Qu’est-ce que la science politique ?
Tu verras bien un autre jour que j’ai raison — Duran Duran.
Un parti d’ordre ou de stabilité et un parti de progrès ou de réforme sont deux éléments nécessaires à une vie politique saine dans un État. (John Stuart Mill, De la liberté).
Relations internationales
L’analyse du comportement international des États peut se faire à l’échelle de l’unité (l’État) ou du système (international). En théorie des relations internationales, plusieurs courants de pensée se distinguent.
L’un d’eux est le réalisme. Les réalistes considèrent le monde comme un espace de compétition où chacun lutte pour sa survie. Comme il n’existe pas de gouvernement mondial exerçant une autorité universelle, les États coexistent dans une condition d’anarchie. Leurs stratégies de survie consistent soit à se rallier à une grande puissance (bandwagoning), soit à établir un équilibre (des alliances entre plusieurs petits États peuvent contrebalancer un grand).
La perspective libérale propose des théories telles que l’interdépendance économique et la paix démocratique. Cette dernière postule que, depuis la grande vague de démocratisation des années 1970, les conflits sont moins nombreux et, surtout, que les nations démocratiques coexistent pacifiquement depuis plus de deux siècles. Dans tous les conflits mondiaux des deux derniers siècles, au moins un des États impliqués n’était pas démocratique (autoritaire ou totalitaire).
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Les constructivistes, eux, soutiennent que les institutions sociales sont essentielles et que les individus construisent leur environnement. Comparé aux deux idéologies précédentes, le constructivisme accorde davantage d’importance aux idées, aux valeurs et aux normes. Depuis 1991, le monde est unipolaire : les États-Unis sont la seule superpuissance restante.
Pendant la guerre froide, le monde était bipolaire (URSS et États-Unis). Bien que beaucoup se souviennent d’avoir vécu dans la peur durant ces années, tout affrontement direct fut évité grâce à la dissuasion nucléaire mutuelle (MAD – Mutual Assured Destruction), car les deux superpuissances disposaient de capacités pratiquement égales. Avant la Première Guerre mondiale, qui entraîna la disparition de plusieurs empires, le monde était multipolaire.
Politique comparée et science politique
La branche de la science politique qui observe et explique les différences entre États à partir de leurs identités, intérêts et institutions s’appelle la politique comparée. La première classification des structures gouvernementales remonte à Aristote. À cette époque, le mot « démocratie » avait une connotation négative et signifiait « le règne de la foule ».
| Nombre de dirigeants | Bonne forme | Mauvaise forme |
|---|---|---|
| Un seul | Monarchie | Tyrannie |
| Quelques-uns | Aristocratie | Oligarchie |
| Plusieurs | Démocratie | Ochlocratie |
Les constitutions ont une grande importance, mais la culture politique peut aussi influencer le fonctionnement des gouvernements. Par exemple, dans un contexte de culture paroissiale, la population ne fait pas confiance à l’État, ce qui entrave la démocratie.
À l’époque moderne, le Royaume-Uni est une monarchie de nom et une démocratie parlementaire de forme. Le Parlement britannique se divise en deux chambres : la Chambre des lords et la Chambre des communes. Le Premier ministre dirige le gouvernement royal. Les deux principaux partis politiques britanniques sont les Conservateurs (Tories) et les Libéraux. Le Canada possède un système similaire.
Les États-Unis, eux, ont une démocratie présidentielle. En effet, le peuple élit un président qui gouverne avec le Congrès et le Sénat.
Les États-Unis disposent d’un remarquable système d’équilibre des pouvoirs entre les trois branches du gouvernement : le judiciaire (Cour suprême), le législatif (Congrès et Sénat) et l’exécutif (le président, qui est aussi commandant en chef). Ce système garantit qu’aucune branche, chargée respectivement d’interpréter la Constitution, de faire la loi et de l’appliquer, ne concentre à elle seule un pouvoir excessif.
Illustration : Mon héro, création de Megan Jorgensen.
