
Les prédateurs
Quelqu’un a sonné à la porte et je suis allé ouvrir, étant presque sûr qu’il s’agissait du facteur qui devait m’apporter un colis.
Toutefois, deux jolies fillettes se tenaient sur le seuil de notre petit édifice à appartements, où tout le monde se connaît bien et c’est pourquoi je savais que j’étais le seul être vivant dans l’édifice, tous les autres étant partis au travail ou aux études.
Les deux fillettes, de 10 ou 11 ans (je ne suis pas expert pour donner un âge aux jeunes gens), sont entrées, sont montées jusqu’au palier du premier étage, où se trouve mon appartement, elles m’ont salué poliment et m’ont questionné à propos de leur amie A. Elles se sont trompées en sonnant à ma porte, parce que la mademoiselle A. habitait au deuxième. De plus, sa famille a déménagé il y a deux ou trois jours.
Comme la famille a laissé son numéro de téléphone «au cas où », je demande aux filles de m’attendre pour aller chercher le papier où le numéro de téléphone est noté. Elles attendent sur le palier devant mon appartement, mais je suis sûr que si je les invite chez moi, elles vont entrer, juste parce qu’elles se sentent un peu timides et que l’invitation d’un adulte est comme un ordre.
À mon retour, le leur passe le numéro de téléphone et je leur dis que ce soir je vais appeler la famille de leur amie. Je leur demande leurs noms. Elles me répondent sans hésiter, sans penser à quoi cela peut servir à un adulte inconnu. Puis elles partent.
Mesdames, Messieurs. Tout cet épisode ne vaudrait pas une seconde de votre attention, si une question n’avait pas surgi dans ma tête : est-ce que ces enfants sont informés sur les dangers de monter chez des inconnus, de parler avec eux, de répondre à des questions personnelles ?
Bien sûr que j’ai dû leur sembler très gentil et d’ailleurs, je le suis. Mais, si je ne me trompe, tous les prédateurs, ils sont très gentils, eux aussi. J’aimerais que la prochaine fois qu’une jeune fille se trompe de porte, elle reste dans la rue, sans entrer, posant ses questions à distance, répondant avec un bref «Merci, ne vous inquiétez pas», si un adulte inconnu l’invite chez lui.
Les deux filles en question sont élèves de l’école XXX, j’aimerais que leur professeur(e) lise cette petite réflexion, et leur parents aussi…

Le prédateur. Photo : © GrandQuebec.com.
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