou des places publiques.
Chemin : Voie de communication d’intérêt local et d’importance secondaire par rapport à la route. Généralement, il s’agit d’une route en milieu rural, mais en vertu des critères historiques on peut voir des voies de communications importantes qui portent le nom de « chemin » par tradition (Chemin de la Côte-des-Neiges, à Montréal, par exemple). Les termes « chemin » et « route » sont très liés et leur distinction tient davantage à une caractéristique dimensionnelle (le chemin est généralement étroit et la route large) et à une finalité différente, le chemin étant réservé à une fonction locale alors que la route, d’un long tracé, permet de relier de plus grands espaces. Historiquement, à l’intérieur des seigneuries du Québec, les chemins étaient parallèles au Saint-Laurent et perpendiculaires aux voies le plus fréquemment nommées routes.
Côte : Voie de communication ou partie d’une voie de communication qui suit une pente. Synonyme: montée.
Croissant : Rue en forme de demi-cercle. Le terme croissant trouve sa justification à la fois sur un plan toponymique et sur un plan topographique. Au Québec, ce terme se veut la reconnaissance d’un phénomène anglo-américain, adapté et passé dans les mœurs et l’usage au Québec. Il convient, cependant, de faire preuve d’une grande prudence lors de l’attribution de ce générique afin d’éviter qu’il soit utilisé erronément. L’usage de ce générique est réservé à une voie dont la structure représente un demi-cercle et non une quelconque figure géométrique. Le terme doit être utilisé dans un noyau habité et pour une voie bordée ou entourée de constructions, car le croissant est un type particulier de rue.
Cul-de-sac : Le terme « cul-de-sac », quoique synonyme du terme « impasse », ne doit pas être utilisé comme générique d’un odonyme (voir impasse).
Impasse : Chemin, rue sans issue. Le terme cul-de-sac sert à désigner le même type d’entité qu’impasse, mais on n’y recourt pas à des fins de dénomination, car l’usage ne l’a pas retenu comme terme administratif.
Montée : Voie en pente plus ou moins forte, conduisant à un lieu déterminé. La distinction entre côte et montée n’est pas aisée à établir. Certaines sources observent que le terme « montée » s’applique à l’ensemble de la voie dénommée, alors que « côte », souvent, ne sert de générique qu’à la portion d’une voie qui emprunte une pente. Il se peut que la pente de la montée soit beaucoup moins accentuée que celle de la côte.
Passage : Petite rue habituellement interdite aux voitures qui unit deux voies de communication. Comme il s’agit d’une rue, on retrouve ce terme en milieu urbain. Une caractéristique importante consiste en l’étroitesse de la voie, de même qu’en son peu d’étendue.
Piste : Chemin rudimentaire, tracé dans un lieu peu habité ou peu développé. Cette catégorie de voie se retrouve presque nécessairement en dehors d’un noyau d’habitations et fait l’objet d’un aménagement minimal de telle sorte qu’elle n’est qu’exceptionnellement carrossable. Ce terme est employé, sous forme d’expression, pour désigner des tracés sur les pentes de ski (pistes de ski) ou à l’intention de l’amateur de ski de randonnée ou encore à des voies aménagées pour les cyclistes (pistes cyclables) et les amateurs des patins.
Place : Espace découvert et assez vaste, sur lequel débouchent, traversent ou contournent une ou plusieurs voies de communication et qui, peut être entouré de constructions ou monuments, une fontaine, des arbres ou autres éléments de verdure. La place est souvent désignée par une fonction urbaine (place de la Gare, place du Marché, place du Manège). Souvent, une place est dédicatoire (place Royale). Notons que l’usage qui consiste à désigner par le mot « place » un immeuble ou un ensemble d’immeubles, commerciaux ou autres, est fautif.
Promenade : Voie aménagée à l’intention des promeneurs. La fonction première de ce type de voie consiste à favoriser le déplacement d’un lieu à un autre dans le but de se détendre, de prendre l’air, d’admirer la nature… Conséquemment, y retrouve-t-on de nombreux éléments naturels qui favorisent la détente: pelouses, fleurs, arbres cours et petits plans d’eau, etc. Bien que le promeneur à pied utilise davantage cette catégorie de voie, la notion de promeneur n’interdit pas le déplacement à l’aide d’un véhicule motorisé ou non, dans un but de détente ou pour faire une balade.
Rang : En milieu rural, voie de communication tracée perpendiculairement aux lots et desservant un ensemble d’exploitations agricoles. Les deux caractéristiques essentielles du rang résident dans le fait que la voie se situe hors d’un noyau densément habité et qu’elle est bordée de constructions. À l’origine, le terme rang s’appliquait à la portion de terre limitée par les lignes latérales d’une seigneurie, le chemin de front en avant et le trait-carré arrière.
Route : Voie de communication large et fréquentée, de première importance par opposition au chemin. Dans le système cadastral, le terme route a servi à désigner une voie de communication perpendiculaire aux chemins de front. Une voie en milieu urbain, qui a déjà été une route peut conserver ce générique si l’ancienneté et l’authenticité de cet usage le justifient.
Rue : Voie de communication généralement bordée de bâtiments dans une agglomération. Au Québec, au Canada et un peu partout en Amérique du Nord, dans un système de dénomination basé sur l’orientation des voies de communication (plan en damier) il s’agit d’une voie urbaine située dans un axe perpendiculaire à celui des voies portant le nom d’avenue. Dans un tel système, les rues sont généralement orientées dans la direction est-ouest.
Ruelle : Petite rue étroite. Ce terme étant un diminutif de rue, la voie désignée par ce générique doit en comporter les caractéristiques. Les deux seuls éléments de sens qui se rajoutent ont trait à la largeur (la ruelle est étroite) et à la longueur (la ruelle est de peu d’étendue).
Sentier : Chemin étroit à l’usage des piétons et réservée, en milieu urbain, à la promenade. L’aménagement de cette catégorie de voie est passablement rudimentaire. L’utilisation de ce générique est, sauf erreur, réservée à certains domaines particuliers comme les parcs, les sentiers écologiques, les pistes de randonnée, les centres de la nature, etc.
Terrasse : Dépôt de matériaux meubles formant replat. Une terrasse est un lieu géographique. Ce terme ne doit pas être utilisé comme générique dans la désignation des voies de communication, à moins que la voie ne borde ou ne se confonde avec une terrasse. Une terrasse peut également être une levée de terre formant plate-forme, ordinairement soutenue par de la maçonnerie. On peut utiliser le terme terrasse, si désiré, comme partie de l’élément spécifique d’un odonyme.
Voie de desserte : Voie auxiliaire parallèle à une voie rapide et conçue pour permettre la circulation locale et desservir les propriétés riveraines d’une autoroute, etc.
Voir aussi :

